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Comment identifier et faire face au besoin de trésorerie des entreprises ?

La chronique de Me Carole Dessus


Qu’est-ce qu’un besoin de trésorerie ? On parle couramment d’un besoin de trésorerie lorsque le solde du compte bancaire de l’entreprise est négatif. C’est ainsi qu’une entreprise manque de trésorerie lorsque les crédits et les avoirs dont elle peut disposer sont insuffisants pour payer à la date prévue ses fournisseurs, salariés ou autres créanciers.


Rédigé par Me Carole DESSUS le Mardi 22 Novembre 2011

Seul un suivi régulier de la trésorerie permettra de mettre en œuvre rapidement les solutions adéquates afin d’éviter la défaillance de l’entreprise./photo dr
Seul un suivi régulier de la trésorerie permettra de mettre en œuvre rapidement les solutions adéquates afin d’éviter la défaillance de l’entreprise./photo dr
Le contexte économique ambiant laisse présager un risque accru pour les entreprises en termes de financement.

En effet, d’une part les entreprises connaissent un ralentissement de leur activité dû principalement à la crise économique qui perdure.

D’autre part, leurs partenaires privilégiés fournisseurs de crédit, à savoir les banques, sont de plus en plus réticents à accorder de nouveaux crédits et même ont tendance depuis peu, compte tenu de la situation financière en Europe, à remettre en question les financements accordés.

Cela va créer nécessairement un besoin de trésorerie auquel les entreprises vont devoir faire face dans les prochains mois, si ce n’est pas déjà le cas actuellement.

Qu’est-ce qu’un besoin de trésorerie ? On parle couramment d’un besoin de trésorerie lorsque le solde du compte bancaire de l’entreprise est négatif.

C’est ainsi qu’une entreprise manque de trésorerie lorsque les crédits et les avoirs dont elle peut disposer sont insuffisants pour payer à la date prévue ses fournisseurs, salariés ou autres créanciers (impôts, charges sociales …).

Quelle peut être l’origine du besoin de trésorerie ?

Quelle peut être l’origine du besoin de trésorerie ? Un certain nombre d’événements peuvent conduire l’entreprise à un besoin de trésorerie, étant précisé que cette liste n’est pas limitative :

- augmentation des stocks,
- croissance rapide du chiffre d’affaires avec une marge commerciale insuffisante,
- impayés de clients,
- retards de paiements,
- charges trop importantes,
- nécessité de dépenses d’investissement,
- activité déficitaire …


Comment détecter un besoin de trésorerie ? Tout d’abord il convient de vérifier la structure du bilan par son expert comptable afin de savoir si les fonds propres et les dettes à long terme permettent de financer l’exploitation.

Ensuite, seule la tenue d’un tableau de bord permet de détecter la survenance d’un besoin de financement.

Ce tableau de bord doit récapituler les mouvements au jour le jour c’est-à-dire les encaissements (paiement des clients …) et les décaissements (investissements, charges courantes…). Il est important de tenir compte des dates d’échéances des encaissements et des décaissements pour avoir une visibilité du besoin de financement.

Seul un suivi régulier de la trésorerie permettra de mettre en œuvre rapidement les solutions adéquates afin d’éviter la défaillance de l’entreprise.

Comment résoudre un besoin de trésorerie ?

Comment résoudre un besoin de trésorerie ? Lorsque se pose le problème du besoin de trésorerie, le chef d’entreprise doit rapidement mettre en place les étapes suivantes :

1. Préparer un compte de résultat prévisionnel ainsi qu’un plan de trésorerie prévisionnel au mois à 6 mois (idéalement à 1 an) en coopération avec son expert-comptable et ce afin d’avoir une image de la situation.

2. Identifier clairement les besoins en termes de financement (financement du poste client, du stock, décalage entre encaissements et décaissements) ou en termes d’allègement de la dette (renégociation d’un prêt ou de ses échéances).

