Sur l’avenue des Gobelins à Paris, on ne donnait pas cher d’un bâtiment en piètre état jouxtant quelques commerces.
Des années plus tard, la porte d’entrée reste à peine visible mais le bâtiment en question ne désemplit pas. Franchi par une clientèle informelle croulant sous des sacs à dos ou traînant des valises à roulettes, l’hôtel Oops affiche complet ou presque.
Avec plusieurs dizaines de chambres, dont des doubles, et surtout de petits dortoirs pour 4, l’hôtel témoigne d’une bonne santé méritée. Propre, bien situé, fonctionnel, il rassemble une population de globe-trotters de passage attirés principalement par les prix, les services et la situation de l’établissement.
Autre avantage indispensable : la possibilité de partager de petits dortoirs donc la possibilité de faire la rencontre d’autres voyageurs. Indispensable surtout quand on voyage en solo comme nombre de ces jeunes dont l’âge varie entre 18 et une trentaine d’années, parfois plus.
Des années plus tard, la porte d’entrée reste à peine visible mais le bâtiment en question ne désemplit pas. Franchi par une clientèle informelle croulant sous des sacs à dos ou traînant des valises à roulettes, l’hôtel Oops affiche complet ou presque.
Avec plusieurs dizaines de chambres, dont des doubles, et surtout de petits dortoirs pour 4, l’hôtel témoigne d’une bonne santé méritée. Propre, bien situé, fonctionnel, il rassemble une population de globe-trotters de passage attirés principalement par les prix, les services et la situation de l’établissement.
Autre avantage indispensable : la possibilité de partager de petits dortoirs donc la possibilité de faire la rencontre d’autres voyageurs. Indispensable surtout quand on voyage en solo comme nombre de ces jeunes dont l’âge varie entre 18 et une trentaine d’années, parfois plus.
Back-packers, mais pas que… !
Si tous les âges sont bienvenus, les femmes très nombreuses à voyager seules apprécient principalement la possibilité de partager des dortoirs féminins répondant à leurs demandes de sécurité et de convivialité.
Autres clientèles adeptes de la formule, les familles qui peuvent profiter de petits dortoirs et de la présence d’autres familles dont les enfants peuvent sympathiser. Selon une étude de Christie & Co, les petits groupes d’amis ont également découvert les hébergements pour jeunes à partager, tandis que les couples, très nombreux ( un tiers de la clientèle mondiale ) se satisfont des chambres doubles vendues à des tarifs variant entre 50 et 150 euros !
Quant aux groupes associatifs de jeunes sportifs ou scolaires, ils y trouvent un moyen idéal de loger à petits prix.
… En somme, tout le monde trouve son compte dans une offre en pleine croissance. Sans oublier les jeunes entrepreneurs reconnaissables entre mille à leurs ordinateurs coincés sur leurs genoux et leur concentration exceptionnelle.
L’essor de la formule à Paris
Alors que les bonnes vieilles « auberges de jeunesse » se sont offert un coup de jeune pour rivaliser avec l’hôtellerie classique, tout en sauvegardant les avantages de leur concept, bon nombre d’établissements indépendants privés ont bien compris l’intérêt de cibler une clientèle dont on connaît le goût des voyages et dont on estime le nombre à environ 300 millions dans le monde.
Mais, une capitale comme Paris qui tient à rester dans le trio de tête des capitales les plus visitées, n’était pas à la hauteur de sa réputation. Dés les années 2000, prenant conscience de la vétusté de son parc, la municipalité a pris des mesures incitatives pour doper la croissance d’établissements destinés aux plus jeunes.
Entre 2015 et 2024, on est ainsi passé de 5735 lits à 9836 ! Une évolution spectaculaire marquée en 2019 surtout par la création de 1500 nouveaux lits !
Dans le quartier parisien le mieux loti : Clichy La Villette, on compte un peu plus de 2000 lits contre environ 1600 dans le quartier d’Alésia-Italie, tandis qu’au troisième rang, on trouve Bercy-Gare de Lyon avec 1500 lits pour 391 chambres.
De taille inégale, des hébergements dont l’appellation officielle est « hostel » sont cependant encore trop peu nombreux par rapport à l’offre de villes comme Amsterdam, Berlin, Londres qui comptent entre 15 000 et 20 000 lits tandis que les villes espagnoles comme Barcelone et Madrid sont de plus en plus généreuses pour cette clientèle qui, malgré la baisse de natalité, aura toujours le plus bel âge de la vie pour découvrir le monde.
