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46ème congrès du SVAV : et si on passait aux actes ?

''Tendances de société, tendances de voyageur et esquisses pour l'avenir''


Les choses sérieuses ont commencé ce matin pour les participants, avec la 1ère séance de la 46ème édition du congrès du Syndicat national des agences de voyages françaises qui se tient actuellement du 18 au 24 janvier à Pékin (Chine), sous la présidence de Jean-Paul Chantraine, PDG d'ASIA.


Rédigé par le Jeudi 20 Janvier 2005

La profession ne dispose pas d'instruments statistiques fiables...
La profession ne dispose pas d'instruments statistiques fiables...
Une séance un tantinet soporifique (et ce n'est pas dû qu'au décalage horaire) dont le thème ("Tendances de société, tendances de voyageur et esquisses pour l'avenir"), nous a laissé sur notre faim.

Pourtant, les choses avaient plutôt bien commencé, avec les résultats d'une étude sur les tendances consuméristes réalisée par le Groupe Carat et présentée avec talent par Françoise Riera-Dabo.

Oui, les consommateurs français, après l'éclatement de la bulle de prospérité qui a pris fin avec l'effondrement des valeurs d'internet en bourse, vivent une période d'insécurité qui touche tous les secteurs.

Oui, "Ils ont le sentiment qu'on ne maîtrise plus l'avenir" (sic) et de vivre une incertitude permanente. Et ils réagissent en se "crispant", en se radicalisant et exigeant la performance, l'instantanéité et les résultats immédiats.

Autres effets de cette radicalisation : le repli identitaire, le retour aux valeurs passées pour gérer l'avenir et la tendance à "réintroduire une part de rêve" pour mieux se représenter la dure réalité.

Mais, concrètement, quels en sont les impacts pour l'industrie du tourisme ? Très importants bien sûr. La radicalisation des attentes du client ne laisse plus de marge à l'erreur. Ce dernier attend le "juste prix" et le respect strict des engagements pris.

La radicalisation des attentes ne laisse plus de marge à l'erreur

"Si jusqu'ici, comme rappelle Françoise Riera-Dabo, ces demandes étaient nécessaires, elles sont devenus aujourd'hui impératives. A l'heure d'internet, le professionnel qui n'aura pas la capacité de répondre en temps réel aux demandes des clients sera impitoyablement "zappé"...

A contrario, ce même client, surinformé a besoin d'expertise et de validation de ses choix. Assailli de propositions il aura besoin d'un conseil pour affiner et arrêter ses décisions. Si l'agent de voyage est perçu comme expert et source fiable alors il reviendra "dans la partie".

Mais le besoin du consommateur de "fantasmer" et la démocratisation du voyage entraîne aussi des conséquences non négligeables. Pour lutter contre la banalisation, les professionnels doivent y réintroduire une "part de rêve".

Celui-ci passe par des réalités bien matérielles telles que le décor des agences de voyages, la mise en avant de l'imaginaire dans les produits proposés ou encore la "scénarisation" du voyage pour doper des consommateurs en quête d'émotion.

Autant de valeurs montantes que confirme François Salamon, Directeur général adjoint du Club Méditerranée qui rappelle que le juste prix n'est pas forcément un prix bas. "Les consommateurs veulent en avoir pour leur argent."

Et à contrario, le rêve n'est pas forcément un produit haut de gamme. D'ailleurs, le nouveau positionnement du Club en tient compte avec des produits "haut de gamme familial et multiculturel".

Avoir toujours un produit d'avance dans un secteur en perpétuelle mutation, tel est le challenge que s'est fixé la Sncf. Le transporteur travaille déjà à l'horizon 2008-2012 pour préparer la "Grande vitesse" et les produits qui iront avec, rappelle Mireille Faugère, directrice Voyages France Europe.

Sncf : toujours un produit d'avance

D'ici là, les clients seront "plus gros, plus grands et davantage européens." Il faudra en tenir compte dans la mise en place des sièges de nos voitures ou encore dans l'offre des produits technologiques et services que nous allons leur proposer à bord."

Bien entendu, les études comme celle du le Groupe Carat sont indispensable pour mieux appréhender le marché, faire évoluer l'offre et les caractéristiques des produits proposés. Mais elles posent deux types de problèmes : premièrement, ces travaux ne concernent jamais (ou que très rarement) l'"homo touristicus".

Autrement dit, il s'agit d'extrapolations faites à partir d'études générales sur le consommateur ou, dans le cas contraire, par les marques mais qui posent, elles, le problème de la spécificité ou du positionnement de l'entreprise en question.

Jean-Pierre Mas, président d'Afat Voyages, soulève le problème, rappelant que le consommateur n'est pas monolithique mais plutôt zappeur : aujourd'hui preneur d'un séjour au Bélize à plus de 3000 euros et demain d'une semaine en Tunisie à 399 en demie-pension !

Ce qui nous amène à dire qu'il n'y a pas aujourd'hui un sondage sérieux, rigoureux, représentatif et suffisamment suivi dans le temps sur les tendances consuméristes en matière de tourisme. Un secteur tellement mouvant et "impalpable" que seuls des instruments statistiques ad hoc permettront aux professionnels d'en tirer valablememt des conséquences.

Alors, arrêtons cette profusion d'études qui, à quelques nuances près, répètent toutes les mêmes choses, congrès après congrès, et passons aux actes avec la création d'un véritable outil de mesure du comportement dédié au tourisme.
Un outil évoqué (oublié ?) en son temps par Léon Bertrand comme l'une des mesures permettant de soutenir les professionnels.
Ils en ont bien besoin !


Jean da LUZ à Beijing (Chine) - redaction@tourmag.com

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