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France/Espagne : baisse de popularité pour le tandem ''soleil et plage''

En Espagne, le tourisme augmente à l'intérieur du pays et se détourne du littoral


Le tandem "soleil et plage" attire moins les touristes, aussi bien en Espagne qu'en France, ont constaté avec inquiétude experts et professionnels, lors des premières rencontres franco-espagnoles du tourisme qui se déroulaient de jeudi à samedi à Arles.


le Lundi 13 Décembre 2004

France/Espagne : baisse de popularité pour le tandem ''soleil et plage''
"En Espagne, le tourisme augmente à l'intérieur du pays et se détourne du littoral", affirme Fernando Prats. Selon cet architecte urbaniste, les modèles touristiques "sol y playa" qui ont fonctionné jadis, sont obsolètes.

Et si l'on ne peut pas encore parler de crise économique, on peut évoquer une "crise de modèles". "Nous aurons une crise grave si nous ne savons pas changer ces modèles", ajoute-t-il.

"En France, on assiste à une moindre croissance de la fréquentation du littoral", remarque Christine Bouyer, chargée de mission littoral à la Délégation à l'aménagement du territoire et à l'action régionale (DATAR), même si les 6.700 kilomètres de côtes (métropole et outre-mer) demeurent le premier espace de tourisme avec 37% de la capacité d'accueil.

Littoral : fréquentation quasi stationnaire

Alors que les trente dernières années ont été marquées par une croissance continue de l'offre, le nombre de nuitées passées par les touristes français sur le littoral a été quasi stationnaire au cours de la dernière décennie avec une évolution annuelle qui oscille entre +4% ou moins 4% par an, relève la Datar.

En Espagne, où 90,9% des 52,3 millions de touristes en 2003 ont choisi les côtes méditerranéennes (dont les Baléares) ou les Canaries, la tendance est encore plus nette : depuis 1999, la courbe de croissance du PIB touristique, qui était constante depuis au moins trois décennies, connaît des oscillations.

En 2002, elle est descendue pour la première fois en dessous de celle du PIB national et la dépense moyenne par touriste, auparavant en progression constante pour culminer à 730 euros en 2001, est tombée à 680 euros. Les perspectives en 2004 ne sont pas bonnes, souligne M. Prats, consultant auprès de collectivités locales.

Urbanisation croissante

Les raisons de cette relative désaffection, selon les experts, sont à chercher notamment du côté de l'urbanisation croissante qui atteint désormais l'arrière-pays côtier, avec en corollaire la diminution des espaces naturels et la dégradation des paysages.

En France, 76% de la population du littoral réside dans un pôle urbain. "Le tourisme est de moins en moins vécu dans un espace naturel", remarque Mme Bouyer. Ce phénomène de congestion se traduit par une perte de qualité de vie. Les touristes se lassent et les populations locales, comme à Majorque, se rebellent, observe M. Prats.

Or "construire c'est facile, déconstruire c'est quasiment impossible", constate-t-il. Pour Ramon Serrat, professeur à l'université de Barcelone, l'occupation des sols sur la Costa Brava a atteint "un seuil critique" : "Tous les secteurs du tourisme sont inquiets pour l'avenir. On voit pointer un réel danger". Il faut donc, selon lui, freiner la croissance immobilière.

Mais, interroge Nacima Baron, géographe à l'université de Marne-la-Vallée, "où est la pédale de frein ? Comment arrête-t-on les bétonneurs ? Ce n'est pas simple".

La rédaction avec AFP - redaction@tourmag.com

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Commentaires

1.Posté par Joël MORETTE-BOURNY le 29/12/2004 16:29 | Alerter
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Les analyses touristiques établies lors des nombreuses assises et colloques touristico politiques conduisent invariablement à établir des fausses vérités. le tourisme français en subit les conséquences déqsatreuses depuis plus de 20 ans et l'Espagne prend le même chemin.

L'évolution de la fréquentation des grandes régions touristiques va pourtant invariablement dans le même sens et ce n'est pas nouveau. Les politiques publiques veulent pourtant l'ignorer.
A l'aube du XX° siècle, Th. Veblen l'avait déjà parfaitement décrit dans sa "Théorie de la classe de loisirs". Ce glissement s'observe partout dans les grandes règions touristiques, en France depuis près de 100 ans, en Espagne depuis plus de 20 ans, au Brésil aujourd'hui, déjà en Turquie et dans certaines régions des Caraïbes ou d'Asie: la villégiature et la découverte cédent toujours le pas au tourisme résidentiel et aux grands complexes de tourime marchand.

Les avantages tirés ne sont pas forcément mieux répartis qu'avant, alors que les acteurs du tourisme et les clients changent et que les consommations évoluent. Mais le C.A. global, l'emploi et les rémunérations ne cessent de s'accroitre.

D'un tourisme de développement on passe alors à une économie touristique un peu mieux diffusée dans les circuits économiques locaux. L'économie de production touristique marchande profitable à des groupes d'investisseurs internationaux se transforme en une économie de service dans les mains d'entreprises locales voire "régionales".

Pour le littoral la pression foncière bouleverse la donne, c'est bien connu et pour le rural, les effets ne sont pas moindres: l'exemple de l'Irlande montre le sens positif de l'évolution même quand il ne s'agit pas d'un tourisme de masse. Devenue une puissance économique moderne, elle n'a plus besoin de ses roulottes pour vivre et pourtant la progression de son CA touristique est remarquable.

Ainsi, l'économie touristique s'inscrit invariablement dans une "courbe logistique" et sa position détermine son évolution structurelle. Vie et mort d'un produit ne signifie pas disparition d'une économie mais transformation et nouvelle répartition de ses avantages...

L'intangibilité des faits comme l'amélioration du niveau de vie des populations locales devrait éviter d'avoir à pleurer un passé révolu.

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