Mais, une capitale comme Paris qui tient à rester dans le trio de tête des capitales les plus visitées, n’était pas à la hauteur de sa réputation. Dés les années 2000, prenant conscience de la vétusté de son parc, la municipalité a pris des mesures incitatives pour doper la croissance d’établissements destinés aux plus jeunes.
Entre 2015 et 2024, on est ainsi passé de 5735 lits à 9836 ! Une évolution spectaculaire marquée en 2019 surtout par la création de 1500 nouveaux lits !
Dans le quartier parisien le mieux loti : Clichy La Villette, on compte un peu plus de 2000 lits contre environ 1600 dans le quartier d’Alésia-Italie, tandis qu’au troisième rang, on trouve Bercy-Gare de Lyon avec 1500 lits pour 391 chambres.
De taille inégale, des hébergements dont l’appellation officielle est « hostel » sont cependant encore trop peu nombreux par rapport à l’offre de villes comme Amsterdam, Berlin, Londres qui comptent entre 15 000 et 20 000 lits tandis que les villes espagnoles comme Barcelone et Madrid sont de plus en plus généreuses pour cette clientèle qui, malgré la baisse de natalité, aura toujours le plus bel âge de la vie pour découvrir le monde.
La concurrence avec le locatif
Certes, tout cela est encore bien peu comparée à l’offre de locatif de courts séjours qui effectivement procurent une alternative particulièrement économique, diverse, bien située et très facilement accessible.
Prête à héberger grandes familles ou groupes d’amis, l’offre Airbnb n’est pas vraiment appropriée à des voyageurs et surtout des voyageuses en solo. Problèmes de clé, de ménage, de voisinage, de sécurité… Quant à la convivialité, elle ne fait pas partie de l’offre.
Logés seuls, on reste seuls ! Et quelques petites brochures soigneusement étalées dans l’entrée d’un studio ou une bouteille de vin généreusement offerte ne suffisent pas à combler le besoin de rencontres de beaucoup de jeunes.
Quant au « couch surfing » né en 2004, il a perdu de son aura. Passé de mode, il revendique toujours une communauté de quelque 14 millions d’hôtes offrant leur canapé gratuitement à des globe-trotters de passage. Mais, le cœur n’y est plus. La formule a déçu et les informations sur le site sont de moins en moins actualisées.
A lire aussi : Honotel ouvrira 6 hôtels GLINT, Hostel & Suites d'ici 2027
Prête à héberger grandes familles ou groupes d’amis, l’offre Airbnb n’est pas vraiment appropriée à des voyageurs et surtout des voyageuses en solo. Problèmes de clé, de ménage, de voisinage, de sécurité… Quant à la convivialité, elle ne fait pas partie de l’offre.
Logés seuls, on reste seuls ! Et quelques petites brochures soigneusement étalées dans l’entrée d’un studio ou une bouteille de vin généreusement offerte ne suffisent pas à combler le besoin de rencontres de beaucoup de jeunes.
Quant au « couch surfing » né en 2004, il a perdu de son aura. Passé de mode, il revendique toujours une communauté de quelque 14 millions d’hôtes offrant leur canapé gratuitement à des globe-trotters de passage. Mais, le cœur n’y est plus. La formule a déçu et les informations sur le site sont de moins en moins actualisées.
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Des lendemains qui chantent
En revanche, des chaînes internationales se sont mises au travail. Le groupe Accor actionnaire de Mama Shelter judicieusement créé par la famille Trigano, ouvre un vingtième établissement en 2026 à Singapour.
Quant à l’enseigne Jo&Joe désireuse de s’implanter dés 2016 sur ce créneau, elle compte plusieurs établissements à Paris et en Asie. Via le groupe Ennismore, les deux enseignes ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin.
Comme d’autres, pour affronter dans les meilleures conditions le succès, la Foncière Concorde par exemple prévoit d’ouvrir en 2026 une auberge de jeunesse de 100 chambres et 20 dortoirs à proximité du parc de la Villette (XIXe) - l’un des quartiers qui compte, avec Alésia (XIVe), le plus de lits.
