Comment Mastercard répond aux enjeux du tourisme de demain

Fin 2023, selon le rapport annuel de l’entreprise, le nombre de cartes Mastercard (crédit, débit, prépayées) en circulation dans le monde dépassait les 2,9 milliards. Elles sont acceptées dans 210 pays et territoires.

« Parmi ces détenteurs, beaucoup sont des voyageurs » précise Barbara Sessa, directrice générale pour la France. Anonymes, mais consolidées, leurs dépenses apportent des données précieuses pour anticiper les tendances du tourisme et aider les professionnels à adapter leurs offres.

« Les touristes ne font plus seulement un déplacement d’un point A à un point B. Ils recherchent des émotions, veulent vivre des expériences. Nous sommes fiers d’apporter notre pierre à l’édifice, nous avons un rôle à jouer pour accompagner le secteur » ajoute-t-elle.

Ainsi, le Mastercard Economics Institute (MEI) publie chaque année son rapport Travel Trends. Il en ressort que cet été (juin à septembre), à partir de l’analyse des réservations aériennes, les destinations les plus en vogue sont Tokyo et Osaka. Par-delà un impact positif lié à la baisse du yen, les deux villes bénéficient de l’Exposition Universelle d’Osaka jusqu’au 13 octobre.

Porté par le bilan positif des Jeux Olympiques, Paris figure à la troisième place du classement. A noter, plus largement, la demande croissante pour des destinations balnéaires, comme Rio de Janeiro, Nha Trang (Vietnam) ou encore Hurghada.

L’étude annuelle s’attache également à identifier les destinations qui ont le plus gagné en popularité entre 2019 et 2024. Outre Tokyo et Osaka, Djeddah (Arabie Saoudite) connaît un engouement croissant. En Europe, le Travel Trends constate l’intérêt grandissant pour Tirana (Albanie).

Mastercard s’intéresse par ailleurs à plusieurs niches en plein boom. En matière de bien-être, la Namibie, l’Afrique du Sud et la Thaïlande apparaissent comme les destinations les plus dynamiques selon le Wellness Travel Index développé par le MEI.

Ces dernières années, les efforts en la matière réalisées par l’Italie, le Canada ou la Nouvelle-Zélande leur permettent de grimper dans le classement. En revanche, la France ne figure pas dans le Top 20.

L’ « aventure » tient également une part croissance dans les demandes des voyageurs. L’Afrique du Sud, la Zambie, la Finlande, l’Argentine et la Suisse font la course en tête. Là encore, la France est à la traîne mais se rattrape avec le « food tourisme », la cuisine devenant un élément essentiel de l’expérience touristique.

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Les grands événements, qu’ils soient culturels ou sportifs, deviennent des catalyseurs importants dans le choix d’une destination et constituent des sources de revenus pour les professionnels du tourisme et les destinations.

Selon une récente étude menée par Mastercard auprès de 15 000 consommateurs dans vingt pays européens, 70 % des habitants du Vieux-Continent prévoient de réaliser une expérience figurant sur leur liste de souhaits en 2025.

Les derniers chiffres dévoilés par le Baromètre du Tourisme Parisien attestent de ce boom de l’événementiel. « Avec 215 000 tickets vendus au Stade de France, Beyoncé a profité aux acteurs touristiques » note l’enquête mensuelle.

Les seules réservations de meublées touristiques en Seine Saint-Denis (où se trouve le Stade de France) lors des trois dates de concert en juin s’élèvent à 2,2 M€ selon France Tourisme Observation. Et le site Trainline a constaté une « hausse de 92% des trajets pour Paris depuis Marseille, 25% depuis Bruxelles ou 13% depuis Londres ».

Plus largement, le soir du 21 juin (fête de la musique, concerts de Beyoncé mais aussi d’Indochine), le taux d’occupation des hôtels à Paris a atteint 93% selon le Baromètre.

Et en juillet, les concerts de Robbie Williams, Kylie Minogue ou Diana Ross ont attiré de nombreux touristes étrangers. Ils ont profité de tarifs fixes (encore) attractifs alors que désormais, dans de nombreux pays, la tarification dynamique s’impose.

Face à cet engouement pour l’événementiel, Mastercard multiplie les partenariats, comme avec le Festival de Cannes. En 2024, l’entreprise s’est associée à Live Nation, qui organise les tournées des plus grands artistes à travers le monde (Taylor Swift, Beyoncé, Madonna, U2, Coldplay…).

Les titulaires de cartes Mastercard bénéficient d’avantages exclusifs via le site Priceless.com qui propose de nombreuses expériences : accès aux préventes, possibilité de choisir des places premium, expériences VIP…

Selon le MEI, les six concerts de Taylor Swift à Toronto en novembre 2024 (les premiers de sa tournée 2024/25) se sont traduits par une hausse des dépenses de 31% dans les restaurants autour de l’Arena où se déroulaient les shows, comparé à des journées normales, et les dépenses hôtelières dans la ville ont progressé de 45 %.

Mastercard multiplie également les partenariats dans le monde du sport, avec la Ligue des Champions UEFA en football ou Roland-Garros pour le tennis, depuis 2013. A chaque fois, l’entreprise y propose des expériences uniques : packages avec places en première catégorie, possibilité d’assister à une conférence de presse, visite des coulisses du stade…

L’empreinte carbone du tourisme est au cœur des débats, en particulier celle des mobilités. Ces dernières années, Mastercard a ouvert un centre international de recherches à Stockholm afin de développer des solutions numériques écoresponsables, ainsi qu’un laboratoire à Amsterdam pour réfléchir aux enjeux des mobilités.

« Nous accompagnons des acteurs publics et privés à travers des solutions technologiques permettant de rendre plus fluides les micromobilités urbaines et améliorer les expériences » précise Julien Fierobe, vice-président Enterprise Development et responsable du marché secteur public en France chez Mastercard.

Concrètement, alors que les files d’attente dans les aéroports et gares pour acheter des titres des transport contribuent à dégrader l’image d’une destination, et que la tarification est parfois complexe, Mastercard propose aux opérateurs de transports d’utiliser une carte de paiement comme titre de transport.

Londres avait montré la voie il y a plus de dix ans et aujourd’hui, plus de 200 villes dans le monde proposent ce système qui simplifie la vie des voyageurs dont, en France, Lyon, Marseille, Bordeaux et bientôt Strasbourg. En revanche, Paris est encore à la traîne.

L’avenir passe également par des solutions technologiques pour l’utilisation de vélos en libre-service. Selon les villes, il faut télécharger une application différente, créer un compte… Autant de démarches fastidieuses qui peuvent décourager.

Mastercard développe une solution « Tap and ride » qui permet de débloquer un vélo simplement avec sa carte de paiement, et de payer la course. Une première déclinaison a été lancée à Helsinki en 2022, avec l’opérateur Freebike. Aujourd’hui, 85% des transactions se font par ce biais.

« Avec cette solution, les villes peuvent mettre en avant un meilleur accueil, un engagement en matière de développement durable, surfer sur une image de ville innovante. Nous espérons pouvoir développer rapidement cette solution en France » ajoute Julien Fierobe.

Les enjeux de micromobilités sont d’autant plus importants que le marché dans le monde est estimé à 186 milliards de dollars à la fin de la décennie, contre 49 milliards en 2021.