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Air France : pour survivre il faudra être moins nombreux et travailler davantage...

La chronique de Jean-Louis Baroux


Les PNC brandissent une nouvelle fois la menace de grève chez Air France. Pour Jean-Louis Baroux, notre expert aérien, "il faut arrêter de se voiler la face. Pour survivre les personnels d’Air France devront être moins nombreux et travailler davantage."


Rédigé par le Mardi 17 Septembre 2013

Pour jean-Louis Baroux, les hôtesses et stewards doivent bien accepter de travailler un peu plus et donc d’effectuer le même service avec un peu moins d’effectifs.Photo Ronan Guillou
Pour jean-Louis Baroux, les hôtesses et stewards doivent bien accepter de travailler un peu plus et donc d’effectuer le même service avec un peu moins d’effectifs.Photo Ronan Guillou
Quel mal frappe la compagnie nationale ? Tous les connaisseurs du transport aérien savent à quel point cette société est fragile.

Tous reconnaissent l’impérieuse nécessité de réformer sa gouvernance et de la délester du surpoids de charges.

La diminution des effectifs, gonflés à l’excès durant le management précédent est inéluctable.

Elle a d’ailleurs été entamée de manière significative, fusse au prix de compensations financières pour le moins généreuses. Et voilà que les travers qui ont empêché la compagnie de s’adapter pendant au moins une décennie, reprennent le dessus.

J’ai nommé la grève.

Il s’agit cette fois d’un arrêt de travail programmé des PNC (Personnel Navigant Commercial) du 20 au 24 novembre.

Le motif invoqué est au fond toujours le même : la diminution des effectifs met en cause la sécurité des vols et donc la vie des passagers.

A qui les syndicats espèrent-ils encore faire croire cela ?

Le nombre minimum de navigants commerciaux est fixé par des règles

Le nombre minimum de navigants commerciaux est fixé de manière réglementaire par les autorités gestionnaires de l’Aviation Civile.

Il ne viendrait à personne l’idée de le transgresser pour la simple raison qu’en cas d’incident, les assurances seraient trop heureuses d’invoquer le non-respect des procédures pour s’exonérer de leurs responsabilités et donc des éventuelles indemnisations.

Cet argument cent fois entendu par le passé ne peut plus avoir de valeur.

Les hôtesses et stewards doivent bien accepter de travailler un peu plus et donc d’effectuer le même service avec un peu moins d’effectifs.

Sur les vols long-courriers, cela se traduira certainement par un allongement du temps de travail effectif et par une plus forte implication du personnel, mais après tout est-ce si scandaleux ?

Et puis être plus occupé sur un long courrier n’est-ce pas souhaitable même pour les personnels qui doivent sérieusement s’embêter lorsque le service est terminé ?

Sur les court-courriers l’affaire se présente différemment car le temps de service n’est pas extensible. Mais enfin, le temps où les prestations fournies aux clients étaient sophistiquées est passé.

Le service à bord est réduit à sa plus simple expression. Il est d’ailleurs beaucoup plus spartiate que sur les transporteurs « low costs ».

Sur ces derniers en effet, les PNC doivent à la fois servir, mais en même temps vendre et encaisser le produit de la vente. Trois opérations plus complexes que sur les transporteurs traditionnels, le tout avec des effectifs inférieurs.

Et pourtant je n’ai pas l’impression que la sécurité des compagnies « low costs » soit mise en cause.

Il faut arrêter de se voiler la face

Alors il faut arrêter ce petit chantage qui ne prend plus, s’il n’a jamais pris.

Les syndicats du personnel navigant doivent se rendre compte qu’il n’y a pas d’autre stratégie pour sauver la compagnie que de diminuer encore les effectifs.

Et pas seulement ceux du personnel navigant. Il faut chasser les sureffectifs partout. Ils sont non seulement un facteur de charges mais un facteur de ralentissement dans les prises de décision.

La direction actuelle a choisi la manière douce qui consiste à acheter des départs volontaires.

