Valérie Boned se questionne : "Comment acculturer la jeune génération au syndicalisme patronal ?" - Photo : C.E.
Bien que bonne, l'ambiance lors du congrès Selectour, en Afrique du Sud, laissait planer un léger doute sur la suite des événements.
Les patrons du tourisme présents y ont rappelé que, depuis quelques mois, la courbe des réservations est atone. Si le business travel est en souffrance, le loisir paraît préservé, même s'il est marqué par un fort attentisme.
Pourtant, pour la présidente des Entreprises du Voyage, l'industrie n'est pas encore entièrement plongée dans la sinistrose.
"Nous nous comparons à 2023 ou 2024, alors bien sûr, nous avons une baisse des voyageurs de -2 ou -3%, mais nous nous comparons à des années excellentes. Dans le même temps, nous voyons que les volumes de réservations engrangés sont plutôt bons.
Les professionnels ne sont pas défaitistes.
Il y a, malgré tout, un attentisme plus marqué que par le passé, mais les clients reviennent, ça finit par se faire, même si c'est plus difficile," nous a confié Valérie Boned.
Les patrons du tourisme présents y ont rappelé que, depuis quelques mois, la courbe des réservations est atone. Si le business travel est en souffrance, le loisir paraît préservé, même s'il est marqué par un fort attentisme.
Pourtant, pour la présidente des Entreprises du Voyage, l'industrie n'est pas encore entièrement plongée dans la sinistrose.
"Nous nous comparons à 2023 ou 2024, alors bien sûr, nous avons une baisse des voyageurs de -2 ou -3%, mais nous nous comparons à des années excellentes. Dans le même temps, nous voyons que les volumes de réservations engrangés sont plutôt bons.
Les professionnels ne sont pas défaitistes.
Il y a, malgré tout, un attentisme plus marqué que par le passé, mais les clients reviennent, ça finit par se faire, même si c'est plus difficile," nous a confié Valérie Boned.
Budget 26 : Les patrons "se demandent s'ils doivent investir et embaucher"
Tout comme les voyageurs, les patrons temporisent leurs prises de décision. "Dans les entreprises, ils se demandent s’ils doivent investir, s’ils sont suffisamment attractifs pour les investisseurs, s’ils doivent embaucher ou non," explique la présidente du syndicat.
Ce contexte d'incertitude est principalement lié à la situation politique du pays et à l'absence de budget pour l'État français.
D'ailleurs, Gabriel Attal est revenu, lors du congrès Selectour, sur les perspectives d'adoption du PLF 26, alors que, jusque-là, Sébastien Lecornu avait réfuté toute idée de passer en force via le 49.3.
Pour l'ex et éphémère Premier ministre, la seule option viable n’est autre que le passage par une loi spéciale, un choix qui ne rassure pas spécialement Valérie Boned.
"Ce serait pire qu’un passage par un 49.3, car cela n'offre pas la possibilité d'être acteur du budget.
La loi spéciale, ce serait vraiment un choix par défaut, et ce ne serait pas un bon signal envoyé aux entreprises et aux Français. Le pire de tous les scénarios serait malgré tout l'absence de budget."
Un baromètre des EDV consolidé avec le sur-mesure et les outre-mer
Et si la situation paraît plus nuancée que la vision de Laurent Abitbol, le syndicat travaille tout de même pour améliorer sa connaissance du terrain.
Pour cela, le fameux baromètre réalisé avec Orchestra sera complété. "Orchestra offre un panel très clair, hyper fiable depuis des années, mais nous n'avons pas tout ce qui est en dehors.
Nous n'avons pas une idée de la dynamique du sur-mesure, hors Orchestra, et je veux affiner cela. Nous allons le faire avec une société de services experte dans le domaine des nouvelles technologies et de l'informatique, une SSII.
Nous allons donc consolider les indicateurs du tourisme dans les agences physiques," avance Valérie Boned.
Le partenaire pourrait être MB3M.
Cela permettra donc de produire un baromètre bicéphale avec, d'un côté, les ventes packagées et, de l'autre, celles sur-mesure.
L'enjeu est d'avoir des indicateurs plus complets à dévoiler à la presse et aux adhérents.
"Par ailleurs, nous construisons en même temps un baromètre pour les Départements et Régions d'Outre-mer (DROM), des agences qui ne sont pas du tout liées aux tour-opérateurs.
Ils n'apparaissent pas dans nos dynamiques, aussi bien sur les vols secs que dans le tourisme. Ils font de la billetterie, mais pas que : ils vendent aussi beaucoup de croisières et packagent aussi énormément."
Dans quelques mois, le baromètre des EDV sera donc plus fidèle à la réalité du terrain.
A lire : Laurent Abitbol : "Gardez l'indépendance de suivre mes conseils"
Pour cela, le fameux baromètre réalisé avec Orchestra sera complété. "Orchestra offre un panel très clair, hyper fiable depuis des années, mais nous n'avons pas tout ce qui est en dehors.
Nous n'avons pas une idée de la dynamique du sur-mesure, hors Orchestra, et je veux affiner cela. Nous allons le faire avec une société de services experte dans le domaine des nouvelles technologies et de l'informatique, une SSII.