3. Discuter de la situation avec son banquier.

4. En cas de succès, le processus se termine à ce niveau par l’obtention de nouveaux financements (de la facilité de caisse au crédit à court terme en passant par l’escompte ou l’affacturage) ou du rééchelonnement de la dette mais dans le cas contraire, le chef d’entreprise doit s’entourer de professionnels pour gérer au mieux les difficultés.

Comment gérer le refus de la banque ? C’est à ce stade que la situation se complique réellement et que le chef d’entreprise ne dispose plus d’argument économique pour convaincre son banquier.

C’est donc à ce moment que le chef d’entreprise doit, s’il veut éviter l’état de cessation des paiements, s’entourer des professionnels qui vont l’aider juridiquement sans sa négociation avec la banque.

Le blocage avec la banque implique de faire intervenir dans la négociation d’autres personnes, à savoir des professionnels ayant l’habitude de traiter avec les établissements bancaires.

Il s’agit notamment de l’avocat qui a une pratique habituelle du droit des entreprises en difficulté et qui va avec le chef d’entreprise et son expert comptable ou son directeur financier, et au vu des documents financiers et comptables de l’entreprise, proposer les solutions adéquates pour remédier aux difficultés.

Des mécanismes tels que le mandat ad hoc et la conciliation ont pour objet de permettre à l’entreprise de négocier avec ses principaux créanciers en toute confidentialité et sous l’égide d’un mandataire ad hoc/conciliateur.

L’avocat spécialisé en droit des entreprises en difficulté pourra utilement conseiller et assister le chef d’entreprise dans le cadre de la mise en place de ces procédures qui nécessitent de présenter une requête dûment motivée au président du tribunal de commerce du lieu où se situe le siège social de l’entreprise.

Assurer la pérennité de l’activité de l’entreprise

L’intérêt pour le chef d’entreprise de ces procédures, qui rappelons le sont totalement confidentielles et qui n’entraînent pas un dessaisissement des pouvoirs du dirigeant à la différence du redressement judiciaire, est de permettre la désignation d’un mandataire ad hoc/conciliateur de son choix.

L'intéressé sera chargé de négocier directement avec les créanciers choisis par le débiteur.

Ne sont appelés à ces procédures que les créanciers avec lesquels le chef d’entreprise veut négocier et ces créanciers sont soumis à la confidentialité.

L’autorité morale du mandataire ad hoc/conciliateur, sa mission validée par le président du tribunal de commerce ainsi que le rôle de négociation de l’avocat permettent dans la majorité des cas de vaincre les résistances et de trouver des solutions amiables permettant d’assurer la pérennité de l’activité de l’entreprise.

Les banques répondent favorablement à ces procédures qui sont de nature à les rassurer. En outre, le conciliateur a expressément autorité pour demander des délais de paiement aux organismes fiscaux et sociaux.

A ce stade de la procédure, l’avocat assisté de l’expert comptable (ou le cabinet chargé de présenter la situation financière de l’entreprise) est un partenaire quasiment incontournable de la négociation et de la restructuration financière.

Son rôle est de constituer et de diriger l’équipe constituée autour du chef d’entreprise qui va négocier avec les créanciers afin d’obtenir, selon les cas, des abandons de créances, des moratoires, des rééchelonnements, des nouveaux crédits …

Le chef d’entreprise est ainsi dégagé du poids des négociations parfois difficiles et tendues ce qui lui permet de se consacrer pleinement au développement et à la gestion de son entreprise qui à cet instant nécessite sa présence.

L’accord trouvé avec la banque pourra être soumis soit à la constatation du président du tribunal de commerce soit à l’homologation du tribunal de commerce (en cas d’apport de trésorerie) ce qui lui conférera une sécurité juridique non négligeable.

En conclusion – La vigilance et la prévoyance du chef d’entreprise, combinée avec l’intervention de professionnels aptes à gérer les situations difficile voire de crise, lui permettra de gérer dans les meilleures conditions le besoin de trésorerie.

Carole Dessus
Avocat (Cabinet Wragge & Co)
carole_dessus@wragge.com

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