Non, ce n’est pas la Guadeloupe ni la Martinique ni Saint Martin et encore moins La Réunion ou la Nouvelle Calédonie …
Territoire continental situé au nord de l’Amérique du sud, la Guyane n’est pas une île léchée de plages blanches sur lesquelles planter son parasol en laissant son regard dériver sur une mer toujours bleue.
Non. La Guyane ce serait plutôt tout le contraire. Vaste département appartenant à la France où l’on parle la langue de Molière et apprend la grande histoire européenne plus que la grande histoire américaine, la Guyane est une destination hybride, à deux pas du Brésil et du Suriname où l’on paie en euros, obéit aux ordres de Paris, le tout dans un décor parfois moderne, parfois rétro qui ne se lasse pas de se faire découvrir.
Territoire continental situé au nord de l’Amérique du sud, la Guyane n’est pas une île léchée de plages blanches sur lesquelles planter son parasol en laissant son regard dériver sur une mer toujours bleue.
Non. La Guyane ce serait plutôt tout le contraire. Vaste département appartenant à la France où l’on parle la langue de Molière et apprend la grande histoire européenne plus que la grande histoire américaine, la Guyane est une destination hybride, à deux pas du Brésil et du Suriname où l’on paie en euros, obéit aux ordres de Paris, le tout dans un décor parfois moderne, parfois rétro qui ne se lasse pas de se faire découvrir.
La Guyane : atteindre 230 000 arrivées d’ici 2030 !
Voilà pour le trajet qui affiche des tarifs acceptables débutant à quelque six cents euros pour un vol régulier de « Classe soleil », la classe la plus économique sur les trois proposées par la compagnie Air Caraïbes ( classe Caraïbes et Classe Madras).
L’arrivée à Cayenne est pour sa part d’autant plus rapide que l’aéroport reste de taille humaine et que le personnel très multiculturel semble plutôt satisfait d’accueillir sa cargaison de touristes français. Des touristes qui ne sont pas encore très nombreux et appartiennent le plus souvent à la diaspora vivant en France ou à celle revenant d’un voyage affinitaire lui ayant permis de retrouver sa famille expatriée dans l’Hexagone.
Autre segment de visiteurs, les touristes d’affaires qui complètent un volume encore limité d’environ 120 000 personnes au total, que l’on cherche justement à augmenter du simple au double dans les années à venir.
A lire aussi : Tourisme en Guyane : "Il y a encore beaucoup d'a priori et de méconnaissance sur le territoire"
Pour le président du Comité départemental de tourisme Jean Luk Le West tout sourire qui cumule aussi les fonctions de président de l’aéroport de Cayenne, le tourisme doit se développer et atteindre 230 000 arrivées d’ici 2030 !
Mais comment ?
Une mosaïque d’images contrastées dominées par le bagne
Accessible aux visiteurs après une agréable traversée en catamaran, l’archipel des îles du Salut a retrouvé aujourd’hui un visage de carte postale - Depositphotos.com Auteur Leonid_Andronov
Il faut bien admettre que la Guyane bien que méconnue renferme quelques éléments clés de nos imaginaires, aussi bien positifs que négatifs.
Le premier ? Le bagne probablement et le malheureux capitaine Dreyfus emprisonné pendant plus de quatre ans sous un soleil de plomb dans une étroite cabane située dans le plus beau des décors, celui de l’île au diable.
« Un paradis où les Guyanais rappellent que l’on a créé un enfer » dans lequel 70 000 prisonniers ont vécu sur ordre de la troisième République dans des conditions indignes qui en mèneront beaucoup à la mort avant la fin de leur peine.
Accessible aux visiteurs après une agréable traversée en catamaran, l’archipel des îles du Salut a retrouvé aujourd’hui un visage de carte postale à travers laquelle on se promène au cœur d’une flore somptueuse où cocotiers et manguiers voisinent avec fleurs et animaux exotiques et les cicatrices des cellules de pierres et de briques qui témoignent d’un passé fort peu glorieux.
A lire aussi : Guyane : l'aéroport de Cayenne-Félix Éboué devrait changer d'ère
Un passé dont la découverte pose une première question : doit-on faire œuvre de mémoire et entretenir les moments les plus cruels de l’histoire ou au contraire en limiter la visite ?
- Pour ma part, c’est oui mais sans excès.
Le premier ? Le bagne probablement et le malheureux capitaine Dreyfus emprisonné pendant plus de quatre ans sous un soleil de plomb dans une étroite cabane située dans le plus beau des décors, celui de l’île au diable.
