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La dernière histoire belge : les colis préférés aux vacanciers !

des centaines d'emplois en jeu


Non il ne s’agit pas de la dernière histoire belge. Le gouvernement belge envisage très sérieusement de demander aux compagnies charter de ne plus effectuer de décollages ou d’atterrissages la nuit à l’aéroport national de Bruxelles. Motif : il faut laisser la place à la compagnie cargo DHL... pour que celle-ci puisse augmenter ses opérations !


Rédigé par le Jeudi 23 Septembre 2004

La dernière histoire belge : les colis préférés aux vacanciers !
A la base, la compagnie de courrier express DHL avait demandé de pouvoir augmenter le nombre des ses vols nocturnes au départ et à l’arrivée de Bruxelles. Demande assortie d’une menace : si vous n’êtes pas d’accord, nous partons à Leipzig et vous perdrez donc des milliers d’emplois.

Or comme l’aéroport belge est situé à une quinzaine de kilomètres du centre de Bruxelles, autant dire tout de suite que les riverains (la quasi totalité le région bruxelloise) n’a pas du tout envie d’entendre les avions toutes les nuits et de vivre en permanence en état d’insomnie.

Les petits paquets font les grands mouvements...

Pour faire de la place à DHL et donc capter les emplois et les taxes, certains farfelus de l’un des gouvernements régionaux n’ont rien trouvé de mieux que de proposer que les compagnies charter n’opèrent plus de vols de nuits ni de mouvements au départ ou à l’arrivée de Zaventem. Ils proposent donc de diriger ceux-ci vers les aéroports régionaux.

Pour être plus précis, il s’agirait d’un total de 3.400 mouvements annuels. La place libérée permettrait donc plus facilement d’accueillir les augmentations de nuisances, pardon de mouvements, demandées par DHL Saisissant la balle au bond, l’aéroport de Liège-Bierser a déclaré par la voix d’un ministre régional bien au courant de la chose aérienne qu’il accueillerait avec plaisir ces avions.

Logique car cet aéroport est en train de terminer la construction d’un aérogare d’une capacité de plus d’un million de passagers / an. Or actuellement, Liège-Bierset n’accueille bon an, mal an, qu’un peu plus de 200.000 passagers.

Selon l’olibrius ministériel du gouvernement régional wallon qui a eu cette idée, l’aéroport de Liège a de la capacité entre 04.00 et 06.00 heures la nuit. Mais ce génie des Carpates doit sans doute ignorer qu’entre 4 et 6 heures du matin les TO n’organisent pas de vols charters (sic).

Thomas Cook et Jetair parlent de centaines d'emplois menacés

Pour Thomas Cook Belgium et Thomas Cook Airlines Belgium cette idée de vouloir déplacer les opérations nocturnes des vols charters de Zaventem vers les aéroports régionaux est totalement irresponsable.

Un exemple, pour l’année 2004 Thomas Cook Airlines Belgium n’effectue que 2% de ses décollages et 25% de ses atterrissages la nuit (entre 23h et 5h59). Ces opérations ont une nuisance sonore très faible.

Selon les normes en vigueurs (les quota count): 3,1 à 3,6 pour un décollage; 1,5 à 1,8 pour un atterrissage. Ce qui est nettement en dessous de la norme de 8 qui est actuellement considérée comme acceptable, et encore en dessous de la norme „quota count“ de 4 qui est considérée comme excellente.

Thomas Cook Airlines Belgium est obligée d’atterrir après 23h pour un certain nombre de ses vols afin de pouvoir rentabiliser sa flotte. Claude Perignon, porte parole de Thomas Cook en Belgique précise : « Vu la nuisance sonore très faible générée par ces opérations, nous ne comprenons pas comment un éventuel déplacement de ces vols pourrait représenter une solution dans le dossier du bruit nocturne autour de Zaventem ».

Une telle mesure représenterait pour Thomas Cook Airlines Belgium un surcoût opérationnel important (repositionnement d’équipages, double plateforme pour les entretiens des avions, etc...).

Décollage de Bruxelles et atterrissage à... Liège !

Et Jetair, (TUI Belgium) est encore plus explicite : « un transfert partiel des opérations de vols de nuit de l’aéroport de Bruxelles à l’aéroport de Liège est impraticable d’un point de vue opérationnel. En effet, cela signifierait également qu’à l’aller, les clients décolleraient à Bruxelles et qu’au retour, ils atterriraient à Liège c’est à dire de deux aéroports distants de plus de 100 kilomètres ».

En tout état de cause, Claude Pérignon nous a confié : « Si cette idée de délocalisation de nos opérations nocturnes s’effectue, je pense sincèrement, que les jours de Thomas Cook Airlines seront comptés. Ce qui serait regrettables après les faillites de Soblair, City Bird, Sabena, Constellation, Delsey Airlibnes… »

Mais plus grave, cette idée serait calamiteuse pour le secteur du tourisme et donc pour l’emploi chez les TO. Près de la moitié des passagers à Bruxelles proviennent des tours opérateurs. Si les charters doivent quitter l’aéroport, cela déstabilisera la rentabilité de toute la communauté commerciale aéroportuaire : perte de chiffres d’affaires pour les boutiques, réduction de l’activité de l’aéroport, …avec des licenciements à la clé !

La direction de Thomas Cook est donc montée au créneau pour expliquer aux décideurs politiques qu’en prenant une telle décision, ils seraient responsables de la mise au chômage de centaines d’employés et d’ouvriers. Rien que dans ce groupe, il nous a été dit que la régionalisation des vols provoquerait la perte de pas moins de 30 % de la clientèles.

Les jours de Thomas Cook Airlines seront comptés

Chez Thomas Cook Belgium, par exemple, cette décision risquerait de provoquer la perte d’au moins 400 emplois. Et tout donne à penser que pour Jetair et les autres TO avion il en serait de même.

Pour Jetair : « En créant une nouvelle compagnie aérienne, TUI Airlines Belgium, basée à Zaventem, nous avons fait un investissement considérable, également dans l’emploi dans le secteur de l’aviation. Nous supposons qu’il ne s’agit pas ici de compromettre l’avenir d’une telle initiative ».

Quant au personnel, ni les dirigeants de Thomas Cook, ni ceux de Jetair ne veulent entendre parler de licenciements. Ils feront donc tout ce qui est en leur pouvoir pour que l’idée géniale de certains politiciens soient le plus vite possible jetée à la poubelle.

Mais il est vrai pour ces personnes responsables, le personnel occupé dans leurs sociétés sont des collaborateurs et non des unités ou des chiffres impersonnels…ou des électeurs dont on ne demande l’avis qu’une fois tous les quatre ans.

Michel GHESQUIERE à Bruxelles - michel.ghesquiere@skynet.be

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Commentaires

1.Posté par Lilyane CLERFAYT le 24/09/2004 15:05 | Alerter
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Je me demande souvent si nos dirigeants sont dotés d'un minimum de bon sens, rejeter des passagers au profit de petits paquets dont personne n'espère l'arrivée dans la minute suivant leur départ! devons nous toujours aller plus vite en faisant table rase de tout ce qui se trouve sur le chemin. Messieurs un peu de jugeotte ! refusez le chantage de DHL! d'autant plus que les emplois qu'ils font miroiter seront bientôt remplacés par des machines... rapidité oblige!

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