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Y-a-il un vrai duopole Thomas Cook – TUI en Belgique ?


De plus en plus de professionnels belges se posent la question. Les deux grands groupes allemands contrôlent-ils totalement le marché belge et empêchent une concurrence saine, voire mettent-ils en danger l’existence même des AGV indépendantes ?


Rédigé par Michel Ghesquière à Bruxelles - michel.ghesquiere@skynet.be le Mardi 22 Novembre 2005

Y-a-il un vrai duopole Thomas Cook – TUI en Belgique ?
Tout dépend de l’angle avec lequel on observe le marché. Si l’on se place dans une vue globale, incluant à la fois le tourisme organisé et le tourisme individuel, force est de constater que les deux grands TO opérant en Belgique (Thomas Cook et Jetair) ne détiennent ensemble qu’entre 20 et 25 % de parts de marché.

Ce faisant, ils ne sont ni dominants, ni abusifs. Par contre, si on se limite au seul marché organisé, il est évident qu’avec 80 % des voyages leisure ces deux opérateurs disposent d’un pouvoir plus que conséquent.

Or un troisième larron vient perturber la structure traditionnelle de l’organisation. Entendez par là, les francs tireurs. Explication. Lorsqu’une compagnie aérienne propose sur son site internet à la fois le transport, les réservations hôtelières, les locations de voitures ou encore des assurances et assistantes tourisme, il ne s’agit pas à proprement parler ni d’un TO ou d’une AGV, ni d’un service proposé en tourisme individuel.

Changement de la structure

En effet, en achetant ces différentes prestations, les consommateurs, tout en se trompant lourdement, pensent bénéficier des protections légales offertes par les AGV et les TO.

Dans l’absence totale de statistiques fiables, personne ne sait exactement quelle est la part de marché de ces opérations du troisième type. Il existe bien des chiffres qui sont publiés régulièrement par les compagnies aériennes sur les ventes effectuées via leurs sites internet, mais ils ne concernent que la partie transport.

Quant aux statistiques de certains instituts analysant les achats internet, elles doivent être prises avec énormément de prudence. Généralement, ces instituts prennent pour échantillon les internautes achetant régulièrement des biens et des services via le net.

En fait, tout ce que l’on peut dire avec certitude, c’est que les ventes internet augmentent régulièrement et qu’elles disposent d’une part de marché de plus en plus conséquente.

Lorsque le rapport Balate, du nom du professeur d’université belge, qui étudie la possibilité de la réforme de la loi Belge du contrat d’organisation de voyage, propose de ne plus parler que de vendeurs de voyages, il a tout à fait raison.

En effet, la troisième force devenant de plus en plus importante, c’est l’ancienne structure avec les accès à la profession et licence qui ne tient plus la route.

Pire même, les TO et AGV étant soumis à des réglementations très strictes dans certains états de l’UE sont complètement désarmés par les vendeurs, compagnies aériennes comme chaînes hôtelières, qui ne se sentent pas soumises à ces mêmes réglementations.

Sans risque de nous tromper, nous pouvons même dire que les opérateurs de la troisième force bénéficient allègrement d’une concurrence déloyale défavorable aussi bien aux TO qu’aux AGV.

Plus important encore à retenir, les différentes législations en vigueur dans les différents états de l’UE, font que même au sein de la profession, certains opérateurs sont plus favorisés que d’autres.

Deux exemples, les niveaux de TVA variables d’un pays à un autre et la responsabilité des AGV, qui peut être inexistante quant à la qualité même des voyages vendus dans certains pays, et totalement applicable dans d’autres..

Grands comme petits, ils sont tous atteint

Dans les faits, on assiste donc à une déstructuration de l’ensemble du secteur du tourisme organisé au sein de l’UE. Nous dirons même plus : une véritable anarchie est en train de se mettre en place. Avec comme conséquence que tout le monde fait n’importe quoi, n’importe comment.

Quant aux réglementations existantes de protection des consommateurs, aussi bien nationales qu’européennes, faut-il rappeler que des compagnies comme Ryanair semblent n’avoir qu’une connaissance très partielle de celles-ci ?

Si en Belgique, Thomas Cook et Jetair disposent bien d’une position dominante dans le tourisme organisé, ces deux groupes doivent également affronter et contrer la troisième force. Il en va de leur survie.

Ainsi, comme ces sociétés sont présentes également au niveau aérien avec JetOnly et Thomas Cook Belgian Airlines, elles sont concurrencés directement sur leur marché par les compagnies low cost dont certaines, nous nous répétons, n’ont rien à cirer des législations de protection des consommateurs belges

Par ailleurs, il faut souligner le fait que lorsque ces deux groupes s’implantent dans un pays, ils respectent toujours les législations de protection des consommateurs en vigueur dans cet état. Respect qui les met en état d’infériorité par rapport aux opérateurs européens ou autres vendant en direct sur les différents marchés où TC et TUI sont présents.

Des conséquences logiques

De facto, mais à une échelle beaucoup plus importante, ces deux groupes sont donc obligés d’utiliser toutes les ficelles pour maintenir leurs positions et leurs rentabilités. Envers la troisième force, ils sont obligés d’utiliser les mêmes armes, les mêmes conditions financières de celle-ci. C’est-à-dire, la commission zéro pour les AGV. Il leur est en effet impossible d’avoir à la fois les mêmes tarifs et les mêmes marges que les compagnies aériennes tout en rémunérant à 9 % les agences.

Envers la distribution, en créant leurs propres réseaux d’AGV ouvertes, ces deux mêmes groupes entrent en concurrence directe avec la distribution traditionnelle et surtout la distribution indépendante.

Le problème étant pour les AGV belges comme françaises ou autres de recevoir toutes les garanties de bénéficier des mêmes conditions commerciales, financières et opérationnelles que TUI et Thomas Cook octroient à leurs AGV propres.

Or, malheureusement, elles se posent de plus en plus de questions à ce sujet et ne comprennent que difficilement que pour Jetair, ni pour Thomas Cook croire ou non dans le futur des AGV indépendantes n’est pas le cœur du problème.

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