Elle tente par tous les moyens d’éviter justement les arrêts de travail qui coûtent non seulement beaucoup d’argent mais une dégradation de l’image de la compagnie.

Les concurrents sont d’ailleurs les premiers à profiter de ces grèves. Comment les syndicats ne s’en rendent-ils pas compte ?

Une récente étude de Iiligo montre que les prix du transport aérien court-courrier ont baissé de 15 % en un an. Cela constitue une perte de recettes considérable qu’il faut bien compenser d’une manière ou de l’autre.

Soit il faut remonter le niveau des prestations et du produit en général afin de le vendre plus cher que les concurrents et ainsi compenser la différence des coûts, soit il faut se résoudre à baisser les charges de l’entreprise.

Et la seule variable d’ajustement possible ce sont les frais de personnel, car il n’y a plus de marge de discussion vis-à-vis des sous-traitants et il n’y a plus non plus de possibilité de gagner sur le produit qui est rendu au niveau des « low costs ».

Il faut arrêter de se voiler la face. Pour survivre les personnels d’Air France devront être moins nombreux et travailler davantage. Plus tôt cette évidence sera acceptée, mieux ce sera !

Air France : pour survivre il faudra être moins nombreux et travailler davantage...
Jean-Louis Baroux, est l'ancien président d'APG (Air Promotion Group) et le créateur du CAF (Cannes Airlines Forum) devenu le World Air Forum.

Grand spécialiste de l'aérien, il a signé aux éditions L'Archipel ''Compagnies Aériennes : la faillite du modèle'', un ouvrage que tous les professionnels du tourisme devraient avoir lu.

Les droits d'auteur de l'ouvrage seront reversés à une association caritative. On peut l'acquérir à cette adresse : www.editionsarchipel.com

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Commentaires
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21.Posté par Lawson le 19/09/2013 22:44 | Alerter
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Pour LA SOUS TRAITANCE AF ...Je Préfère que AF Embauche de Nouveaux Employés AF avec un Nouveau Contrats AIR FRANCE ..qu'ils trouvent la faille dans le droit Français leur Juriste sont payés pour cela ..mais que les Embauche soient pure AF avec biensure une Réduction de Salaire et moins davantage ...Parce que la SOUS TRAITANCE c'est :
1) Salaire au SMIC
2) Pas davantage
3) Stress permanent au Boulot
4) Flicage par les responsables et Que des CDD Stressants qui les employés feront n'importent quoi au Final et tôt ou tard ca va encore Engendrer la Grève et les gens vont se détester dans les Aéroports ...

Donc faut eviter tout cela, pour être ++ malins.

1) OK Plan de départ Volontaire on vide le MAX qu'on peut
2) On Recrute sans la Sous Traitance mais payés moins c'est toujours ca que rien du tout
3) On Travail dans une bonne ambiance comme tous les autres collègues
4) et pas grave si les nouveaux employés perdent quelques billets à reductions GP ca va pas les tuer , le ++ important c'est d'avoir un JOB en CDI dans la Compagnie AF et Basta ...

Ca va Eviter les Grèves et tous les conflits sociaux il y en a Marre.

22.Posté par Sev le 20/09/2013 11:26 (depuis mobile) | Alerter
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M Baroux devrait suivre un PNC sur une rotation, mais pas installé en business, non, avec une voiture en éco! Travailler plus on sait faire et on le fait déjà depuis NEV, gagner moins c''est signé, on y est !!! Alors ça suffit maintenant !

23.Posté par Marc le 20/09/2013 16:17 | Alerter
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A ce dernier commentaire numéro 22, je répondrai aux PNC qui se plaignent: "Allez faire un stage d'une semaine chez Ryanair, avec votre salaire Air France et vous reviendrez très vite, avec le sourire, travailler plus chez Air France pour le salaire Air France".

Et le sourire qui manque déjà chez "certains" PNC Air France, il sera encore plus rare si on les "oblige" enfin à travailler, comme chez les concurrents, ... et la fin de la compagnie s'approchera encore plus vite en faisant fuir une nouvelle fois les clients.

