Voyages d’affaires : comment les collaborateurs dépensent-ils l’argent de leur entreprise ?

Face à la pression sur les budgets, les voyageurs d’affaires modifient leurs habitudes. Selon SAP Concur, 76 % des professionnels anticipent une stagnation ou une diminution des budgets voyages pour 2025.

Cette évolution pousse les collaborateurs à ajuster leurs comportements, avec des stratégies de gestion distinctes entre les déplacements professionnels et personnels. L’étude met en évidence des écarts générationnels et une volonté croissante d’améliorer l’expérience de voyage, parfois aux frais des salariés eux-mêmes.

L’analyse révèle également l’importance d’une politique de voyage claire pour accompagner ces nouvelles pratiques et assurer une meilleure gestion des dépenses.

L’enquête souligne que 80 % des voyageurs adoptent des comportements différents selon qu’ils voyagent pour leur entreprise ou pour eux-mêmes. Cette distinction concerne notamment la manière dont les dépenses sont appréhendées. Certains professionnels cherchent à rester strictement dans les limites fixées par les indemnités journalières, tandis que d'autres sont prêts à couvrir certains frais personnels pour un meilleur confort.

Pour contenir les coûts, les voyageurs privilégient des solutions simples. Ainsi, 32 % choisissent des repas plus économiques, 22 % cuisinent lorsque cela est possible, 16 % emportent les restes ou collations fournis, et près de 25 % repartent avec les produits mis à disposition dans les hôtels ou lors de conférences.

Ces ajustements sont plus fréquents chez les jeunes. Les membres de la génération Z sont 92 % à adopter ces pratiques, contre 87 % chez les millenials, 73 % chez les membres de la génération X et 64 % chez les baby-boomers.

Lorsque les dépenses sont prises en charge par l’entreprise, les comportements évoluent. Un salarié sur quatre privilégie des hôtels ou chambres de meilleure qualité. En parallèle, 16 % choisissent des vols directs malgré leur coût supérieur, 21 % optent pour des transports privés comme les VTC, et un quart des répondants profitent de repas dans des établissements plus haut de gamme. Là encore, les jeunes générations affichent un comportement plus souple : 94 % des Gen Z et 89 % des millenials ajustent leurs choix, contre 72 % des Gen X et 56 % des baby-boomers.

L’étude révèle qu’en réponse aux restrictions budgétaires, 66 % des salariés sont prêts à dépenser leur propre argent pour améliorer leur confort de voyage. Ce phénomène est particulièrement visible chez les plus jeunes : 93 % des membres de la génération Z et 88 % des millenials ont recours à cette pratique, contre 74 % des membres de la génération X et 62 % des baby-boomers.

Les dépenses personnelles visent principalement à améliorer les conditions d’hébergement, avec 25 % des répondants déclarant payer pour une meilleure chambre. De plus, 26 % choisissent de financer une nuit supplémentaire pour éviter un enchaînement de trajets trop contraignants. Environ 14 % investissent dans des surclassements, tandis que 10 % privilégient des options plus durables.

D’autres éléments influencent ces choix : 14 % préfèrent les itinéraires directs via un aéroport de leur choix, et 8 % se tournent vers des compagnies aériennes ou hôtels correspondant à leurs préférences personnelles.

Dans ce contexte, la clarté des politiques internes reste un enjeu central pour les entreprises. « Il est essentiel de clarifier ce qui est couvert par la politique voyage et ce qui ne l’est pas », rappelle Romain Delcroix, Head of SAP Concur France. L’étude met en évidence un besoin accru d’accompagnement et de cadrage dans un environnement budgétaire plus contraint, tout en prenant en compte les attentes d’une population professionnelle en évolution.