L'idée lui est venue après avoir gravi une montagne, mais pas n'importe laquelle.
En revenant de l’ascension du Kilimandjaro et encore bouleversé par l'épreuve, Nathalie Pierret est tancée par son fils avec lequel elle a mené à bien cette aventure.
"Quand je suis rentré, mon fils m'a dit que je devais absolument raconter cette aventure.
J'ai relevé le défi.
Pendant l'écriture, je ressentais une énergie incroyable, moi l'amoureuse des livres, que je me suis dit qu'il fallait partager cela aux autres avec le concours d'écriture, nous expliquait la fondatrice de Colombus Voyages.
Le récit est resté dans un tiroir, mais l’idée de mettre en lumière toutes ces histoires, écrites par des auteurs amateurs ou professionnels, ne l’a jamais quittée.
Puis, en 2024, elle passe à l'action.
Entre octobre et janvier, plus de 3 000 personnes se sont inscrites au concours ayant pour thème "Escale de vie : voyage qui transforme", pour 415 nouvelles reçues.
Nous vous proposons de lire le texte arrivée en 2e position du concours : "Quelques pas de plus", d'Agnès Marot. D’ici quelques semaines, un recueil des 15 meilleurs textes sera publié.
Pour les apprentis écrivains ou ceux plus confirmés, le concours revient pour une 2ᵉ édition, en octobre 2025. Restez connectés !
En revenant de l’ascension du Kilimandjaro et encore bouleversé par l'épreuve, Nathalie Pierret est tancée par son fils avec lequel elle a mené à bien cette aventure.
"Quand je suis rentré, mon fils m'a dit que je devais absolument raconter cette aventure.
J'ai relevé le défi.
Pendant l'écriture, je ressentais une énergie incroyable, moi l'amoureuse des livres, que je me suis dit qu'il fallait partager cela aux autres avec le concours d'écriture, nous expliquait la fondatrice de Colombus Voyages.
Le récit est resté dans un tiroir, mais l’idée de mettre en lumière toutes ces histoires, écrites par des auteurs amateurs ou professionnels, ne l’a jamais quittée.
Puis, en 2024, elle passe à l'action.
Entre octobre et janvier, plus de 3 000 personnes se sont inscrites au concours ayant pour thème "Escale de vie : voyage qui transforme", pour 415 nouvelles reçues.
Nous vous proposons de lire le texte arrivée en 2e position du concours : "Quelques pas de plus", d'Agnès Marot. D’ici quelques semaines, un recueil des 15 meilleurs textes sera publié.
Pour les apprentis écrivains ou ceux plus confirmés, le concours revient pour une 2ᵉ édition, en octobre 2025. Restez connectés !
Un extrait de "Quelques pas de plus", d'Agnès Marot
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"Janvier 2015
L’odeur piquante de la salle d’attente du médecin généraliste. Les regards en biais des autres patients. Celle qui tente de garder son fils assis sur une chaise pour l’empêcher de débrancher la lampe de chevet à moitié morte ; celui qui regarde sa montre en soufflant, costume-cravate bien lissé et pied tambourinant sur le carrelage vieillot.
La porte s’ouvre ; une femme sort, ordonnance à la main. Elle prend soin d’éviter mes béquilles qui traînent au milieu du passage avant de filer sans plus y penser vers la pharmacie du coin de la rue. « Une entorse, voilà ce qu’ils se disent tous. Elle est jeune, elle sera vite sur pied. »
⎯ Mademoiselle Sora ? Entrez, je vous prie.
J’empoigne mes « jambes de bois », comme Gab les appelle, un peu moins gauche que les premiers jours. Par miracle, j’arrive à me lever sans me faire mal. Mes poignets protestent un peu, guère habitués à porter tout mon poids. La porte se referme derrière moi. Un pas. Deux pas. Trois pas. Je m’effondre sur la chaise avec soulagement.
Le docteur Fauveau est jeune, dynamique et plutôt avenant. Quand je le vois s’installer derrière son bureau, la main sur la souris et les yeux rivés sur l’écran, j’ai envie de lui faire confiance. Un gentil médecin ne peut pas apporter de mauvaises nouvelles, si ?
⎯ J’ai reçu les résultats de votre arthroscanner, commence-t-il sans préambule. Je frémis, assaillie par le souvenir vif de l’aiguille qui s’enfonce dans ma cheville gauche. La douleur fulgurante qui cambre tout mon corps, crispe mes poings et me coupe le souffle. Le blanc cotonneux obscurcissant ma vision, le bourdonnement de mes oreilles qui me laissent vaguement entendre que je ne devrais pas avoir mal, que ce n’est pas normal, les mots terrifiants qu’on me lance sans me les expliquer : « capsulite », «algodystrophie », et moi je me noie dans la douleur, je suis perdue et je veux seulement que ça s’arrête, arrêtez tout, je vous en supplie ! J’enfonce mes ongles dans mes cuisses pour trouver la force de regarder le docteur Fauveau dans les yeux.
⎯ J’ai fait des recherches sur Internet, mais je n’ai pas tout compris…
Son ton est neutre, très calme. Son visage doux.
⎯ L’algodystrophie est une maladie neurodégénérative complexe qui survient dans de très rares cas après une blessure, chez vous, une entorse. La douleur va persister pendant un, peut-être deux ans. C’est long, mais vos chances de guérison sont bonnes. Il n’y a pas de traitement en dehors des séances de kiné et des antalgiques.
⎯ Je suis allergique aux antalgiques.
Un simple hochement de tête de sa part. Il a la délicatesse de ne pas insister sur les conséquences. Mon cerveau, lui, est beaucoup moins diplomate.
Tu vas morfler pendant deux ans.