« Un paradis où les Guyanais rappellent que l’on a créé un enfer » dans lequel 70 000 prisonniers ont vécu sur ordre de la troisième République dans des conditions indignes qui en mèneront beaucoup à la mort avant la fin de leur peine.
Accessible aux visiteurs après une agréable traversée en catamaran, l’archipel des îles du Salut a retrouvé aujourd’hui un visage de carte postale à travers laquelle on se promène au cœur d’une flore somptueuse où cocotiers et manguiers voisinent avec fleurs et animaux exotiques et les cicatrices des cellules de pierres et de briques qui témoignent d’un passé fort peu glorieux.
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Un passé dont la découverte pose une première question : doit-on faire œuvre de mémoire et entretenir les moments les plus cruels de l’histoire ou au contraire en limiter la visite ?
- Pour ma part, c’est oui mais sans excès.
L’aventure spatiale à Kourou
Pour beaucoup d’entre nous et d’entre vous, la Guyane a fort heureusement aussi le visage de ces fusées qui, depuis les années soixante, transportent haut dans le ciel les milliers de satellites qui nous permettent de communiquer, d’observer la terre et de comprendre mieux cet espace qui nous dépasse.
Une demi-journée à Kourou, sous la houlette de guides d’un grand savoir et vous voilà transformés en un spécialiste de l’aventure spatiale à la française que le CSG (Centre spatial de Guyane) dirige en compagnie de 1500 employés, techniciens et ingénieurs chapeautés par le CNED.
A la pointe de la modernité, depuis 1964, ce centre fait partie des cadeaux apportés par la France pour développer le département.
Plus de 260 fusées Ariane y ont été lancées ainsi que 27 Soyouz et 22 Vega. Tandis que désormais un étonnant musée « Guyaspace Experience » très pédagogique permet de parfaire ses connaissances sur une activité scientifique que peu de pays sont capables d’aborder.
Certes, on n’est pas à Cap Canaveral. Mais, on a un avant-goût des coulisses de ces lancements spectaculaires auxquels les visiteurs peuvent assister en réservant bien à l’avance.
Une demi-journée à Kourou, sous la houlette de guides d’un grand savoir et vous voilà transformés en un spécialiste de l’aventure spatiale à la française que le CSG (Centre spatial de Guyane) dirige en compagnie de 1500 employés, techniciens et ingénieurs chapeautés par le CNED.
A la pointe de la modernité, depuis 1964, ce centre fait partie des cadeaux apportés par la France pour développer le département.
Plus de 260 fusées Ariane y ont été lancées ainsi que 27 Soyouz et 22 Vega. Tandis que désormais un étonnant musée « Guyaspace Experience » très pédagogique permet de parfaire ses connaissances sur une activité scientifique que peu de pays sont capables d’aborder.
Certes, on n’est pas à Cap Canaveral. Mais, on a un avant-goût des coulisses de ces lancements spectaculaires auxquels les visiteurs peuvent assister en réservant bien à l’avance.
Les peuples autochtones en pleine renaissance
L’un des aspects les plus intéressants et dépaysants de la Guyane repose également sur sa population totalement multiculturelle, métissée d’Asiatiques, de Haïtien, Péruviens… et surtout d’Africains issus des années d’esclavage (aboli fort heureusement en 1848) ainsi que de peuples « premiers ».
Environ 15 000 (répartis en six groupes majeurs ), ces Amérindiens revendiquent haut et fort leur passé, leurs langues et leurs traditions. Et ils ont bien raison de le faire. Typiques de ces peuples autochtones que l’on s’est permis de repousser et souvent de supprimer, ils sont les meilleurs interprètes d’un décor imprégné d’animisme que l’ensemble du vivant se partage en parfaite harmonie.
Tout en parlant leur langue et entretenant leur savoir-faire qu’ils enseignent volontiers aux visiteurs curieux venus passer quelques heures dans leurs villages, ces Amérindiens au faciès très typique vivent de leur artisanat, de quelques fêtes empruntant chants et danses à leur histoire millénaire que l’on s’emploie enfin à explorer pour en apprécier la richesse.
Est-ce de bon aloi ? Telle est la question qu’il convient aussi de se poser. En effet, la folklorisation présente des menaces et peut participer à une dénaturation de ces cultures voire leur anéantissement au lieu du contraire. Mieux vaut donc ne pas en abuser.
Environ 15 000 (répartis en six groupes majeurs ), ces Amérindiens revendiquent haut et fort leur passé, leurs langues et leurs traditions. Et ils ont bien raison de le faire. Typiques de ces peuples autochtones que l’on s’est permis de repousser et souvent de supprimer, ils sont les meilleurs interprètes d’un décor imprégné d’animisme que l’ensemble du vivant se partage en parfaite harmonie.
