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La commission européenne se penche sur les GDS

La législation actuelle doit être révisée ou abrogée


Après la décision plus qu’étonnante d’autoriser la fusion de Thomas Cook avec My Travel en disant que la concurrence est toujours sauvegardée, voici que la Commission européenne se penche sur la législation actuelle des GDS. La question est de savoir quel lobby sera écouté plus attentivement par les fonctionnaires européens : les compagnies aériennes, les GDS ou les agences ?


Rédigé par Michel Ghesquière - michel.ghesquiere@skynet.be le Jeudi 10 Mai 2007

En fait ce dossier est tout aussi important, si pas plus que celui de la com zéro. En s’attaquant aux GDS, les compagnies aériennes risquent de diminuer la qualité et la valeur même des informations fournies par les agences aux clients. Ce faisant, ce serait le rôle primordial de conseiller neutre des agences qui serait remis en question.

Une remise en question des GDS

Actuellement la Commission européenne examine – avec des représentants de la chaîne de distribution du transport aérien et des compagnies aériennes- si la législation actuelle sur les systèmes informatisés de réservation (GDS ou CRS) doit être révisée ou abrogée.

Le règlement initial, introduit en 1989, a pu assurer, sans gros problèmes, des informations transparentes et non-discriminatoires sur les tarifs aériens. Celui-ci permettant aux agents de fournir à leurs clients un affichage neutre et complet des tarifs par le biais des CRS/ GDS.

Ce n’est un secret pour personne : si ce système convient parfaitement aux agences de voyages et leur permet, grâce aux rétrocessions financières, d’améliorer leurs revenus, par contre les compagnies aériennes tentent toutes de s’affranchir des GDS. Certaines comme Brussels Airlines allant jusqu’à fournir des tarifs plus intéressants lorsqu’une agences ou un client passe directement commande par le site de cette compagnie.

Il est donc tout à fait logique que les compagnies souhaitent une libéralisation totale des systèmes et qu’elles puissent déterminer elles-mêmes ce qui passerait par les GDS et ce qui serait vendu en direct. Si cette approche est retenue par la Commission européenne, cela signifierait donc que les agences ne disposeraient plus d’une information complète et neutre.

La commission européenne se penche sur les GDS
Par voie de conséquence, seuls les gros distributeurs et les brokers aériens pourraient mettre en place des systèmes informatiques scannant en permanence l’ensemble des horaires et tarifications des compagnies ou faisant appel à chaque demande des clients aux sites web des compagnies.

Quant aux agences moyennes et petites, non seulement elles perdraient une source importante d’informations, mais en plus les revenus payés par les GDS.

Prise de position très dure des grandes AGV belges


La Belgian Travel Organisation, qui regroupe les agences business travel et les agences à grands réseaux, souligne l’importance de maintenir et de mettre à jour le règlement sur les CRS, en mettant l’accent sur trois points :

  • Tout d’abord, le nouveau règlement devra maintenir des garde-fous contre le risque d’informations biaisées, étant donné que de grands transporteurs européens sont actionnaires du CRS dominant en Europe et peuvent donc manipuler l’affichage des vols et l’information sur les tarifs.

  • Deuxièmement, le règlement devra assurer que les données sur les ventes des agents de voyages (MIDTs) collectées par les CRS et vendues aux compagnies aériennes ne divulguent pas d’informations commercialement sensibles. En d’autres mots, que les compagnies aériennes ne puissent utiliser les informations fournies par les AGV pour prospecter directement les clients.

  • Enfin, la législation doit également être adaptée à la tendance croissante des compagnies aériennes à proposer des conditions et tarifs différents selon que le client achète directement sur Internet ou via un CRS utilisé par un agent de voyages.
    Sans règles spécifiques contre de telles discriminations, il faudra plus de temps pour trouver le vol et le tarif optimal, et les coûts supplémentaires seront finalement supportés par le consommateur. Les compagnies aériennes devraient donc être obligées de fournir un accès complet sans frais supplémentaires dans les CRS / GDS à tous les tarifs et disponibilités publics.

Et la BTO de clamer : « Si la législation européenne n’est pas adaptée au nouvel environnement du marché, alors nous perdons la fonctionnalité d’un affichage neutre et complet des tarifs fournis par les CRS. Cela nous ferait retourner 30 ans en arrière, lorsque l’information était complètement décentralisée. Avec une offre accrue d’itinéraires et de tarifs, la perte d’un outil d’information centralisé nuirait fortement aux agents et à leurs clients. »

GDS : qui veut quoi ?

Les compagnies aériennes se divisent en deux grands groupes : celles qui souhaitent l’abrogation pure et simple du règlement et celles qui demandent une plus grande flexibilité. Dans le premier groupe on retrouve les compagnies dominantes sur leur marché comme Air France, Iberia et Lufthansa.

Pour celles-ci, la fin des GDS rendrait plus difficile l’accès aux marchés français, espagnol et allemand pour les autres compagnies. Tandis que British Airways et SAS, tout en souhaitant une plus grande souplesse tiennent à ce que certains garde-fous soit mis en place.

Tandis que chez les GDS, pour connaître leurs positions, il suffit de jeter un coup d’œil à leurs actionnaires. Ainsi Amadeus est pour la dérégularisation, tandis que Sabre et le tandem Gallileo-Worldspan souhaite le maintien de la règle de participation obligatoire pour les compagnies actionnaires des GDS.

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Commentaires

1.Posté par bernard philippart le 11/05/2007 08:15 | Alerter
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un très bon article, michel
merci


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