De mémoire de passager, rarement rallier Bangui ou N'Djamena par les airs depuis Libreville ou Yaoundé avait été aussi long et compliqué. Vols annulés à la dernière minute, correspondances ratées, journées perdues dans les aéroports ou les hôtels, le quotidien du voyageur aérien a pris depuis quelques mois des allures de parcours du combattant.
"Il faut au minimum trois jours pour faire Libreville-N'Djamena, et encore sans garantie d'arriver à bon port", rouspète un cadre français installé au Gabon. "Il sera bientôt plus simple et plus rapide de passer par Paris !" "Le pire, c'est surtout l'absence de vols réguliers", abonde Jacques Kuété, chef du service de coopération internationale des douanes camerounaises. "On perd un temps précieux et il n'est pas rare d'arriver à destination lorsque la réunion à laquelle on était convié est terminée".
"Le trafic régional est devenu catastrophique"
A l'heure où les chefs d'Etat de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cémac) prônent à tout-va les vertus de "l'intégration sous-régionale", le paysage aérien fait désordre. La déroute de ses deux principales actrices explique à elle seule la pagaille du secteur. Toutes deux plombées par des dettes considérables, lâchées par leurs flottes vieillissantes, la Camair et Air Gabon ont de plus en plus de difficultés à faire prendre l'air à leurs clients.
"Le trafic régional n'a jamais été parfait mais, depuis un an, il est devenu catastrophique", observe le patron de l'agence gabonaise Mistral Voyages, Patrice Pasquier. "La Camair et Air Gabon sont malades de leur flotte. A la moindre panne, les retards dans un aéroport se répercutent sur les autres et s'amplifient", poursuit-il. "Transporter nos clients est devenu
très compliqué".
Selon un observateur économique, un vol sous-régional sur cinq accuse aujourd'hui un retard considéré comme "gênant". Une situation dont, bien sûr, décideurs et touristes sont les premières victimes. "On essaye de développer un tourisme de loisir pour ceux qui veulent faire le nord du Cameroun (Sahel) et voir la forêt au Gabon, mais c'est difficile", se plaint M. Pasquier. "Quand nos clients ont six ou huit heures de retard, nos programmes au Gabon sont plantés. C'est un frein énorme au développement".
De petites compagnies occupent le terrain
Une poignée de petites compagnies commence pourtant à occuper ce terrain laissé en friche. La nigériane Bellview et la gabonaise Air Service occupent avec succès depuis peu le créneau Libreville-Douala. Et la jeune Toumaï Air Tchad ne s'est guère fait prier pour pallier les absences de la Camair entre Douala et N'Djamena ou Bangui. "Notre objectif est d'abord de désenclaver le Tchad, puis toute la sous-région", annonce son directeur général, Baba Abatcha.
"Avec les difficultés de la Camair, nos avions sont pleins. D'ailleurs, nous comptons bientôt passer à trois vols par semaine", ajoute-t-il. "Et si le besoin s'en fait sentir, nous pourrions facilement louer un autre avion". En bref, c'est un peu tout le marché du transport aérien qui est en train de se réorganiser sur "le dos" d'Air Gabon et de la Camair. "Cela va remettre le marché dans la normalité", se réjouit un cadre d'une petite compagnie.
"Subventionnée par l'Etat, Air Gabon a faussé le marché pendant des années en se permettant de perdre des milliards par an. Un peu comme celle d'Air Afrique (en 2002, ndlr), sa mort va faire beaucoup de bien au transport aérien..."
"Il faut au minimum trois jours pour faire Libreville-N'Djamena, et encore sans garantie d'arriver à bon port", rouspète un cadre français installé au Gabon. "Il sera bientôt plus simple et plus rapide de passer par Paris !" "Le pire, c'est surtout l'absence de vols réguliers", abonde Jacques Kuété, chef du service de coopération internationale des douanes camerounaises. "On perd un temps précieux et il n'est pas rare d'arriver à destination lorsque la réunion à laquelle on était convié est terminée".
"Le trafic régional est devenu catastrophique"
A l'heure où les chefs d'Etat de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cémac) prônent à tout-va les vertus de "l'intégration sous-régionale", le paysage aérien fait désordre. La déroute de ses deux principales actrices explique à elle seule la pagaille du secteur. Toutes deux plombées par des dettes considérables, lâchées par leurs flottes vieillissantes, la Camair et Air Gabon ont de plus en plus de difficultés à faire prendre l'air à leurs clients.
"Le trafic régional n'a jamais été parfait mais, depuis un an, il est devenu catastrophique", observe le patron de l'agence gabonaise Mistral Voyages, Patrice Pasquier. "La Camair et Air Gabon sont malades de leur flotte. A la moindre panne, les retards dans un aéroport se répercutent sur les autres et s'amplifient", poursuit-il. "Transporter nos clients est devenu
très compliqué".
Selon un observateur économique, un vol sous-régional sur cinq accuse aujourd'hui un retard considéré comme "gênant". Une situation dont, bien sûr, décideurs et touristes sont les premières victimes. "On essaye de développer un tourisme de loisir pour ceux qui veulent faire le nord du Cameroun (Sahel) et voir la forêt au Gabon, mais c'est difficile", se plaint M. Pasquier. "Quand nos clients ont six ou huit heures de retard, nos programmes au Gabon sont plantés. C'est un frein énorme au développement".
De petites compagnies occupent le terrain
Une poignée de petites compagnies commence pourtant à occuper ce terrain laissé en friche. La nigériane Bellview et la gabonaise Air Service occupent avec succès depuis peu le créneau Libreville-Douala. Et la jeune Toumaï Air Tchad ne s'est guère fait prier pour pallier les absences de la Camair entre Douala et N'Djamena ou Bangui. "Notre objectif est d'abord de désenclaver le Tchad, puis toute la sous-région", annonce son directeur général, Baba Abatcha.
"Avec les difficultés de la Camair, nos avions sont pleins. D'ailleurs, nous comptons bientôt passer à trois vols par semaine", ajoute-t-il. "Et si le besoin s'en fait sentir, nous pourrions facilement louer un autre avion". En bref, c'est un peu tout le marché du transport aérien qui est en train de se réorganiser sur "le dos" d'Air Gabon et de la Camair. "Cela va remettre le marché dans la normalité", se réjouit un cadre d'une petite compagnie.
"Subventionnée par l'Etat, Air Gabon a faussé le marché pendant des années en se permettant de perdre des milliards par an. Un peu comme celle d'Air Afrique (en 2002, ndlr), sa mort va faire beaucoup de bien au transport aérien..."