Tourisme : ces 3 tendances vont tout changer cet été

Le Mastercard Economics Institute (MEI) a publié, le 12 mai 2025, son rapport Travel Trends 2025, apportant un éclairage précis sur les comportements et motivations des voyageurs dans un contexte mondial marqué par l’incertitude économique et géopolitique.

Fondé sur l’analyse de données de transaction agrégées et anonymisées, enrichies par des sources tierces, le rapport met en évidence le poids des passions, de la quête de sens et des aspirations individuelles dans les décisions de voyage.

Au-delà des critères économiques, les voyageurs cherchent aujourd’hui des expériences fondées sur le bien-être, l’aventure ou encore la gastronomie.

Selon le Mastercard Economics Institute, les événements sportifs de grande ampleur sont des catalyseurs de voyages internationaux. La finale de la Ligue des champions à Londres en est un exemple marquant : après la victoire du Real Madrid contre le Borussia Dortmund, les dépenses des visiteurs allemands ont augmenté de 61 % en glissement annuel, contre une hausse globale de 14 %. Pour les Espagnols, la hausse a atteint 148 %. De même, lors des World Series à Los Angeles, la première participation de Shohei Ohtani a généré une augmentation de 91 % des dépenses des visiteurs japonais, soit six fois l’effet moyen constaté. Lors de la finale de la Copa Libertadores à Buenos Aires, les dépenses des touristes brésiliens ont doublé par rapport à celles des autres visiteurs étrangers.

En matière de bien-être, le rapport s’appuie sur le Wellness Travel Index (WTI), qui identifie les destinations offrant les meilleures expériences axées sur le soin de soi. En tête du classement figurent la Namibie, l’Afrique du Sud et la Thaïlande, avec des propositions variées comme des écolodges et des retraites de méditation. Le score du WTI progresse aussi pour des pays comme l’Italie, la Nouvelle-Zélande et le Canada, traduisant une réponse croissante à cette tendance.

Les amateurs de nature montrent également un intérêt marqué pour les parcs nationaux, en particulier en Afrique du Sud (23,3 % des dépenses touristiques transfrontalières) et en Zambie (15,5 %). En Europe, la Finlande arrive en troisième position avec 7,1 %. Côté gastronomie, Istanbul se démarque par la diversité de son public : ses restaurants ont accueilli des touristes venus de 67 pays en 2024, un record parmi 43 villes étudiées. Cannes, Interlaken, Gianyar et Barcelone complètent le top cinq des villes culinaires les plus cosmopolites.

Le MEI observe que l’impact des variations monétaires sur le tourisme varie selon les origines géographiques. En 2024, une baisse de 1 % du yen japonais (JPY) face au renminbi (RMB) chinois a entraîné une augmentation de 1,5 % du nombre de touristes en provenance de Chine continentale. En revanche, pour les visiteurs néo-zélandais et américains, la même dépréciation n’a généré qu’une hausse d’environ 0,2 %, révélant une élasticité moindre selon les marchés.

Le tourisme d’affaires connaît une transformation notable. Si les voyages professionnels sont globalement moins fréquents, leur durée moyenne s’est allongée. Pour les voyageurs américains, les séjours en Asie-Pacifique sont passés de 8,8 à 10,2 jours, tandis que les séjours en Europe ont progressé de 7,4 à 8,1 jours. Les voyageurs britanniques suivent une tendance similaire, sauf pour les déplacements au Canada et aux États-Unis, qui ont raccourci entre 2020 et 2025. Cette évolution suggère une adaptation des entreprises aux nouveaux modes de travail, combinant déplacements moins fréquents et séjours prolongés pour maximiser l’efficacité.

En parallèle, la sécurité reste une préoccupation majeure. Le MEI signale que les fraudes dans les destinations touristiques peuvent augmenter jusqu’à 28 % pendant les périodes de forte affluence. Mastercard indique déployer des technologies de prévention des fraudes basées sur l’intelligence artificielle et les portefeuilles numériques pour assurer la sécurité des consommateurs.

L’analyse du MEI révèle que l’Asie-Pacifique domine les préférences estivales pour l’année 2025, avec huit destinations figurant dans les 15 premières positions. Tokyo et Osaka se classent en tête des réservations pour la période juin-septembre 2025, enregistrant les plus fortes progressions par rapport à l’an dernier. Du côté des voyageurs nord-américains, Tokyo conserve également la première place. Cependant, plusieurs destinations balnéaires gagnent en popularité, notamment San Juan, Kahului, Punta Cana, Tulum et Montego Bay.

En Europe, Tirana (Albanie) se distingue avec la plus forte hausse de visiteurs, particulièrement en provenance d’Italie. Cette tendance reflète un attrait croissant pour les villes moins saturées et souvent plus abordables. Le MEI rappelle que les motivations des voyageurs vont « au-delà de l’économie » et intègrent des éléments de sens, d’authenticité et de recherche de valeur. Comme l’indique Michelle Meyer, économiste en chef chez MEI : « Comprendre ces motivations est essentiel pour appréhender le secteur du tourisme en 2025, en particulier dans un contexte d’incertitudes économiques et politiques. »

Ces évolutions s’inscrivent dans une transformation globale de l’écosystème touristique, où les données, les outils numériques et l’adaptabilité des acteurs du secteur jouent un rôle central pour anticiper les attentes des consommateurs.