Invité surprise, Tony Estanguet clôt le congrès des EDV au Maroc

Pour une surprise, c'était une surprise.

Samedi soir, pour la clôture du congrès des Entreprises du Voyage à Taghazout, au Maroc, un intervenant d’exception a créé l’événement : Tony Estanguet président de Paris 2024, est venu en personne mettre un point d'orgue à cette édition

L’invité mystère annoncé par Valérie Boned, Présidente du Syndicat a dépassé toutes les attentes. C'est sous des applaudissements nourris et une standing ovation, que le triple Champion Olympique de canoë-kayak a été accueilli par les quelque 350 participants présents dans la salle.

A cette occasion, le Président de Paris 2024 est revenu sur les coulisses de l’organisation des Jeux Olympiques, évoquant les nombreux défis rencontrés, les obstacles surmontés et les enseignements tirés de cette aventure hors norme.

"La France n'avait jamais organisé un évènement de cette taille. Dans notre vision : nous voulions écrire l'histoire, montrer le plus beau visage de notre pays et faire des choses inédites. Pour y parvenir il applique une stratégie de sportif de haut niveau : "Pour réussir quelque chose de grand" explique-t-il, "il faut d'abord connaître ses points forts, rester concentré sur soi, et avoir une grande capacité d'adaptation."

"Les premiers points forts pour ces JO, c'étaient les sites. Il fallait que les jeux valorisent ce patrimoine extraordinaire et qu'on le fasse dès la cérémonie d'ouverture. C'était audacieux. Il fallait ensuite s'assurer qu'il y ait de l'ambiance, il fallait remplir les tribunes. Il fallait que la fête soit belle mais qu'elle ait du sens, notamment en matière environnementale, sur la parité... Enfin, l'adaptation était liée à l'aspect financier. Il a fallu faire face à l'inflation et trouver en permanence des solutions pour faire différemment sans dégrader le projet.

C'était un vrai défi et, je crois qu'à la fin, les gens se sont appropriés les jeux. Je n'imaginais pas qu'il y aurait une telle ferveur. Nous avons battu tous les records d'audience (plus de 5 milliards dans le monde), de spectateurs (12 millions de billets vendus), et aussi... de demandes de mariage."

Pourtant, pendant toute la préparation des jeux, l'organisation a dû faire face à un bashing médiatique récurrent, alors même que les indicateurs suivis de près par les équipes du comité d'organisation étaient dans le vert : "Dans les médias, nous nous faisions piétiner, mais la réalité, c'est que quand nous avons ouvert la billetterie près de 2 ans avant les Jeux, nous avons vendu 2 millions de places en quelques jours. Le Comité Olympique n'avait jamais vu ça. Quand nous ouvrons le programme des volontaires, un an avant les Jeux, personne n'y croyait. Nous avons eu 300 000 candidats en 4 semaines et nous avons été obligés d'en refuser".

Le point de bascule pour Tony Estanguet, c'est la cérémonie d'ouverture le 26 juillet 2024 organisée pour la première fois dans l'histoire des jeux en ville : "Je ne sais pas ce qu'il s'est passé dans la nuit du 26 juillet 2024. Nous étions les pires organisateurs et les jeux allaient être une catastrophe. Il fallait fuir Paris. Et le 27 au matin, les gens avaient le sourire. Ils chantaient la Marseillaise, même quand il n'y avait pas de Français sur les compétitions." se remémore Tony Estanguet.

Toutefois, le coup d'envoi des JO 2024 n'a pas été de tout repos. La veille, la SNCF fait face à une attaque d'ampleur paralysant une partie du réseau de lignes à grande vitesse et la pluie s'invite non stop toute la journée.

"La météo s'est acharnée du début à la fin. Près de 30% de ce qui était prévu, n'a pas pu se faire pendant la cérémonie d'ouverture. Les chefs d'Etat ont passé la cérémonie sous les trombes d'eau. Je pensais que les gens allaient me tomber dessus, mais c’était génial. Je me suis dit : si nous avons survécu à cela, qu'est-ce qui va nous arrêter ? Et ça a compté, parce que dès le lendemain matin, on est passé à un tout autre événement avec le rugby 7 et un stade de France plein à craquer".

Ce témoignage qui fait écho au quotidien et aux défis de nombreux entrepreneurs est venue clore deux journées riches en échanges et en prises de parole de haut niveau.

On notera notamment le parcours inspirant d'Olivier Sadran, fondateur de Newrest – spécialiste de la restauration collective ainsi que du catering aérien et ferroviaire (nous y reviendrons) et l'intervention de Thierry Breton, ancien Ministre des Finances et ancien commissaire européen venu porter un éclairage sur le contexte international.

Et c'est avec une grande émotion et en s'adressant à Tony Estanguet, que Valérie Boned a conclu ce congrès : "Vous n'avez pas conscience de ce que vous véhiculez. Vous symbolisez tout ce que nous avons envie de porter comme valeurs.

Nous nous rappellerons toute notre vie des JO, mais nous nous rappellerons aussi ce que nous venons vivre ici tous ensemble. Je sens qu'il s'est passé quelque chose lors de ce congrès, même s'il y a des préoccupations, et que nous restons très attentifs au contexte."

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