Grève des contrôleurs aériens du 4 juillet : jusqu'à 50% des vols annulés !

A la veille du premier chassé‑croisé estival, les contrôleurs aériens ont décidé de taper du poing sur la table.

Dénonçant un management toxique et des conditions de travail dégradées mettant "en danger le bon fonctionnement des services et la sécurité aérienne", deux syndicats de la profession ont déposé un préavis de grève.

L'UNSA‑ICNA a déposé un préavis pour les 3 et 4 juillet 2025, tandis que l’USAC‑CGT a rejoint le mouvement pour la seule journée du 3 juillet. Une conciliation menée par la Direction générale de l’aviation civile a bien eu lieu, mais aucun compromis n’a été trouvé.
Les grévistes se sont déclarés, entraînant des impacts plus ou moins importants.

Pour jeudi, 11 aéroports sont concernés par des réductions de trafic allant de 25 à 50 % des vols.

Concernant la journée du lendemain, les grévistes avaient jusqu’au 2 juillet à midi pour se déclarer.

Avec un syndicat en moins ce vendredi 4 juillet 2025, la DGAC a demandé aux compagnies aériennes de réduire leur programme de vols de :
- 50% sur l'aéroport de Nice ;
- 40% sur les aéroports de Paris-Charles-De Gaulle, Paris-Orly et Beauvais ;
- 30% sur les aéroports de Lyon, Marseille, Montpellier, Ajaccio, Bastia ; Calvi et Figari.

Malgré ces mesures de prévention, d’autres perturbations et retards sont à prévoir sur l’ensemble du réseau français.

Entre les avions qui n’ont pas quitté ou ne sont pas retournés à leur base d’affectation en raison de la mobilisation, de nombreuses lignes seront sans doute touchées ailleurs sur le territoire.

Ce n’est pas tout, car un mouvement social dans les tours de contrôle a aussi des conséquences pour les avions qui doivent traverser notre espace aérien, cela affecte les autres vols européens.

La DGAC explique travailler avec Eurocontrol pour trouver des solutions de contournement, afin de permettre aux compagnies d’assurer leurs programmes de vols en évitant les zones les plus touchées par le conflit.

La grève a déclenché la colère de Ryanair.

Elle appelle les "gouvernements de l’UE à prendre des mesures urgentes pour réformer leurs services de contrôle du trafic aérien (ATC).

Cette demande intervient alors que Ryanair publie sa “Ligue des Retards” de juin, qui montre que la France, l’Espagne, l’Allemagne, le Portugal et le Royaume-Uni restent les pires fournisseurs d’ATC en matière de retards, en raison du manque de personnel et de gestion adéquate de leurs services ATC, conséquence de l’échec des ministres nationaux des Transports."

Ce même constat a aussi été dressé par Eurocontrol, exhortant les ministres de l’Union européenne à agir rapidement sous peine de voir les retards exploser à l’avenir.

Le patron de l’instance a pris la parole lors d’un conseil des ministres des Transports de l’UE pour tirer la sonnette d’alarme sur la situation du contrôle aérien et les risques à venir.

"Le nombre de contrôleurs est, dans certaines régions, de 10 à 20 % inférieur aux besoins réels. Nous avons besoin de capacités supplémentaires, car la demande augmente rapidement : +5 % cette année, et cette tendance va se poursuivre.

Si nous ne changeons pas en profondeur les fondements du système, nous ne pourrons pas répondre à la demande future.

Il faut accélérer l’automatisation. Sans investissements, nous allons nous heurter à des limites structurelles déjà atteintes. La technologie et la numérisation sont les seules réponses viables.

Les retards risquent d’échapper à notre contrôle si nous ne réagissons pas rapidement," a martelé Raúl Medina.

Dans ces conditions, et pour la journée du 4 juillet, la DGAC invite les passagers qui le peuvent à reporter leur voyage et à s’informer auprès de leur compagnie aérienne sur les conditions de vol.

Une loi est venue encadrer le droit de grève des contrôleurs aériens, dans le but surtout de mieux anticiper les conséquences des mouvements sociaux.

A lire : Contrôleur aérien : vers un service minimum en cas de grève ?

Avant 2023, la DGAC annulait un nombre de vols de façon préventive ou attendait la dernière minute pour communiquer, sans connaître précisément le nombre de personnels souhaitant faire grève.

Depuis, les grévistes sont obligés de se déclarer au plus tard à midi l’avant-veille de chaque journée de grève.

Pour les passagers dont les vols sont annulés, les compagnies doivent leur proposer un réacheminement ou un remboursement intégral du billet.