L’année suivante, le groupe Eklo s’implantera porte de Saint-Ouen (107 chambres, 11 dortoirs) quand le groupe SLO Living songe à une arrivée à Paris », (liste Christie & Co).
Quant aux nombreux concurrents offrant un bon rapport qualité-prix sans pour autant s’intituler hôtels pour jeunes, ils ont d’autant plus proliféré qu’aujourd’hui hôtels de charme, boutiques hôtels et autres formules hybrides disruptent l’offre traditionnelle…
Quant à l’enseigne Jo&Joe désireuse de s’implanter dés 2016 sur ce créneau, elle compte plusieurs établissements à Paris et en Asie. Via le groupe Ennismore, les deux enseignes ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin.
Comme d’autres, pour affronter dans les meilleures conditions le succès, la Foncière Concorde par exemple prévoit d’ouvrir en 2026 une auberge de jeunesse de 100 chambres et 20 dortoirs à proximité du parc de la Villette (XIXe) - l’un des quartiers qui compte, avec Alésia (XIVe), le plus de lits.
L’année suivante, le groupe Eklo s’implantera porte de Saint-Ouen (107 chambres, 11 dortoirs) quand le groupe SLO Living songe à une arrivée à Paris », (liste Christie & Co).
Quant aux nombreux concurrents offrant un bon rapport qualité-prix sans pour autant s’intituler hôtels pour jeunes, ils ont d’autant plus proliféré qu’aujourd’hui hôtels de charme, boutiques hôtels et autres formules hybrides disruptent l’offre traditionnelle…
Un concept immortel : les auberges
Mais tous, s’inspirent peu ou prou d’un modèle né avec le vingtième siècle. Celui des « auberges de jeunesse » qui ont dès leur début offert plus qu’un lit. Elles ont surtout offert un lieu de rencontre d’autrui et de la culture locale, via des événements de toutes sortes.
Elles ont enfin offert un espace de distraction où jouer au ping-pong, au baby-foot, prendre un verre, bavarder en écoutant de la musique et faire sa propre cuisine donc une économie évidente sur un budget voyage. Elles disposent enfin de connexions irréprochables, souvent de salles de réunions et d’espaces de co working. Avec cerise sur le gâteau : un rooftop !
Qu’ils se nomment la Fiap Jean Monnet, The People ou le Mije, ces établissements peuvent se flatter d’avoir relancé une vision du voyage qui doit beaucoup aux années d’entre deux guerres et à leur volonté de réunir les jeunes dans un mouvement de neutralité politique, éloge du voyage, paix.
Créée en 1956, la FUAJ ( Fédération unie des auberges de jeunesse) qui a réuni les courants laïques et chrétiens des origines, a connu un succès grandissant, malgré quelques tourmentes. Nommée aujourd’hui HI pour Hostellerie Internationale, elle compte des dizaines d’associations et des milliers de sites dans le monde dont 80 en France.
De la Bretagne à l’Occitanie, elles y proposent des séjours thématiques, notamment vélo et nature. Le tout dans un environnement garanti par les valeurs de ces hébergements pas comme les autres mais de plus en plus comparables les uns avec les autres !
Un mouvement qui , à n’en pas douter, se poursuivra afin de fidéliser une clientèle biberonnée au collectif, connecté, « fun », éthique, « green » …
A lire aussi : Les hôtels capsules ne sont pas morts
Elles ont enfin offert un espace de distraction où jouer au ping-pong, au baby-foot, prendre un verre, bavarder en écoutant de la musique et faire sa propre cuisine donc une économie évidente sur un budget voyage. Elles disposent enfin de connexions irréprochables, souvent de salles de réunions et d’espaces de co working. Avec cerise sur le gâteau : un rooftop !
Qu’ils se nomment la Fiap Jean Monnet, The People ou le Mije, ces établissements peuvent se flatter d’avoir relancé une vision du voyage qui doit beaucoup aux années d’entre deux guerres et à leur volonté de réunir les jeunes dans un mouvement de neutralité politique, éloge du voyage, paix.
Créée en 1956, la FUAJ ( Fédération unie des auberges de jeunesse) qui a réuni les courants laïques et chrétiens des origines, a connu un succès grandissant, malgré quelques tourmentes. Nommée aujourd’hui HI pour Hostellerie Internationale, elle compte des dizaines d’associations et des milliers de sites dans le monde dont 80 en France.
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Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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