Snav-Provence : une Convention très ''policée''...

Il n'est point besoin de gros moyens pour réussir une Convention : le Snav Provence vient d'en apporter l'éclatante preuve. Bien entendu, l'actualité du moment a du "talent", comme on dit dans le jargon journalistique et les thèmes retenus, il y a quelque temps déjà, sont passés du tiède au "chaud bouillant".

Il n'empêche : l'organisation (*) au quart de poil et la note humoristique apportée par un ''Lieutenant Columbo'' (alias Marc Gallier) en grande forme, sont pour beaucoup dans ce succès. Elle démontre une fois de plus que l'on peut travailler sérieusement sans se prendre au sérieux... (Cqfd)

Un sérieux que les 90 participants (dont 40 licences) ont retrouvé tout d'abord dans l'exposé de Véronique Balu. Avec sa "pêche" et son talent de formatrice habituels, elle a développé un thème vital : "Comment rester rentables, la valeur ajoutée des agences de voyage".

Cette étude réalisée par AFAT Ressources pour le compte de la Chambre syndicale Midi Pyrénées, permet à l'agence d'effectuer un véritable auto-diagnostic pour répondre à des questions cruciales telles la qualité de son accueil, la réorientation de son activité, la spécialisation, l'homogénéité de ses points de vente, les services différenciants, etc.

Bref : comment parvenir en fait à justifier vis-à-vis du client le rôle d'agence-conseil, et faire en sorte que ce dernier, au moment de sortir le carnet de chèques, ne se pose même pas la question de savoir pourquoi on lui facture des frais, tellement ceux-ci semblent légitimes.

Trop beau pour être vrai ? Peut-être. Mais le Réseau a-t-il vraiment le choix aujourd'hui ?

Comme en écho à cette question, Jean-Pierre Casnat, délégué régional Air France est venu rappeler l'assistance aux rudes réalités et aux discussions actuellement en cours avec le Snav pour la réduction des Commissions. Une réduction présentée quasiment comme inéluctable par Air France lors du dernier Congrès du Snav à Mérida.

Philippe Lalou, directeur du Snav, a néanmoins précisé lors de cette première table ronde que les "jeux n'étaient pas faits" et que les négociations se poursuivaient pour décider du futur régime applicable à la Distribution. Wait and see donc...

De son côté, Philippe Grando, DG d'Amadeus France a, lui, décrit la réorganisation des GDS et les évolutions à venir, notamment avec des chantiers comme la déréglementation qui arrive à grands pas en Europe. Parmi les sujets évoqués l'intégration des low cost dans les résa (payante) et les avantages qui en découlent pour les agences, le développement de l'offre de la résa hôtelière qui rencontre un succès affirmé, les évolutions de Vianeo qui devrait, d'ici la fin de l'année, proposer également la billetterie ou encore la diversification d'Amadeus.

Aujourd'hui en butte à l'hostilité déclarée d'un certain nombre de réseaux comme Selectour ou l'Alliance ou de nombreux TO qui ont décidé de développer leur propres sites internet BtoB, Amadeus se doit de passer la surmultipliée. Faire la preuve par A+B qu'il reste un maillon incontournable de la chaîne de l'industrie touristique, voilà son principal challenge .

Mais la profession ne manque pas de sujets de préoccupation. Par exemple, "Les responsabilités des agences de voyages et tour opérateurs, la sécurité à travers les obligations des compagnies régulières et charters et, morceau de bravoure, les propositions de réforme de la Loi de 92", thème qui faisait l'objet de la 2e table ronde animée par Colette Vieira da Silva, Pdg de Croisitour, et à laquelle était invité Me F. Selnet, avocat du Snav.

Michel Messager, secrétaire général de l'APS a apporté sur le ton de l'humour et de la dérision une note prospective aux débats du lendemain, avec sa désormais célèbre présentation de l'étude "Notre avenir économique", pour la période 2010-2020. Un travail mené par l'APS et dont les résultats définitifs seront connus en septembre prochain.

Mais d'ores et déjà ont peut en conclure que le tourisme est vraiment un secteur d'avenir... à condition de savoir s'adapter à la demande qui ira croissante, de se spécialiser sur des segments pointus et de faire "du sur mesure de masse".

Trois conditions indispensables pour survivre dans un secteur en mutation constante et où les exigences croissantes du "consommacteur" en matière de qualité, d'éthique et de "durabilité" des produits placeront la barre très haut.

Les débats ont été parfois vifs mais jamais discourtois. Une Convention d'autant plus "policée" que le ''Lieutenant Columbo'' , cigare en bataille et imper mastic a veillé au grain pour éviter les dérapages... verbaux avec la célèbre formule : "Tout ce que vous direz... pourra être retenu contre vous" !

L'événement s'est achevée sur une note de détente et de relaxation, avec l'initiation à la thalassothérapie pour tous les participants du superbe Thalasso Palace jumelé à l'Hôtel et un dîner spectacle

Rendez-vous est d'ores et déjà pris pour l'année prochaine !

(*) Orchestrée par Croisitour