Nous allons donc consolider les indicateurs du tourisme dans les agences physiques," avance Valérie Boned.
Le partenaire pourrait être MB3M.
Cela permettra donc de produire un baromètre bicéphale avec, d'un côté, les ventes packagées et, de l'autre, celles sur-mesure.
L'enjeu est d'avoir des indicateurs plus complets à dévoiler à la presse et aux adhérents.
"Par ailleurs, nous construisons en même temps un baromètre pour les Départements et Régions d'Outre-mer (DROM), des agences qui ne sont pas du tout liées aux tour-opérateurs.
Ils n'apparaissent pas dans nos dynamiques, aussi bien sur les vols secs que dans le tourisme. Ils font de la billetterie, mais pas que : ils vendent aussi beaucoup de croisières et packagent aussi énormément."
Dans quelques mois, le baromètre des EDV sera donc plus fidèle à la réalité du terrain.
A lire : Laurent Abitbol : "Gardez l'indépendance de suivre mes conseils"
EDV : "Faire nos conventions une année sur deux en France"
Un terrain qui, s’il s’embourbe quelque peu à cause de la crise politique française, n’affronte plus réellement de crise.
Les relations avec les compagnies aériennes et ferroviaires paraissent, de l'extérieur, plus apaisées. Les problèmes de ressources humaines sont moins prégnants lors des conversations.
Pourtant, selon Laurent Abitbol, il y aurait, dans la production et la distribution touristiques, près de 7 000 postes vacants. Un chiffre que Valérie Boned n'a pas été en mesure de nous confirmer.
Pour les EDV, l'un des principaux enjeux de l'industrie serait plutôt la montée en compétences des nouveaux collaborateurs, suite aux "départs d'un tiers des effectifs" durant la crise sanitaire.
Par ailleurs, la présidente du syndicat a aussi rencontré les équipes de Serge Papin, le nouveau ministre du tourisme qui ne semble pas totalement désintéressé du secteur, bien qu'il ne semble pas y porter un intérêt assidu.
"J'ai échangé avec son cabinet et la personne en charge du tourisme, je leur ai donné de la matière. Nous sommes en relation. Personne ne m'a dit que le tourisme n'était pas une priorité," nous confie-t-elle.
En attendant d'en savoir plus sur la nouvelle directive du voyage à forfait, l'un des thèmes de la rencontre à Bercy, la présidente du syndicat, qui sort tout juste d'un tunnel de deux mois de conférences, a pu dévoiler sur scène la destination de la prochaine convention des EDV.
"J'aimerais faire nos conventions une année sur deux en France. Pour le moment, je tiens cette envie et conviction, qui n'est pas un engagement. Nous sommes allés à Val d'Isère et en 2026, nous irons à Disney.
C'est une destination en France et en train, donc ça respecte des critères qui me tiennent à cœur.
Ce n'est pas une solution de facilité, car il va falloir mobiliser les Parisiens. Maintenant que nous avons le contenant, nous allons travailler sur le contenu."
Une destination qui sera à même de plaire aux plus jeunes acteurs du tourisme, l'un des grands sujets de Valérie Boned.
A lire : Le congrès des Entreprises du Voyage aura lieu à Disneyland Paris en 2026
Les relations avec les compagnies aériennes et ferroviaires paraissent, de l'extérieur, plus apaisées. Les problèmes de ressources humaines sont moins prégnants lors des conversations.
Pourtant, selon Laurent Abitbol, il y aurait, dans la production et la distribution touristiques, près de 7 000 postes vacants. Un chiffre que Valérie Boned n'a pas été en mesure de nous confirmer.
Pour les EDV, l'un des principaux enjeux de l'industrie serait plutôt la montée en compétences des nouveaux collaborateurs, suite aux "départs d'un tiers des effectifs" durant la crise sanitaire.
Par ailleurs, la présidente du syndicat a aussi rencontré les équipes de Serge Papin, le nouveau ministre du tourisme qui ne semble pas totalement désintéressé du secteur, bien qu'il ne semble pas y porter un intérêt assidu.
"J'ai échangé avec son cabinet et la personne en charge du tourisme, je leur ai donné de la matière. Nous sommes en relation. Personne ne m'a dit que le tourisme n'était pas une priorité," nous confie-t-elle.
En attendant d'en savoir plus sur la nouvelle directive du voyage à forfait, l'un des thèmes de la rencontre à Bercy, la présidente du syndicat, qui sort tout juste d'un tunnel de deux mois de conférences, a pu dévoiler sur scène la destination de la prochaine convention des EDV.
"J'aimerais faire nos conventions une année sur deux en France. Pour le moment, je tiens cette envie et conviction, qui n'est pas un engagement. Nous sommes allés à Val d'Isère et en 2026, nous irons à Disney.
C'est une destination en France et en train, donc ça respecte des critères qui me tiennent à cœur.
Ce n'est pas une solution de facilité, car il va falloir mobiliser les Parisiens. Maintenant que nous avons le contenant, nous allons travailler sur le contenu."
