Air Austral : "60% du trafic vient de province !"

A l’heure où la Réunion, invité d’honneur du Salon de Nantes, manifeste un désir de reprise évidente en matière de tourisme, la compagnie Air Austral apporte sa pierre, plutôt précieuse, à la dynamique commune. Comme elle l’a fait tout au long de son histoire.

Née en 1974 sous le nom de Réunion Air Service, la première compagnie française de l’océan Indien est renommée Air Austral en 1990 et consolide son portefeuille de dessertes sur toute la zone. Elle s’ouvre au long courrier sur la métropole en 2003 à la demande des autorités après la chute d’Air Lib.

C’est aujourd’hui une compagnie internationale qui couvre désormais l’hexagone en six points pour répondre à la demande de la clientèle de la prendre au plus près de chez elle : 60% de son trafic à ce jour vient de province.

La fonction de hub pour l’Océanie a consolidé les chiffres : 950 000 passagers pour 340 millions de chiffre d'affaires et un taux d’occupation des longs courriers de 81%. « Ce n’était pas notre vocation de départ mais la compagnie a trouvé son positionnement aujourd’hui » dit Gérard Ethève.

« Notre réussite tient sans doute aussi à la dégradation du service en vol sur les autres compagnies. Le retour à la qualité est peut-être un peu passéiste mais il est apprécié par la clientèle » ajoute-t-il avec malice.

« Le Réunionnais est aimable par essence et ça fait une différence évidente pour les habitués du transport aérien. »

Interrogé sur la coïncidence du lancement de la ligne directe Nantes/Bordeaux/ St-Denis en même temps que le retrait de Corsairfly de ses dessertes provinciales, le Pdg affirme que la décision était bien antérieure à ce départ.

« C’est tant mieux pour nous, mais nous voulions seulement couvrir l’ouest de la France après le succès des ouvertures de Marseille, Lyon et Toulouse. Par contre la bataille va être rude au départ de Paris, parce que Corsairfly vient de s’adapter à nos horaires et à nos services. »

Il tient aussi à préciser qu’Air Austral n’est pas en situation de monopole tarifaire, Air France proposant un Paris/Marseille/Réunion moins cher, « mais en terme de qualité de service par contre, oui ! ».

Sur Nantes et Bordeaux, la ligne ouverte le 11 février « est déjà mûre » selon le directeur commercial, Jean-Marc Grazzini. « Les chiffres du BSP de janvier, avant le premier vol, témoignent déjà de 59% de parts de marché. Nous visons le 82% de remplissage. »

Objectif qui semble accessible grâce entre autres aux connexions sur la Nouvelle Calédonie depuis Bordeaux, qui affiche déjà 6000 passagers annuels sur Nouméa, et au tourisme affinitaire au départ de Nantes, « beaucoup de Bretons habitent à la Réunion ».

Idem pour le fret - qui représente 18% du CA longs courriers chez Air Austral : « Nous avons embarqué 8,5 T sur le premier vol, sur les 12 T disponibles dans le 777. »

Pour répondre à la croissance du réseau, la compagnie investit dans de nouveaux Boeing 777-300ER et 200LR, ce dernier étant capable de décoller sur de plus courtes distances, ce qui lui permettra d’assurer la première desserte directe Paris/Mayotte sans attendre la construction d’une piste plus longue.

Le 2 avril prochain, Air Austral posera ses 777-200, deux fois par semaine, à Bangkok. Des accords avec la Thaï et Cathay permettront les connexions sur presque toute l’Asie, un nouveau pari pour Mr Ethève qui rêve encore plus loin.

Deux Airbus A380 sont en commande à l’horizon 2014. « C’est une demande des politiques de l’île ; nous consacrerons ces avions, sous une autre marque, au fret et à une desserte low cost pour la clientèle affinitaire, avec un service un peu plus spartiate. Le marché n’est pas nouveau mais il n’est pas encore couvert. »

Ainsi la stratégie d’Air Austral est-elle en adéquation avec l’ambition de la Réunion de diversifier sa clientèle et d’agrandir son réservoir de possibilités.

Confiant dans le bien-fondé de sa vision à long terme, malgré une véritable inquiétude devant l’envolée actuelle des cours du kérosène, Monsieur Ethève, comme l’appellent respectueusement ses 1000 collaborateurs, n’a nullement l’intention de prendre une retraite méritée, au grand dam de son épouse, mais bien au contraire de poursuivre dans l’enthousiasme l’aventure d’une compagnie qu’il a créée il y a maintenant 37 ans.

Un joli record dans le monde de l’aérien.

De Paris : 9 vols par semaine + 2 vols via Lyon
De Marseille : 3 vols hebdomadaires directs
De Toulouse : 3 vols hebdomadaires via Marseille
De Bordeaux : 2 vols hebdomadaires directs, à partir de 678 euros
De Nantes : 2 vols hebdomadaires via Bordeaux
En connexion depuis Saint-Denis : Sydney, Nouméa, Bangkok, Mayotte, Maurice, Johannesbourg, Seychelles, Moroni, Tamatave et Antanarivo

www.air-austral.com
www.reunion.fr