TourMaG.com, le média spécialiste du tourisme francophone

logo TourMaG  




Lisez "Rodrigues, as-tu du cœur ?", sur le pouvoir de guérison du voyage

La nouvelle désignée 3ᵉ du concours d’écriture de Colombus Voyages


Fin octobre 2024, Nathalie Pierret, fondatrice de Colombus Voyages, et Charly Verchère, son fils, ont lancé un concours d’écriture autour du voyage. Sans grande prétention, si ce n’est celle de bien faire, les deux agents de voyages ont été confrontés à un succès retentissant. Plus de 3 000 personnes se sont inscrites et 415 nouvelles ont été envoyées à l’équipe. Nous vous dévoilons le troisième récit du concours : "Rodrigues, as-tu du cœur ?", de Céline Travaglianti.


Rédigé par le Mardi 12 Août 2025

La nouvelle désignée 3ᵉ du concours d’écriture de Colombus Voyages - Visuel généré par l'IA
La nouvelle désignée 3ᵉ du concours d’écriture de Colombus Voyages - Visuel généré par l'IA
C’est l’histoire d’une initiative qui a dépassé toutes les attentes.

En octobre 2024, lorsque la petite équipe de Colombus Voyages a donné le coup d’envoi de son concours d’écriture, elle ne s’attendait pas vraiment à être débordée — à tel point que le jury a dû être renforcé pour lire tous les récits envoyés par les candidats.

"Quand ma mère m'a présenté le projet, j'ai tout de suite pensé que c'était une bonne idée. Surtout j'imaginais recevoir 20 ou 30 nouvelles.

Plus de 3 000 personnes se sont inscrites, et nous avons finalement reçu 415 récits.


Ces chiffres sont complètement fous,
" nous a confié un peu ému Charly Verchere, le responsable marketing de Colombus Voyages.

Il aura fallu revoir l’organisation du concours, sur le thème "Escale de vie : voyage qui transforme", afin de pouvoir départager les centaines de participants.

Nous vous proposons de lire le texte arrivé en troisième position du concours : "Rodrigues, as-tu du cœur ?", de Céline Travaglianti. D’ici quelques semaines, un recueil des 15 meilleurs textes sera publié.

Pour les apprentis écrivains ou les plumes plus expérimentées, le concours fera son retour pour une deuxième édition en octobre 2025. Restez connectés !

Un extrait de "Rodrigues, as-tu du cœur ?", de Céline Travaglianti

"Tout le monde n’a pas eu la chance de divorcer.

Une séparation, c’est un peu comme une rupture temporelle dans la spirale de la vie. Les événements se bousculent à une vitesse vertigineuse, le vrai visage de l’autre se révèle et montre sa face cachée où l’égoïsme, l’avarice, la mauvaise foi se rencontrent, puis vient la solitude, terrible, implacable.

Avec un enfant de trois ans, on se sent si fragile qu’un coup de vent pourrait nous faire vaciller. Je me retrouve seule, à trente-cinq ans, avec ma fille Paloma. Je me retrouve face à moi-même. Difficile de se mentir.

Tout devient si compliqué, la garde de l’enfant, la justice, le quotidien. Un sentiment d’impuissance terrible envahit mon cœur. Je me sens ballottée par les flots, en pleine bourrasque maritime lorsque les vents terribles font ployer le mât du navire.

Je pourrais désirer garder la tête hors de l’eau. Simplement survivre au milieu de cette tempête tel le voyageur qui affronte les éléments déchaînés. Au lieu de cela, je préfère me prouver que je suis capable de faire face à ce défi. Prouver à mon enfant que je suis capable de m’occuper d’elle, de vivre comme si ce cyclone n’affectait pas nos vies.

Je me sens guerrière protectrice, une louve pour ma fille. Pour toutes ces raisons et pour bien d’autres encore, je décide d’emmener ma fille en vacances. Mais où emmener une enfant de trois ans ?

Les villes qui m’attirent me semblent inaccessibles. Prague, Florence, Londres attendront que Paloma grandisse. Visiter une ville européenne, admirer les chefs-d'œuvre, flâner dans les ruelles d’une ville moderne ou médiévale ne me paraît pas envisageable. Je commence à établir la liste de mes besoins et des capacités de ma fille.