Réfléchissez à vos comportements et à ce qu'ils pourraient induire au niveau économique; voulez-vous conserver votre emploi OU conservez vos avantages et régimes de travail actuel menant doucement mais surement la compagnie à la faillite ?
A chacun ses choix ... mais il ne faudra pas venir pleurer plus tard si d'autres prennent la place d'Air France avec des contrats adaptés au marché actuels de l'aéronautique, c'est à dire moins d'avantages et plus de travail.

L'aéronautique est en pleine mutation: on s'adapte ou on meurt !

24.Posté par Cédro le 20/09/2013 17:44 | Alerter
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Réponse au commentaire 23... Qu'entendez-vous par avantages? Les GP?..ils ne coûtent rien a personne, enfin ni à AF ni aux clients....en revanche ceux des employés EDF et SNCF/RATP, eux sont financés par nos impôts....et sont eux de vrais avantages, gratuité TOTALE sur tout le réseau pour les agents SNCF...et seulement 3% de la facture pur les agents EDF...ça n'a pas l'air de vous gêner...20% de productivité en plus avec Transform 2015!... Je pense qUe l'on s'adapte a la situation économique non?!...mais quand la coupe est pleine, elle déborde!... Si votre seul contre exemple c'est Ryanair...que vous financez aussi indirectement, car sans les subventions des CCI françaises, Raynair serait déficitaire, sans parler de l'application du droit du travail! Comparez des compagnies françaises qui ont les mêmes handicaps...les charges salariales françaises, ça aurait un peu plus de valeur!...

25.Posté par Cédro le 20/09/2013 17:46 | Alerter
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Les PNC d'AF ne sont le mal de la compagnie, le problème est bien ailleurs, notamment les choix commerciaux hasardeux...qui vus des bureaux semblent si biens, mais tellement déconnectés de la réalité...

26.Posté par Marc le 20/09/2013 18:20 | Alerter
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"Compagnies françaises qui ont les mêmes handicaps" ... on touche au problème là: la France ne s'est tout simplement pas adaptée aux réalités du marché aérien d 'aujourd'hui et souffre donc d'handicaps qui aboutiront à la faillite de ses entreprises aériennes !

Il ne faut pas se lamenter sur ces handicaps mais il faut les dépasser tout simplement

D'autres compagnies travaillent plus qu'Air France ... au personnel d'Air France de suivre le pas déjà sur ce point sans râler, tout en conservant le même salaire pour les plus bas du moins, et on verra ensuite. Mais si le personnel ne veut déjà pas cela, il sort la guillotine lui-même pour détruire son emploi et la compagnie.

Mais le personnel n'est qu'une partie d'un plan de sauvetage de la compagnie. Encore faut-il que la direction le comprenne. Seulement agir sur le personnel n'est pas assez et agir sur les autres points, sans agir sur le personnel, n'est pas suffisant.

Un "tout" est nécessaire pour éviter de suivre les traces de l'ex Sabena.

Faillite or not faillite ? That is the question !

27.Posté par navigant le 08/10/2013 16:21 | Alerter
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Travaillant pour une compagnie du golfe ,les pnc sont 13 pour un A340 et 10 pour un A330 et 6 pour un A320 ,y compris un chef de cuisine a bord pour le long courrier ,voir le très long 15 h de vol . Ils gagnent leur vie bien mieux que dans une low cost le tout pour 75 h effectif de travail par mois ,soit 4 - 5 vols dans le mois . Bilan le service est fait et le client revient .

28.Posté par Cédro le 08/10/2013 18:28 | Alerter
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C'est bien ce que je disais! Nous sommes 8 sur un A330, 10 sur un A340 et 4 sur A320..... Sachant que le "chef" a bord n'est autre qu'un PNC galley qui réchauffe les plats préparés et mis en barquettes aluminium par le catering... Donc il y a bien un problème de moyens mis à bord... Mais nous au moins, nous cotisons pour notre retraite....

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