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Transport aérien : peu rentable mais... florissant !

14e Cannes Airlines Forum


Le transport aérien fait partie des industries “miroir aux alouettes”, avec beaucoup d'appelés mais peu d'élus. Autrement dit, malgré la croissance exponentielle de cette activité, rares sont les compagnies (low cost exceptées) qui peuvent se targuer d'une rentabilité séduisante.


Rédigé par Jean da Luz - jdaluz@tourmag.com le Jeudi 27 Octobre 2005

Pour Pierre J. Jean Jeanniot, DG émérite IATA, qui en une heure de temps a fait le tour de l'actualité aérienne dans le monde, le transport aérien est une industrie en pleine mutation.
Pour Pierre J. Jean Jeanniot, DG émérite IATA, qui en une heure de temps a fait le tour de l'actualité aérienne dans le monde, le transport aérien est une industrie en pleine mutation.
Le 14e Cannes Airlines Forum a ouvert ses portes hier à Cannes. Le transport aérien est indissociable de l'activité touristique. Comme cette dernière, il connaît des taux de croissance importants, mais l'industrie aérienne perd toujours de l'argent et... paradoxalement, attire toujours autant de convoitises !

Pour Pierre J. Jean Jeanniot, DG émérite IATA, qui en une heure de temps a fait le tour de l'actualité aérienne dans le monde, le transport aérien est une industrie en pleine mutation. La nouvelle génération d'appareils, est une “innovation majeure”. Moins gourmands en kérosène, moins polluants, ils sont incontestablement le devenir de la profession.

Mais cela ne suffit pas. Au chapitre “S'adapter pour survivre”, thématique de cette 14e édition, les chantiers ne manquent pas. Tout d'abord le “ciel ouvert” entre l'Union européenne et les Etats Unis, la diminution des taxes des aéroports ou encore la déréglementation du contrôle aérien.

Les NTIC au secours de la rentabilité

Selon l'Iata, cette dernière aurait pour effet de “réduire de 18% la consommation globale de carburant, économiser 3,6 milliards de dollars et 4,2 tonnes de C02...” Bien entendu, on touche là à la souveraineté nationale et, en Europe, cette question est loin d'être réglée.

Mais les NTIC (Nouvelles technologies de l'information et de la communication) telles le GPS et d'autres satellites permettant le “vol libre” au pilote qui choisit lui même la meilleure route, sont aussi des avancées non négligeables.

Autre source d'économies pour les compagnies : la simplification des procédures telles e-ticket (40% des billets aujourd'hui) mais qui passeront à 100% d'ici 2007. Elles permettront d'économiser 3 milliards de dollars par an. Il faut savoir en effet que le billet papier coûte 10 fois moins que le papier électronique.

Mais ce n'est pas tout. Le checking sur le web, sur le tel portable, les BLS (bornes libre service) et autres e-services, vont permettre aux compagnies d'économiser des milliards de dollars.

Idem pour les bagages dont l'identification radio (étiquettes électroniques) avec des “tags” appropriés réduira le coût du traitement à l'unité à quelques centimes et le mécontentement des usagers dans les mêmes proportions !

Force est de constater la progression constante du transport aérien dans le monde. Que ce soit en Amérique du sud (+ 14%) ou en Asie (+20%), elle ne se dément pas, même si en Europe, le bilan est plus mitigé.

Face à des compagnies qui “galèrent” pour trouver preneur (Olympic Airways, Malev, LOT, Alitalia...) la recette gagnante, semble être du côté des regroupements tels celui d'Air France-KLM, de Lufhtansa-Swiss ou de SNBA avec Virgin.

Mais la vraie réussite dans le “Vieux” comme dans le “Nouveau monde” se situe incontestablement du côté des low cost. En Europe comme en Asie, ratio et résultats sont au rendez-vous.

Bien entendu, tout n'est pas rose. Les problèmes de sécurité omniprésents, doivent être traités à leur juste valeur. Si 2004 a été une année “ultra-sécurisée”, le “crû” 2005 en est déjà à 7 accidents, et a dépassé largement le nombre de victimes pour l'année dernière.

Ce qui fait dire à Pierre J. Jeanniot que “La sécurité n'est jamais acquise et la déréglementation du transport aérien a pour corollaire une vigilance accrue de la part des gouvernements.

5 à 10 milliards de dollars de pertes chaque année

Malgré un dynamisme et une croissance indéniables, l'industrie du transport aérien perd néanmoins chaque année 5 à 10 milliards de dollars. Et pourtant, note Peter Morris, consultant international d'Air Claims, paradoxalement le taux de faillites des compagnies aériennes entre 1970 et 2005 n'est que de 2,5%.

“On a vu plus de naissances que de faillites pendant cette période note-t-il. Au total, 90 entreprises de taille raisonnable ont fait faillite sur un millier et encore il s'agit d'échecs routiniers dus à des gens qui comprennent ou connaissent plus ou moins le métier...”

Bref, le transport aérien conserve tout son attrait pour les invetisseurs, et les projets foisonnent. Rien qu'aux USA, il y a à l'heure actuelle 16 (!) nouvelles compagnies en gestation.

Par ailleurs, très peu de majors ont disparu. En effet, l'avènement des low cost, en Europe notamment, à démontré la viabilité du modèle économique et apporté la preuve qu'il y avait encore de l'argent à gagner dans le secteur...

Seule ombre au tableau : le prix du baril de pétrole. Un élément qui pourrait, in fine, jouer les trouble-fête, car il sera difficile d'en faire supporter aux seuls passagers les surtaxes successives.

Ce paramètre “yo-yo”, incontrôlable et conjoncturel, touche indiféremment toutes les catégories, des régulières aux low cost en passant par les low fare et les charter. Impossible d'échapper au “piston” qui fait avancer la machine et qui met tout le monde (ou presque) sur un pied d'égalité...

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