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Laïta, mystères entre Morbihan et Finistère...

A la découverte d'un secret bien gardé


Depuis Quimperlé, ce court fleuve côtier déploie un parcours d’une sérénité totale. Du commerce maritime évanoui aux communautés religieuses prospères, de la nature emplie de légendes aux sites secrets, la Laïta est un condensé original de Bretagne « terre et mer ».


Rédigé par Jean-François Rust le Vendredi 25 Août 2023

Le fleuve Laïta dans le département du Finistère est un secret bien gardé - Photo JFR
Le fleuve Laïta dans le département du Finistère est un secret bien gardé - Photo JFR
La Laïta est l’un des secrets les mieux gardés de Bretagne. Entre Quimperlé au nord et les ports du Pouldu (département du Finistère et de Guidel (Morbihan) au sud, la rivière déroule son cours secret et boisé sur une dizaine de kilomètres.

Quimperlé signe la naissance de ce fleuve côtier issu de la réunion de deux cours d’eau capricieux : l’Isole et l’Ellé. Une quarantaine de crues est mentionnée depuis le 17ème s. De nombreux travaux ont été menés pour limiter les risques.

Mais la situation de Quimperlé au pied de deux bassins versants ne peut empêcher le phénomène.

Fleuve Laïta : Moulins et tannerie

Cette confluence est à l’origine d’activités économiques prospères. La Laïta lie la ville à la mer et les échanges entre produits d’ailleurs (vin, sel…) et d’ici (blé, bois…) se développent dès le Moyen Âge. L’énergie de l’eau favorise moulins et tannerie.

Vers la fin du 17ème s., on compte une dizaine de tanneurs à Quimperlé. Comme il va de soi en pareilles circonstances, les religieux s’installent dans la place.

L’abbaye bénédictine de Sainte-Croix, fondée au 11ème s., devient l’une des plus riches de Bretagne. De nos jours, la ville exhale ce parfum d’ancien confluent actif.

Site abbatial de Saint-Maurice

Bardée de ce bagage, la Laïta quitte Quimperlé avec des intentions plus sauvages. Quelques hectomètres au sud et la voilà qui disparait dans la forêt domaniale de Carnouët, 750 ha de bouleaux, frênes, hêtres, chênes, merisiers, pins…

Mégalithes et allée couverte, vestiges de ports fluviaux et château médiéval ruiné entretiennent la mythologie bretonne. C’est au sud de la forêt qu’on retrouve le fleuve. Il daigne se montrer sur le lieu le plus attrayant de cette basse vallée : le site abbatial de Saint-Maurice. Imaginez une sorte de baie intérieure bordée de coteaux boisés.

Des touffes de tourbières jaunies formant de mini îles. Un kayakiste solitaire et un héron faisant le pied de grue]b.

Les ruines d’un site abbatial cistercien et d’un château du 19ème s… Bienvenue sur cet espace de pleine nature domestiqué par l’homme, propriété du Conservatoire du Littoral.

Salle capitulaire, logis et orangerie témoignent de la retraite des moines dans ce cadre silencieux qui fut longtemps propice à la méditation religieuse.

Carte postale de Bretagne maritime

Mais la Laïta s’écoule au pied de berges encore plus secrètes. A marée basse des bancs de sable se dégagent. Les randonneurs du GR 34, célèbre sentier côtier du pourtour breton, et les canoéistes, les découvrent à coup sûr.

Un bon GPS permet aux automobilistes de les dénicher aussi. Exemple après le pont routier jeté sur la rivière, à Saint-Maurice. Coup de volant à droite vers Beg Nenez. La route dévale jusqu’à la rive : soudain, un carte postale de Bretagne maritime !

Un vieux corps de ferme et une maison blanche au bord de l’eau, une digue barrant un étang résiduel de la Laïta, le silence de la nature… Toujours rive gauche – nous sommes dans le Morbihan -, un autre site vaut le crochet : Coat Roual. En tapant le nom de cette forêt sur votre navigateur, vous rejoignez la rive de la Laïta par un chemin pentu (arrêtez-vous en haut). Reste à le dévaler à pied pour atteindre la rivière à travers un marais tourbeux, sur fond de petites falaises schisteuses. Solitude, silence… et charme fou.

Le Pouldu et Gauguin

Retour rive droite pour filer vers l’embouchure. Avant, un dernier détour parachève l’idée d’une « rivière nature ». La cale de Porsmoric offre ce que tant de rias bretonnes proposent, en version intimiste : des bateaux et leurs annexes au mouillage ; l’inévitable maison de granit en surplomb ; et le cri de mouettes assurées d’une pitance généreuse.

L’embouchure de la Laïta est plus animée.

Plutôt que Guidel rive gauche, très touristique et urbanisée, nous préférons Le Pouldu, rive droite, et son air de village.

Le port de plaisance annonce la sortie du fleuve de son tunnel forestier. Enfin la lumière ! Bancs de sable et courants signent le mélange des eaux. Pas étonnant que ce décor ait séduit les peintres. Gauguin y vint avec des amis, fuyant Pont-Aven trop fréquenté.

La maison-musée du Pouldu en témoigne à Clohars-Carnoët. Un petit tour à la chapelle Notre-Dame de la Paix (superbe Christ en croix sur une poutre transversale) et vous aurez bien mérité d’aller vous baigner sur la plage de Bellengenet, rendez-vous favori des estivants à l’embouchure.

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Tags : laita, laïta
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