Le Sultanat d'Oman vise les 100 000 touristes français

Deux ans après avoir fermé son Office de tourisme en France, en application d'un changement de stratégie décidé par le Ministère du Patrimoine et du Tourisme, le Sultanat d'Oman réaffirme haut et fort son intérêt pour le marché français.

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Non seulement l'gence Article Onze vient d'être chargée de représenter Oman et d'accompagner le Ministère du Patrimoine et du Tourisme dans sa stratégie de rayonnement touristique sur les marchés français, belge et suisse francophones, mais, le 25 juin à Paris, lors d'une conférence de presse, Ahmed Al Araimi, ambassadeur du Sultanat en France, a affirmé tout de go « viser les 100 000 touristes français dans les prochaines années. »

Etait-il opportun d'afficher cette ambition alors qu'une guerre meurtrière à l'avenir incertain fait rage au Proche-Orient ?

Apparemment oui, si l'en croit, Ahmed Al Araimi : « Oman est un pays sûr. Il n'est pas impacté par le conflit actuel et, d'ailleurs, il travaille en partenariat avec tous les pays de la région et a joué à plusieurs reprises un rôle de médiateur », a -il répondu à TourMag. Et d'ajouter, pour étayer son affirmation : « Actuellement, b[ es aéroports de la région sont fermés, (certaines ont depuis réouverts ndlr) à l'exception de ceux d'Oman. »

Pour les Français, Oman reste une destination relativement nouvelle.

En 2002, seulement 2 000 Français avaient visité Oman. Leur nombre a grimpé à 62 204 en 2024, qui témoigne d'une belle reprise post-Covid (43351 visiteurs français en 2022 puis 55 682 en 2023).

Des chiffres à comparer à ceux des principaux marchés émetteurs : numéro un, l'Allemagne se distingue avec 120 000 visiteurs par an (mais, parmi eux, pas mal de croisiéristes), suivi, en numéro deux, par le Royaume Uni.

Ahmed Al Araimi espère tenir l'ambition affichée sur le marché français grâce au travail de promotion confié à Article Onze, au soutien des agences de voyage et au développement des vols Paris - Mascate, par Air France Oman Air.

« Nous travaillons avec ces deux compagnies pour augmenter le nombre de dessertes hebdomadaires », a-t-il assuré. En outre, la compagnie nationale omanaise qui avait fermé son bureau en France, serait sur le point de le rouvrir, a-t-on appris lors de la conférence de presse.

Il reste que Oman est une destination long courrier (7 heures de vol), que l'aérien est assez coûteux et que, si le Sultanat dispose de très beaux hébergements, les séjours sur place n'ont pas la réputation d'être bon marché.

« Le Sultanat cherche à développer un tourisme de qualité qui respecte l'environnement », a temporisé Ahmed Al Araimi. Et d'ajouter : « Le très haut de gamme reste une priorité, mais nous travaillons désormais au développement d'un tourisme plus accessible et plus diversifié. ». Ce dessein s'inscrit dans le sillage de « Oman Vision 2040 », la stratégie globale de diversification de l'économie du Sultanat.

Dans ce contexte, Oman compte compléter son offre traditionnelle, en misant davantage sur le tourisme durable, sur le tourisme culturel et même sur le tourisme d'aventure.

Ce pays est susceptible, en effet, de séduire les amateurs de culture comme les amoureux de la nature : il est réputé être le pays de Sinbad le Marin; il est traversé par l'antique "route de l'encens" ; Mascate, sa capitale, est l'une des plus anciennes villes du Moyen-Orient et il combine des déserts immenses, de hautes montagnes, de belles plages et des eaux cristallines.