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Italie : le temple du goût, du beau, de la "dolce vita" [ABO]

Le décryptage de Josette Sicsic (Futuroscopie)


Géographiquement et culturellement proche de la France, l’Italie se situe après l’Espagne en deuxième position des destinations favorites de nos compatriotes. Une bonne occasion de vérifier quels sont les points d’image les plus influents sur nos esprits et nos voyages dans ce pays entré parmi les premiers sur la scène touristique. Et ils sont nombreux, bien que souvent idéalisés ou romancés.


Rédigé par le Lundi 11 Août 2025

Italie : le temple du goût, du beau, de la "dolce vita" - depositphotos.com Auteur masterlu
Italie : le temple du goût, du beau, de la "dolce vita" - depositphotos.com Auteur masterlu
Pour la grande majorité des Européens, l’Italie c’est tout d’abord Rome. Et Rome, c’est bien entendu une période de l’histoire caractérisée par le développement massif d’une super puissance dont l’hégémonie s’est traduite par des monuments emblématiques : le Colisée, des aqueducs, des arcs de triomphe, une statuaire…

Pour les plus âgés d’entre nous, Rome c’est aussi une littérature riche mais souvent hermétique dont les textes étaient traduits maladroitement par les collégiens ayant opté pour des filières classiques : Cicéron, Sénèque, Ovide, Tite Live… et bien entendu César avec sa célèbre Guerre des Gaules !

Présente partout en Europe et sur le bassin méditerranéen, l’antiquité romaine reste et restera indétrônable encore longtemps dans les imaginaires de notre continent. Et cela d’autant plus que les écrits de ses littérateurs sont accompagnés par un récit mythologique parfois confondu avec celui de la Grèce, qui confère à Rome une partie de son attractivité.

Jupiter, Junon, Neptune, Minerve, Mars, Apollon, Diane, Vulcain, Vénus, Mercure, et Bacchus… la liste des Dieux est longue mais familière donc solidement ancrée dans la culture européenne et porteuse de l’une de ses principales matrices philosophiques.


La papauté : entre religions et paganisme

Paradoxalement, Rome est aussi synonyme de religion et de ce minuscule État, le Vatican, qui dicte au monde chrétien sa conduite et l’incite à continuer de croire en un Dieu unique et aimant via ce chef religieux incontesté qu’est le pape.

Dominée par la merveilleuse Chapelle Sixtine due au talent de Michelangelo et par la basilique Saint Pierre, cette image monumentale d’une Italie pieuse, est aussi éternelle que la ville éternelle et ne sera sans doute jamais gommée.

D’autant qu’elle est entretenue par les fêtes et rituels religieux qui mobilisent plusieurs fois par an les fidèles et les simples curieux. Pour le seul Jubilé de cette année 2025, on attend 30 millions de pèlerins !

Retrouvez notre série sur les imaginaires

Le Septième art : entre comédie et drame, une image inaltérable

En revanche, si l’Italie est synonyme d’une iconographie très diverse, elle n’a pas mis en avant une littérature aussi fournie que la littérature anglo-saxonne, par exemple.

Parmi les modernes, on retient Alberto Moravia, Dino Buzzati, Umberto Eco, Primo Levi… et bien entendu Dante. Mais c’était au Moyen Age !

En revanche, l’Italie a légué au monde les plus beaux moments du Septième art et ses immenses vedettes. Le néo réalisme de l’après-guerre, incarné par R. Rossellini ou Vittorio De Sica suivi par cet âge d’or que furent les années soixante, incarnées par F. Fellini, Ettore Scola, M. Antonioni, Visconti... constituent à eux tout seuls une autre mythologie.

Une mythologie mettant en scène la sensualité et la beauté de stars immortelles comme Sofia Loren ou Gina Lollobrigida et celle du miraculeux Marcello Mastroianni dont le charme de « latin lover » un brin canaille et facétieux n’en finit pas de bercer les imaginaires féminins. Dans la foulée de ces libertins à la virilité érigée en stéréotypes que sont Don Juan et Casanova.

Pour rester dans le domaine de l’image, la peinture italienne arrive évidemment très largement en tête des locomotives de la civilisation péninsulaire. Florence, Sienne, Naples, leurs grands musées, leurs grands artistes comme Raphaël, Michelangelo, Caravage, Leonard de Vinci… arrivent indéniablement en tête du palmarès artistique mondial et attirent tous les ans plusieurs millions de visiteurs. La Galerie des offices seule, à Florence, affiche 5.5 millions d’entrées en 2024 contre 13 millions pour le Colisée.

