TourMaG.com - Air France envisage d’implanter transavia.com en France. Que vous inspire son retour sur le segment loisir ?
René Lapautre : "Air France a indiqué qu’il s’agissait d’un complément d’activité et non d’une activité nouvelle. C’est donc une initiative assez limitée. Elle est toutefois très intéressante dans son approche low-cost, surtout quand on voit le faible nombre de compagnies à bas coûts sur le marché français, et le nombre encore plus modeste de vols qu’elles assurent sur des liaisons domestiques.
Cette faiblesse est liée à la fois à l’importance du TGV et aux coûts dissuasifs en France. Qu’il s’agisse d’Air France ou d’une autre compagnie, aucune d’entre-elles ne peut proposer des prix bas sans coûts bas, à moins de le faire de manière marginale et sur des périodes ponctuelles."
T.M.com – Quel est l’impact des low-costs sur le trafic touristique ?
RL : "Le prix bas est l’avenir du transport aérien. Or, le trafic à bas coûts exerce une influence générale sur le marché et fait baisser les prix. Les touristes s’y retrouvent d’autant plus qu’une économie sur le billet d’avion peut leur permettre de dépenser plus sur l’hôtel ou le restaurant.
La distinction entre compagnies touristiques et low-cost tend à s’estomper. Ces dernières risquent d’ailleurs d’y perdre leur spécificité si elles font trop évoluer leur modèle. On doit dans le même temps reconnaitre leur capacité d’innovation. Récemment encore, les grandes compagnies ne les prenaient pas au sérieux.
Elles ont ensuite affirmé que les low-costs ciblaient une clientèle essentiellement loisirs et à petit budget. Il suffit de voir aujourd’hui les passagers de Ryanair sur le sud-ouest de la France pour se convaincre de l’erreur de diagnostic. "
René Lapautre : "Air France a indiqué qu’il s’agissait d’un complément d’activité et non d’une activité nouvelle. C’est donc une initiative assez limitée. Elle est toutefois très intéressante dans son approche low-cost, surtout quand on voit le faible nombre de compagnies à bas coûts sur le marché français, et le nombre encore plus modeste de vols qu’elles assurent sur des liaisons domestiques.
Cette faiblesse est liée à la fois à l’importance du TGV et aux coûts dissuasifs en France. Qu’il s’agisse d’Air France ou d’une autre compagnie, aucune d’entre-elles ne peut proposer des prix bas sans coûts bas, à moins de le faire de manière marginale et sur des périodes ponctuelles."
T.M.com – Quel est l’impact des low-costs sur le trafic touristique ?
RL : "Le prix bas est l’avenir du transport aérien. Or, le trafic à bas coûts exerce une influence générale sur le marché et fait baisser les prix. Les touristes s’y retrouvent d’autant plus qu’une économie sur le billet d’avion peut leur permettre de dépenser plus sur l’hôtel ou le restaurant.
La distinction entre compagnies touristiques et low-cost tend à s’estomper. Ces dernières risquent d’ailleurs d’y perdre leur spécificité si elles font trop évoluer leur modèle. On doit dans le même temps reconnaitre leur capacité d’innovation. Récemment encore, les grandes compagnies ne les prenaient pas au sérieux.
Elles ont ensuite affirmé que les low-costs ciblaient une clientèle essentiellement loisirs et à petit budget. Il suffit de voir aujourd’hui les passagers de Ryanair sur le sud-ouest de la France pour se convaincre de l’erreur de diagnostic. "

T.M.com – Les low-costs s’implantent aujourd’hui au Maghreb…
RL : "La liberté d’établissement, de trafic et d’opération au Maghreb va être bientôt supérieure à ce qu’elle est en France. Les pays de cette région signent des accords de ciel ouvert avec l’Europe. L’arrivée des low-costs traduit leur capacité à saisir de nouvelles opportunités. Peut-être verra-t-on prochainement de nouveaux transporteurs positionnés sur le long-courrier, à même de répondre à une clientèle qui considère toujours le transport aérien comme trop cher."
T.M.com – Que pensez-vous des aérogares low-cost et des coups de pouce demandés aux gestionnaires d’aéroports?
RL : "Il y a là des querelles obscures. Il est normal que les compagnies aériennes ne payent pas le même prix dans des aérogares simples ou sophistiqués. Le manque de concurrence entre aéroports est en revanche anormal ; il devrait y avoir ainsi deux organismes gestionnaires à Paris, l’un pour CDG et un autre pour Orly. La privatisation n’est rien, l’important c’est la concurrence.
Il n’est pas anormal non plus de consentir un soutien de promotion aux compagnies à bas coûts qui aident au développement d’une région. Je rappellerais sur ce point que la concurrence entre les régions est aussi une réalité."
RL : "La liberté d’établissement, de trafic et d’opération au Maghreb va être bientôt supérieure à ce qu’elle est en France. Les pays de cette région signent des accords de ciel ouvert avec l’Europe. L’arrivée des low-costs traduit leur capacité à saisir de nouvelles opportunités. Peut-être verra-t-on prochainement de nouveaux transporteurs positionnés sur le long-courrier, à même de répondre à une clientèle qui considère toujours le transport aérien comme trop cher."
T.M.com – Que pensez-vous des aérogares low-cost et des coups de pouce demandés aux gestionnaires d’aéroports?
RL : "Il y a là des querelles obscures. Il est normal que les compagnies aériennes ne payent pas le même prix dans des aérogares simples ou sophistiqués. Le manque de concurrence entre aéroports est en revanche anormal ; il devrait y avoir ainsi deux organismes gestionnaires à Paris, l’un pour CDG et un autre pour Orly. La privatisation n’est rien, l’important c’est la concurrence.
Il n’est pas anormal non plus de consentir un soutien de promotion aux compagnies à bas coûts qui aident au développement d’une région. Je rappellerais sur ce point que la concurrence entre les régions est aussi une réalité."