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CIT Belgique : le personnel se fâche...


C’est au répertoire de Dalida que nous avons puisé pour trouver une chanson qui corresponde à ce que pense le personnel de la CIT Belgium de la direction de Bruxelles et du siège central : « Paroles, paroles… » et le vers « Encore des mots toujours des mots les mêmes mots ».


le Vendredi 29 Octobre 2004

CIT Belgique : le personnel se fâche...
Ce qui a mis le feu aux poudres, c’est la réunion qui s’est tenue mercredi soir à Bruxelles. Lors de celle-ci, un cadre italien, Giupeppe Vimercati, était venu exposé le Xième plan de sauvetage du groupe.

Il a été ainsi expliqué au personnel belge qu’une nouvelle société allait voir le jour, qu’elle permettrait d’assurer la continuité du groupe, qu’il fallait attendre le 4 novembre …Autant le dire tout de suite que selon nos informateurs, la quinzaine de personnes présentes sont restées plus que dubitatif.

Le plan financier de redressement

L’idée est de procéder dans un premier temps à une réduction de capital de 51.700.000,00 Eur à 26.367.000,00 Eur en opérant une réduction de la valeur nominale des actions.

Puis de procéder à une augmentation de capital en le faisant passer à 64.719.000,00 Euros par l’émission de. 75.200.000 nouvelles actions à une valeur nominale de 0,51 Eur pour une contre valeur de 38.352.000 Eur. Les anciens actionnaires recevant quant à eux 16 nouvelles actions contre 11 anciennes.

Or l’apport d’argent frais, un peu plus de 38 millions est nettement insuffisant.

Selon les rapports des cabinets d’audit Bain & Company et Deloitte & Touch, les besoins financiers du groupe sont qu’il faut tout de suite 35 millions d’euros d’argent frais pour traverser la crise actuelle et 100 millions au total pour redresser la compagnie.

Pour les employés, une priorité : être payé

Il faut savoir qu’aussi bien l’actuel administrateur délégué de la société belge, Alberto Gandino, que le responsable italien venu à Bruxelles ne disposent plus de la moindre once de confiance de la part de nombreux salariés belges.

Le personnel a, par exemple, exigé de Giuseppe Vimercanti qu’il ait la décence de tenir les promesses qu’il a fait le mois dernier en ce qui concerne le payement des salaires lors d’une autre réunion. « Engagements qu’il prétend aujourd’hui n’avoir jamais tenus », nous a expliqué, écoeuré, un témoin direct des deux réunions.

Devant les réponses, à leurs yeux dilatoires, plusieurs membres du personnel ont fait savoir à la direction qu’ils entendaient être payés dans les délais légaux et qu’aucun retard à ce sujet ne serait accepté. « Nous leur avons rappelé que jusqu’il y a peu nous avions confiance dans ce qui nous était dit. L’expérience nous a prouvé que nous avions tords », nous a confié un employé.

Et pour appuyer leurs dires, plusieurs salariés ont fait savoir qu’ils allaient demander à leur syndicat d’assigner la CIT Belgium en justice en cas de retard de payement. Plainte qui, si elle aboutit, provoquera très rapidement la faillite de la société belge avec le risque d’un effet domino pour l’ensemble du groupe.

Explication

Toutes les entités étrangères du groupe connaissent des situations difficiles…sauf une. La CIT Australie. Selon les publications de la société elle-même, celle-ci présenterait une situation de consolidation résiduelle de +/- 4 millions euros et serait donc en mesure de poursuivre ses activités. Pourquoi la CIT Australie et pas la CIT Belgium ou La CIT France ?

Pas pour des raisons d’éloignement géographique. Tout simplement, parce que, d’après deux de nos sources, le patron de l’autre bout du monde s’est opposé par tous les moyens à transférer à la maison mère ses réserves financières. Pour se faire, il se serait appuyer sur la législation locale en ce qui concerne le droit des sociétés et des entreprises de tourisme.

D’après plusieurs de nos informateurs en Italie, en France et en Belgique, il semble que les patrons de certaines filiales européennes ont moins bien résisté aux demandes incessantes de fonds de l’Italie. Si dans le cas de la France, des transferts importants se sont effectués, selon le nouveau directeur français: «Depuis m’a prise de poste, j’ai pu limiter ceux-ci au maximum ».

Dans le cas de la Belgique, par contre la collaboration, a été totale. Allant même jusqu’à s’endetter pour les beaux yeux de la direction du groupe. Selon nos informations, la CIT Belgium aurait contacté, l’an passé, un très important crédit auprès d’une banque de la place. Sous toutes réserves, d’après nos informateurs, il s’agirait d’un emprunt de l’ordre de 4 à 5 millions d’euros.

Ce qui semble être confirmé par la lecture du bilan 2003. La lecture même du bilan 2003, montre que si les créances totales à un an au plus s’élèvent à 11,693 millions d’euros, 5,3 millions sont des créances commerciales.

Celles-ci s’équilibrent en partie avec les dettes commerciales qui s’élevaient elles à 5,812 millions. Quand au solde des créances, soit 6,348 millions, elles sont simplement reprises sous le poste « autres créances ». Par ailleurs, au poste Etablissemnts de crédits apparaît un montant de crédit financier de 4,246 millions

En d’autres termes, il suffirait pour sauver la CIT Belgium que les débiteurs de ces créances remboursent leurs dettes. Mais comme tout donne à penser que…

Eviter la faillite à tout prix

Il ne fait aucun doute que V.Gandolfi, le premier actionnaire du groupe est exsangue financièrement. La preuve, le 12 octobre, notre confrère italien Finanza e Mercati écrit que celui-ci a déclaré« être sans ressources financières et donc incapable de participer à une augmentation de capital ».

Le 26 octobre, nos confrères italiens expliquent que le réviseur du groupe a refusé en quelque sorte d’approuver la situation des comptes semestriels.

Mieux est, dans le rapport du 20 octobre d’Ernst & Young, une petite phrase explosive : « L’évolution de la situation d’endettement de la société induit de sérieuses incertitudes quant à la continuité des activités de la société ».

Et comme un malheur ne vient jamais seul, la porte s’est fermée brutalement avec Sviluppo, le groupe para-étatique italien d’investissement dans le tourisme, qui avait été appelé au secours cet été. Le 22 octobre, par la voix de son président Massimo Caputi, il a fait savoir: « Notre entrée dans la CIT est impossible…. Il n’est pas possible que nous entrions dans une société en crise. » Le 27, ce même responsable a déclare qu’il faudrait une loi spéciale pour qu’il puisse agir.

En voie de conséquence, si jamais la CIT Belgium fait faillite, il ne fait aucun doute que l’une des premières action du curateur belge sera d’exiger le remboursement immédiat des créances accordées à la CIT spa. Et comme celle-ci serait bien en peine de les payer….

Michel Ghesquière - michel.ghesquiere@skynet.be

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Commentaires

1.Posté par nlome le 25/11/2005 18:35 | Alerter
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pourquoi se fache t on

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