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René Lapautre : ''Le prix bas est l’avenir du transport aérien''

Le point de vue de l’ancien patron d’UTA sur le low-cost


René Lapautre, ancien patron d’UTA et administrateur d’APG, nous livre ses avis d’observateur éclairé sur le secteur du transport aérien, et plus spécifiquement sur le phénomène low-cost et la percée des compagnies à bas coûts en Europe et ailleurs.


Rédigé par Vincent de Monicault - redaction@tourmag.com le Jeudi 23 Novembre 2006

TourMaG.com - Air France envisage d’implanter transavia.com en France. Que vous inspire son retour sur le segment loisir ?

René Lapautre :
"Air France a indiqué qu’il s’agissait d’un complément d’activité et non d’une activité nouvelle. C’est donc une initiative assez limitée. Elle est toutefois très intéressante dans son approche low-cost, surtout quand on voit le faible nombre de compagnies à bas coûts sur le marché français, et le nombre encore plus modeste de vols qu’elles assurent sur des liaisons domestiques.

Cette faiblesse est liée à la fois à l’importance du TGV et aux coûts dissuasifs en France. Qu’il s’agisse d’Air France ou d’une autre compagnie, aucune d’entre-elles ne peut proposer des prix bas sans coûts bas, à moins de le faire de manière marginale et sur des périodes ponctuelles."


T.M.com – Quel est l’impact des low-costs sur le trafic touristique ?

RL :
"Le prix bas est l’avenir du transport aérien. Or, le trafic à bas coûts exerce une influence générale sur le marché et fait baisser les prix. Les touristes s’y retrouvent d’autant plus qu’une économie sur le billet d’avion peut leur permettre de dépenser plus sur l’hôtel ou le restaurant.

La distinction entre compagnies touristiques et low-cost tend à s’estomper. Ces dernières risquent d’ailleurs d’y perdre leur spécificité si elles font trop évoluer leur modèle. On doit dans le même temps reconnaitre leur capacité d’innovation. Récemment encore, les grandes compagnies ne les prenaient pas au sérieux.

Elles ont ensuite affirmé que les low-costs ciblaient une clientèle essentiellement loisirs et à petit budget. Il suffit de voir aujourd’hui les passagers de Ryanair sur le sud-ouest de la France pour se convaincre de l’erreur de diagnostic. "

René Lapautre : ''Le prix bas est l’avenir du transport aérien''
T.M.com – Les low-costs s’implantent aujourd’hui au Maghreb…

RL :
"La liberté d’établissement, de trafic et d’opération au Maghreb va être bientôt supérieure à ce qu’elle est en France. Les pays de cette région signent des accords de ciel ouvert avec l’Europe. L’arrivée des low-costs traduit leur capacité à saisir de nouvelles opportunités. Peut-être verra-t-on prochainement de nouveaux transporteurs positionnés sur le long-courrier, à même de répondre à une clientèle qui considère toujours le transport aérien comme trop cher."

T.M.com – Que pensez-vous des aérogares low-cost et des coups de pouce demandés aux gestionnaires d’aéroports?

RL :
"Il y a là des querelles obscures. Il est normal que les compagnies aériennes ne payent pas le même prix dans des aérogares simples ou sophistiqués. Le manque de concurrence entre aéroports est en revanche anormal ; il devrait y avoir ainsi deux organismes gestionnaires à Paris, l’un pour CDG et un autre pour Orly. La privatisation n’est rien, l’important c’est la concurrence.

Il n’est pas anormal non plus de consentir un soutien de promotion aux compagnies à bas coûts qui aident au développement d’une région. Je rappellerais sur ce point que la concurrence entre les régions est aussi une réalité."

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Tags : amadeus
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Commentaires

1.Posté par babacar le 27/11/2006 09:46 | Alerter
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"une initiative assez limité"
Bizarre cette faute de grammaire pour une personne qui a eu tant de responsabilités.

2.Posté par AndTrips le 27/11/2006 10:17 | Alerter
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Ah! Toujours prêts à critiquer, alors c'est une faute de frappe dans la rédaction de l'article.

Les low costs long courrier existent déjà, Oasis vole déjà entre Londres et Hong Kong à 100 euros HT par trajet, soit en gros 330 euros TTC l'Aller retour.

3.Posté par pascal trémon le 27/11/2006 15:05 | Alerter
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Il y a trop de chichi dans le transport aérien; trop d'illusions. AF nous a rabattu les oreilles avec les clients à haute contribution, des sièges de plus en plus larges capable d'un 180°. Parfait mais on oublie une chose essentielle en économie : Le client est RATIONNEL! Il compte ses sous. Point barre. Ceux qui survivront seront ceux qui réduiront leurs coûts. Baiiser les coûts aéroportuaires, baisser les coût salariaux, analyser les dépenses en interne, il y a trop de gabégies, arrêter de nous vendre du fantasme bidon sur papier glacer, arrêter ces prestations à bord qui veulent rivaliser avec des 3 étoiles Michelin dont la qualité est plus proche de la gomme que du guide étoilé. Bref faisons simple et le client sera content.

4.Posté par seroumi le 27/11/2006 15:46 | Alerter
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C'est parfait, vivent les compagnies à bas coûts dans le transport aérien. Pour cela une seule méthode, des salaires bas, des emplois précaires....Faisons mieux, étendons cette recette à tous les secteurs d'activité !!!
Mais qui seront les consommateurs ?
est-ce ainsi que l'on envisage le progrès social?


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