La première s’allonge chaque jour, la seconde est bien mince.

Tout d’abord, il faut bien me l’avouer, j’éprouve intrinsèquement le besoin de fuir la foule. Quitte à être seule, autant l’être vraiment. On se sent trop isolée entourée d’inconnus dans une grande ville.

La campagne alors me paraît une option envisageable. Paloma serait ravie de découvrir les animaux de la ferme. Mais je n’apprécie pas beaucoup la ruralité que j’associe – à tort et très injustement certainement - à la rusticité et à la rudesse.

Je ressens le besoin de douceur, après toutes ces épreuves. « De la douceur avant toute chose », écrivait Verlaine, un de mes poètes préférés parce qu’il savait traduire la poésie du monde sans être hermétique. Oui, de la douceur. Nous en avons bien besoin toutes les deux.

En me promenant dans Nîmes avec Paloma, je jette des coups d’œil furtifs aux agences de voyage et réfléchis à mon projet. Un après-midi d’avril, nous voilà assises à la terrasse d’un glacier situé place du Marché. Paloma, ravie, déguste sa glace au chocolat et babille. Je l’observe, attendrie. Nous terminons notre glace et Paloma court embrasser le crocodile de la fontaine.

Elle est ravie de pouvoir l’atteindre. La destination, encore imprécise, jaillit comme une évidence dans mon esprit. Il nous faut de l’exotisme. Partir loin, bien loin pour oublier, pour découvrir d’autres rivages. Bien sûr, ce sera une île !

Deux mois plus tard, les valises sont bouclées, Paloma tout excitée court d’une valise à l’autre, en chantant des comptines. Elle est si petite qu’elle se cache sous des vêtements. Dans la valise, des tee-shirts, des shorts, des robes d’été, des tongs. Et bien sûr de la crème solaire haute protection. Nous partons à Rodrigues. Loin, très loin de notre quotidien, sous d’autres tropiques.

Une île préservée, peu touristique, offrant de belles plages, mais sans danger, je ne suis pas une aventurière. L’île Rodrigues m’a semblé un juste milieu pour toutes les deux, une île ni déserte ni surpeuplée, où l’on parle français – les langues n’ont jamais été mon fort- et des paysages de rêve.

A lire : Une agence lance un concours d'écriture autour du... voyage !

Ma petite fille pleure au décollage, le bruit des réacteurs l’effraie, elle serre très fort ma main, s’endort rapidement et se réveille juste avant l’atterrissage.

Une navette nous attend à l’aéroport. Pour Paloma, l’aventure commence. Elle observe de ses grands yeux verts les autres touristes déjà installés dans la navette. Je souris en admirant le paysage qui dévoile déjà sa beauté.

La route longe le littoral. La mer à perte de vue est d’un bleu outremer. Le chauffeur a mis une radio locale aux sonorités exotiques et entraînantes. La route, un peu abîmée, accentue la sensation de dépaysement. Paloma rit aux éclats à chaque passage sur un nid de poule, et il y en a quelques-uns. Les passagers rient de l’entendre rire. Tout ce petit monde, fatigué par les épreuves du voyage, a hâte d’arriver à l’hôtel.

La navette s’arrête enfin et nous descendons. Dès que je pose le pied au sol, je sais que j’ai fait le bon choix. La brise marine mêlée à la chaleur caresse mon visage et mes cheveux auburn flottent dans le vent. Notre logement nous paraît fantastique à toutes les deux...
"

Pour poursuivre la lecture de la nouvelle de Céline Travaglianti, c'est juste en dessous !

Téléchargez la nouvelle en intégralité en PDF :



Lu 197 fois

Notez

Nouveau commentaire :

Tous les commentaires discourtois, injurieux ou diffamatoires seront aussitôt supprimés par le modérateur.
Signaler un abus

Dans la même rubrique :
< >




































TourMaG.com
  • Instagram
  • Twitter
  • Facebook
  • YouTube
  • LinkedIn
  • GooglePlay
  • appstore
  • Google News
  • Bing Actus
  • Actus sur WhatsApp
 
Site certifié ACPM, le tiers de confiance - la valeur des médias