Une destination qui sera à même de plaire aux plus jeunes acteurs du tourisme, l'un des grands sujets de Valérie Boned.
A lire : Le congrès des Entreprises du Voyage aura lieu à Disneyland Paris en 2026
Comment acculturer la jeune génération au syndicalisme patronal ?
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La présidente souhaite, en effet, renouveler les forces vives de son syndicat.
Alors que 25% des adhérents de Selectour ont plus de 60 ans et souhaitent vendre, la succession est un sujet fort de la profession ; tandis que le recrutement de ces jeunes générations dans les organismes de représentation, de lobbying ou encore au sein de la presse est un enjeu très fort.
Ces trentenaires donnent parfois l'impression de ne plus s'intéresser aux institutions qui ont façonné le tourisme, privilégiant le développement des entreprises ou des réseaux de confrères.
"C'est un sujet que j'affectionne et que je souhaite développer. J'ai identifié 20 personnes qui ne sont pas forcément jeunes, mais qui représentent la dernière génération de dirigeants d'une entreprise familiale.
J'ai rencontré durant le congrès ces nouvelles têtes, pour avoir leur vision du secteur, ce qu'ils attendent et comment ils voient l'avenir. Ensuite, nous avons parlé des EDV.
Je ne les rencontre pas pour recruter ces jeunes-là, mais pour qu’ils me disent ce que nous pouvons leur apporter, nous, tout comme je suis convaincue qu'ils ont aussi des choses à nous apporter," nous partage Valérie Boned.
Cette réunion de la jeune classe dirigeante de l'industrie ne devrait, pour l'heure, pas déboucher sur une nouvelle commission.
Elle est plutôt imaginée comme un sas d'échange, pour l’instant informel.
Nous y retrouvons Blanche Girardot, Morgane Benhamou, Louis Mazars ou encore Grégoire Inglard. Autant de noms qui vont marquer la profession dans les années à venir et qui avancent pour le moment à pas feutrés au sein des institutions.
"Je suis intéressée de savoir comment on acculture la jeune génération des chefs d'entreprise, des TPE, PME, au syndicalisme patronal ou, en tout cas, à l'engagement dans l'associatif qui porte leur secteur.
Ils ne sont pas actifs dans les instances, et ils ne voient pas vraiment ce que nous pouvons leur apporter. Ils sont concentrés sur leur quotidien et leur rôle.
Après avoir échangé avec eux, j'ai l'impression qu'il y a eu un déclic. Il y a des questionnements sur le management, les générations à l'intérieur de l'entreprise et les choses qu'ils ont à affronter pour l'avenir," conclut-elle.
Finalement, les Entreprises du Voyage ont une problématique commune avec la presse professionnelle.
Alors que 25% des adhérents de Selectour ont plus de 60 ans et souhaitent vendre, la succession est un sujet fort de la profession ; tandis que le recrutement de ces jeunes générations dans les organismes de représentation, de lobbying ou encore au sein de la presse est un enjeu très fort.
Ces trentenaires donnent parfois l'impression de ne plus s'intéresser aux institutions qui ont façonné le tourisme, privilégiant le développement des entreprises ou des réseaux de confrères.
"C'est un sujet que j'affectionne et que je souhaite développer. J'ai identifié 20 personnes qui ne sont pas forcément jeunes, mais qui représentent la dernière génération de dirigeants d'une entreprise familiale.
J'ai rencontré durant le congrès ces nouvelles têtes, pour avoir leur vision du secteur, ce qu'ils attendent et comment ils voient l'avenir. Ensuite, nous avons parlé des EDV.
Je ne les rencontre pas pour recruter ces jeunes-là, mais pour qu’ils me disent ce que nous pouvons leur apporter, nous, tout comme je suis convaincue qu'ils ont aussi des choses à nous apporter," nous partage Valérie Boned.
Cette réunion de la jeune classe dirigeante de l'industrie ne devrait, pour l'heure, pas déboucher sur une nouvelle commission.
Elle est plutôt imaginée comme un sas d'échange, pour l’instant informel.
Nous y retrouvons Blanche Girardot, Morgane Benhamou, Louis Mazars ou encore Grégoire Inglard. Autant de noms qui vont marquer la profession dans les années à venir et qui avancent pour le moment à pas feutrés au sein des institutions.
"Je suis intéressée de savoir comment on acculture la jeune génération des chefs d'entreprise, des TPE, PME, au syndicalisme patronal ou, en tout cas, à l'engagement dans l'associatif qui porte leur secteur.
Ils ne sont pas actifs dans les instances, et ils ne voient pas vraiment ce que nous pouvons leur apporter. Ils sont concentrés sur leur quotidien et leur rôle.
Après avoir échangé avec eux, j'ai l'impression qu'il y a eu un déclic. Il y a des questionnements sur le management, les générations à l'intérieur de l'entreprise et les choses qu'ils ont à affronter pour l'avenir," conclut-elle.
Finalement, les Entreprises du Voyage ont une problématique commune avec la presse professionnelle.






Publié par Romain Pommier 