Quant à Venise, elle occupe une place à part dans la géographie touristique italienne. Possédant à elle seule une iconographie répandue dans le monde entier, composée de Vaporetto, place San Marco, Palais des Doges, masques de carnavals et fêtes, gondoles et gondoliers, elle est malheureusement aussi le symbole d’un tourisme agressif, envahissant, dénaturant la grâce et le génie de cette « Sérénissime » qui a fasciné le monde.

Italie : le temple du beau, du goût, de l’élégance

En matière de symbolisme, c’est probablement le « beau » qui domine. L’Italie est le pays du beau. Il est aussi celui du raffinement incarné par son design, son architecture et son élégance vestimentaire. Impossible de passer à côté de la haute couture italienne incarnée par des marques iconiques comme Prada, Armani, Bulgari, Versace, Repetto … qui portent très haut le luxe et l’audace qui font le charme de la rue italienne.

Un charme véhiculé également par une série d’objets cultes devenus les symboles de l’Italie comme la cafetière, la Vespa, la petite Fiat et toutes les fées automobiles créées par des empires ayant pour nom Ferrari ou Alfa Roméo, qui n’en finissent pas pour leur part de faire rêver les hommes.

Pizza et Chianti : le soft power culinaire

Diffusés par une émigration massive, la pizza, les spaghettis et autres macaronis… sont entrés sur toutes les tables, accompagnées de parmesan et boules de mozzarella - Depositphotos.com Auteur studioM
Diffusés par une émigration massive, la pizza, les spaghettis et autres macaronis… sont entrés sur toutes les tables, accompagnées de parmesan et boules de mozzarella - Depositphotos.com Auteur studioM
Et puis, il y a la cuisine, devenue aujourd’hui l’une des plus appréciées du monde. Diffusés par une émigration massive, la pizza, les spaghettis et autres macaronis… sont entrés sur toutes les tables, accompagnées de parmesan et boules de mozzarella assaisonnée par de délicates huiles d’olive et des vins aujourd’hui en passe de devancer ceux du vignoble français.

Portée par les images idylliques de la Toscane, ses cyprès et ses fermes ( jouant de plus en plus souvent les aubergistes), la gastronomie italienne est devenue un outil de « soft power » inégalable, accessible à tous, tendant à démocratiser l’image élitiste qu’a pu avoir le pays. Le tout, dans des paysages et des décors inoubliables où la lumière contribue à la douceur du climat qui est aussi très recherché par les touristes.

L’opéra : une culture à part entière

Si la chanson italienne n’est plus aussi bien exportée qu’elle l’a été dans les années cinquante avec des chansons comme « Volare », « Arrivederci Roma », « Marina », « Buona sera signorina », « Bella ciao » qui restent 70 ans après des tubes, l’opéra italien pour sa part, demeure un genre prisé par l’élite des mélomanes mais aussi par un public populaire.

Repris en permanence dans les grands opéras du monde et les festivals, l’opéra italien a diffusé dans les imaginaires quelques noms de musiciens qui, bien que parfois mal connus, n’en sont pas moins des emblèmes d’une civilisation qui a dédié à l’art et à la musique son génie. Verdi, Puccini, Rossini… le lyrisme à l’italienne est universel.

Une image duale entre nord et sud

Mais, l’Italie reste toujours un pays aux extrêmes très prononcées. Entre la prospérité et la distinction de l’Italie du nord, celle du sud continue d’être dominée par l’image de Naples et de ses quartiers populaires, de la Calabre, d’une partie de la Sicile et de leurs réseaux mafieux défiant toutes les polices du monde.

Parmi les paillettes d’une Italie étincelante, des îlots de violence, de vulgarité, de corruption, de misère, d’incivilité continuent d’occuper une partie de l’imagerie liée à cette grande nation dont le passé continue d’obstruer le présent tout en maintenant à flot une image d’authenticité mais aussi de fantaisie, décontraction, art de vivre que l’on pourrait résumer par cette expression qui colle à la peau de notre grande voisine : « la dolce vita » !

Synonyme du film de Federico Fellini : « La dolce Vita » mettant en scène la plantureuse et sensuelle Anita Ekberg dans les bras de Marcelo Mastroianni, constitue l’incarnation parfaite de l’un des fantasmes les plus chers à l’humanité.

Elle parvient aussi à atténuer les ombres du fascisme et des années de plomb ainsi que les « impolitesses » liées aux terrains de foot et se pose en gardienne d’un classicisme mêlé de fantaisie qui ne change que très peu au fil des années.


Josette Sicsic - DR
Josette Sicsic - DR
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.

Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.

Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com

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