Si ça se trouve, tu ne remarcheras plus jamais.
Quant à la danse, tu peux oublier.
Mes yeux restent secs, alors que ma vie s’effondre de l’intérieur. Je m’efforce d’écouter les conseils du docteur, les examens complémentaires à faire, l’attelle, les bas de contention, la balnéothérapie. Au milieu de tout ce bazar, je ne pense qu’à une chose.
Je ne peux pas annuler mes billets d’avion.
Six mois plus tard
⎯ Bonjour, je cherche le comptoir des assistances spéciales.
⎯ Bien sûr ! Suivez-moi.
L’employé d’aéroport se lance dans la traversée du couloir à un rythme effréné sans se soucier de vérifier si je le suis. Mes poignets sont déjà à la peine ; ma cheville me lance dans toute la jambe. Je jette un regard suppliant à Gab qui accélère aussitôt pour lui emboîter le pas, encombré par le chariot à valises.
C’est tellement simple, pour eux, de mettre un pied devant l’autre.
Le couloir est interminable. Je suis Gab de loin, soulagée de pouvoir m’appuyer sur lui. Après une courte discussion, un autre inconnu en veston bleu Air France s’avance vers moi en poussant un fauteuil roulant.
Je m’y effondre avec un sourire las..."
Pour poursuivre la lecture de la nouvelle d'Agnès Marot, c'est juste en dessous !
L’odeur piquante de la salle d’attente du médecin généraliste. Les regards en biais des autres patients. Celle qui tente de garder son fils assis sur une chaise pour l’empêcher de débrancher la lampe de chevet à moitié morte ; celui qui regarde sa montre en soufflant, costume-cravate bien lissé et pied tambourinant sur le carrelage vieillot.
La porte s’ouvre ; une femme sort, ordonnance à la main. Elle prend soin d’éviter mes béquilles qui traînent au milieu du passage avant de filer sans plus y penser vers la pharmacie du coin de la rue. « Une entorse, voilà ce qu’ils se disent tous. Elle est jeune, elle sera vite sur pied. »
⎯ Mademoiselle Sora ? Entrez, je vous prie.
J’empoigne mes « jambes de bois », comme Gab les appelle, un peu moins gauche que les premiers jours. Par miracle, j’arrive à me lever sans me faire mal. Mes poignets protestent un peu, guère habitués à porter tout mon poids. La porte se referme derrière moi. Un pas. Deux pas. Trois pas. Je m’effondre sur la chaise avec soulagement.
Le docteur Fauveau est jeune, dynamique et plutôt avenant. Quand je le vois s’installer derrière son bureau, la main sur la souris et les yeux rivés sur l’écran, j’ai envie de lui faire confiance. Un gentil médecin ne peut pas apporter de mauvaises nouvelles, si ?
⎯ J’ai reçu les résultats de votre arthroscanner, commence-t-il sans préambule. Je frémis, assaillie par le souvenir vif de l’aiguille qui s’enfonce dans ma cheville gauche. La douleur fulgurante qui cambre tout mon corps, crispe mes poings et me coupe le souffle. Le blanc cotonneux obscurcissant ma vision, le bourdonnement de mes oreilles qui me laissent vaguement entendre que je ne devrais pas avoir mal, que ce n’est pas normal, les mots terrifiants qu’on me lance sans me les expliquer : « capsulite », «algodystrophie », et moi je me noie dans la douleur, je suis perdue et je veux seulement que ça s’arrête, arrêtez tout, je vous en supplie ! J’enfonce mes ongles dans mes cuisses pour trouver la force de regarder le docteur Fauveau dans les yeux.
⎯ J’ai fait des recherches sur Internet, mais je n’ai pas tout compris…
Son ton est neutre, très calme. Son visage doux.
⎯ L’algodystrophie est une maladie neurodégénérative complexe qui survient dans de très rares cas après une blessure, chez vous, une entorse. La douleur va persister pendant un, peut-être deux ans. C’est long, mais vos chances de guérison sont bonnes. Il n’y a pas de traitement en dehors des séances de kiné et des antalgiques.
⎯ Je suis allergique aux antalgiques.
Un simple hochement de tête de sa part. Il a la délicatesse de ne pas insister sur les conséquences. Mon cerveau, lui, est beaucoup moins diplomate.
Tu vas morfler pendant deux ans.
Si ça se trouve, tu ne remarcheras plus jamais.
Quant à la danse, tu peux oublier.
Mes yeux restent secs, alors que ma vie s’effondre de l’intérieur. Je m’efforce d’écouter les conseils du docteur, les examens complémentaires à faire, l’attelle, les bas de contention, la balnéothérapie. Au milieu de tout ce bazar, je ne pense qu’à une chose.
Je ne peux pas annuler mes billets d’avion.
Six mois plus tard
⎯ Bonjour, je cherche le comptoir des assistances spéciales.
⎯ Bien sûr ! Suivez-moi.
L’employé d’aéroport se lance dans la traversée du couloir à un rythme effréné sans se soucier de vérifier si je le suis. Mes poignets sont déjà à la peine ; ma cheville me lance dans toute la jambe. Je jette un regard suppliant à Gab qui accélère aussitôt pour lui emboîter le pas, encombré par le chariot à valises.
C’est tellement simple, pour eux, de mettre un pied devant l’autre.
Le couloir est interminable. Je suis Gab de loin, soulagée de pouvoir m’appuyer sur lui. Après une courte discussion, un autre inconnu en veston bleu Air France s’avance vers moi en poussant un fauteuil roulant.
Je m’y effondre avec un sourire las..."
Pour poursuivre la lecture de la nouvelle d'Agnès Marot, c'est juste en dessous !