Tout en parlant leur langue et entretenant leur savoir-faire qu’ils enseignent volontiers aux visiteurs curieux venus passer quelques heures dans leurs villages, ces Amérindiens au faciès très typique vivent de leur artisanat, de quelques fêtes empruntant chants et danses à leur histoire millénaire que l’on s’emploie enfin à explorer pour en apprécier la richesse.
Est-ce de bon aloi ? Telle est la question qu’il convient aussi de se poser. En effet, la folklorisation présente des menaces et peut participer à une dénaturation de ces cultures voire leur anéantissement au lieu du contraire. Mieux vaut donc ne pas en abuser.
Une nature aux goûts d’Amazonie
Enfin et surtout, la Guyane cultive un tourisme de niche offrant sa plus belle palette d’expériences.
Doté d’une formidable forêt primaire riche de quelque 1200 essences d’arbres et de milliers d’oiseaux, le département abrite des campements au niveau de confort varié permettant un séjour immersif d’une ou plusieurs nuits (le plus souvent en hamac). Favoris des touristes, « les carbets » (une forme d’habitat typique) sont les plus spectaculaires fleurons d’un tourisme d’aventure en pleine nature qui constitue le meilleur atout de la région.
Baignades, promenades en pirogues, sur les rivières, randonnées, observation de la faune et de la flore… ces séjours « aventure » sont proposés par plusieurs voyagistes français ( Guyane Evasion, Nomad aventure, Carrefour Voyages…) en groupes ou en individuels sur des durées variables et devraient probablement confirmer la signature « Naturellement généreuse » d’un territoire » auréolé du prestige de la forêt Amazonienne et capable d’un construire une grande partie de l’attractivité.
Visiter l’Amazonie ne constitue-t-il pas un marqueur touristique non négligeable malgré les risques sanitaires ?
Doté d’une formidable forêt primaire riche de quelque 1200 essences d’arbres et de milliers d’oiseaux, le département abrite des campements au niveau de confort varié permettant un séjour immersif d’une ou plusieurs nuits (le plus souvent en hamac). Favoris des touristes, « les carbets » (une forme d’habitat typique) sont les plus spectaculaires fleurons d’un tourisme d’aventure en pleine nature qui constitue le meilleur atout de la région.
Baignades, promenades en pirogues, sur les rivières, randonnées, observation de la faune et de la flore… ces séjours « aventure » sont proposés par plusieurs voyagistes français ( Guyane Evasion, Nomad aventure, Carrefour Voyages…) en groupes ou en individuels sur des durées variables et devraient probablement confirmer la signature « Naturellement généreuse » d’un territoire » auréolé du prestige de la forêt Amazonienne et capable d’un construire une grande partie de l’attractivité.
Visiter l’Amazonie ne constitue-t-il pas un marqueur touristique non négligeable malgré les risques sanitaires ?
Points d’intérêt attendus en Guyane par les visiteurs français
- Les paysages : 91%
- Les traditions et arts culinaires : 77%
- Animaux, faune : 76%
- Forêt amazonienne : 76%
- Villes, villages : 75%
- Fleuves : 75%
- Bords de mer, îles
- Patrimoine culturel et historique : 72%
- Bords de mer et îles : 72%
(Sources CT Guyane).
- Les traditions et arts culinaires : 77%
- Animaux, faune : 76%
- Forêt amazonienne : 76%
- Villes, villages : 75%
- Fleuves : 75%
- Bords de mer, îles
- Patrimoine culturel et historique : 72%
- Bords de mer et îles : 72%
(Sources CT Guyane).
Autres articles
… Nature, sciences, culture : les trois piliers du tourisme guyanais sont bel et bien en place et ne demandent qu’à se développer dans les imaginaires d’une population de voyageurs qui a certes l’embarras du choix sur ces thématiques mais qui, en Guyane, sera séduite par une chaleur humaine, une musique, des sourires qui constituent les meilleurs atouts des Guyanais. La route sera peut-être longue.
Mais, à titre d’exemple, mes confrères et moi-même sommes d’accord sur un commentaire qui résume tout : « c’était sympa ! »
Prochain article concernant la Guyane : entretien avec monsieur J.L. Le West
Mais, à titre d’exemple, mes confrères et moi-même sommes d’accord sur un commentaire qui résume tout : « c’était sympa ! »
Prochain article concernant la Guyane : entretien avec monsieur J.L. Le West
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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