Thierry Schidler, président du Snet
En 2010, l'OMC table sur plus de 20 millions (?) de touristes chinois. Et ce ne sont pas là de vagues promesses puisqu'en 2004, la progression sur le marché français s'affiche déjà entre 15 et 20%.
"Nous sommes assaillis de demandes d'agences de voyages et de TO chinois qui cherchent des partenaires en France...", se réjouit Thierry Baudier, directeur de Maison de la France.
Aujourd'hui, plus de 150 agences de voyages françaises ont demandé (et obtenu) l'agrément leur permettant de travailler avec le marché chinois. Le tableau semble donc idyllique mais il comporte encore quelques zones d'ombre.
Les Chinois n'ont pas vraiment attendu les Français...
En effet, à y regarder de plus près, les 50 000 clients chinois du "Moulin Rouge" apparaissent un peu comme l'arbre qui cache la forêt. Avant de vous ruer sur ce qui apparaît comme un véritable ballon d'oxygène pour un secteur qui frise l'asphyxie, il faut savoir un certain nombre de choses.
Par exemple que les Chinois n'ont pas vraiment attendu (normal) les Français pour mettre en place des filières françaises, comme le rappelle Thierry Schidler, président du Snet (Syndicat des autocaristes). Des filières qui gèrent globalement les besoins de leurs clients : repas, transports, guides, etc. Alors que reste-t-il aux réceptifs ?
Pas grand chose probablement, compte tenu du fait que les marges sur ce type de produit sont très serrées et que l'accueil de cette clientèle suppose un minimum d'investissements. Autrement dit, la question est de savoir si l'enjeu en vaut la chandelle.
Ralph Zimen, PDG de Voyages Mirabeau, s'interroge. Agence agréé et figurant comme telle dans les listes de l'administration, il n'a pour autant reçu aucune proposition de collaboration. "Normal, répond Michel Bidaud, responsable de MDF à Pékin. Il faut venir en Chine pour rencontrer et négocier avec les producteurs..."
Touristes haut de gamme qui dépensent beaucoup d'argent
Mais les obstacles ne sont pas que commerciaux. Côté Administration (française), l'intendance ne suivrait pas toujours et il arrive que des groupes soient obligés de se positionner sur d'autres destinations compte tenu des difficultés de délivrance des visa par les autorités.
Autre sujet épineux : le paracommercialisme qui fait des ravages sur ce type de clientèle. En effet, des guides qui ne connaissent de Paris que les rues des boutiques avec lesquelles ils sont en cheville, comme le rappelle avec beaucoup d'humour Michel Bidaud, achètent des groupes aux TO chinois et laissent une pitoyable impression de l'accueil et du professionnalisme à la française.
Mais le marché chinois ce n'est pas que des groupes. La population des voyageurs d'affaires (administrations, entreprises...) qui profitent aussi pour faire du loisir a représenté 200 000 personnes en 2004. S'y ajoutent des touristes haut de gamme qui voyagent en petit comité et dépensent beaucoup d'argent.
Jean da LUZ à Beijing (Chine) - redaction@tourmag.com
"Nous sommes assaillis de demandes d'agences de voyages et de TO chinois qui cherchent des partenaires en France...", se réjouit Thierry Baudier, directeur de Maison de la France.
Aujourd'hui, plus de 150 agences de voyages françaises ont demandé (et obtenu) l'agrément leur permettant de travailler avec le marché chinois. Le tableau semble donc idyllique mais il comporte encore quelques zones d'ombre.
Les Chinois n'ont pas vraiment attendu les Français...
En effet, à y regarder de plus près, les 50 000 clients chinois du "Moulin Rouge" apparaissent un peu comme l'arbre qui cache la forêt. Avant de vous ruer sur ce qui apparaît comme un véritable ballon d'oxygène pour un secteur qui frise l'asphyxie, il faut savoir un certain nombre de choses.
Par exemple que les Chinois n'ont pas vraiment attendu (normal) les Français pour mettre en place des filières françaises, comme le rappelle Thierry Schidler, président du Snet (Syndicat des autocaristes). Des filières qui gèrent globalement les besoins de leurs clients : repas, transports, guides, etc. Alors que reste-t-il aux réceptifs ?
Pas grand chose probablement, compte tenu du fait que les marges sur ce type de produit sont très serrées et que l'accueil de cette clientèle suppose un minimum d'investissements. Autrement dit, la question est de savoir si l'enjeu en vaut la chandelle.
Ralph Zimen, PDG de Voyages Mirabeau, s'interroge. Agence agréé et figurant comme telle dans les listes de l'administration, il n'a pour autant reçu aucune proposition de collaboration. "Normal, répond Michel Bidaud, responsable de MDF à Pékin. Il faut venir en Chine pour rencontrer et négocier avec les producteurs..."
Touristes haut de gamme qui dépensent beaucoup d'argent
Mais les obstacles ne sont pas que commerciaux. Côté Administration (française), l'intendance ne suivrait pas toujours et il arrive que des groupes soient obligés de se positionner sur d'autres destinations compte tenu des difficultés de délivrance des visa par les autorités.
Autre sujet épineux : le paracommercialisme qui fait des ravages sur ce type de clientèle. En effet, des guides qui ne connaissent de Paris que les rues des boutiques avec lesquelles ils sont en cheville, comme le rappelle avec beaucoup d'humour Michel Bidaud, achètent des groupes aux TO chinois et laissent une pitoyable impression de l'accueil et du professionnalisme à la française.
Mais le marché chinois ce n'est pas que des groupes. La population des voyageurs d'affaires (administrations, entreprises...) qui profitent aussi pour faire du loisir a représenté 200 000 personnes en 2004. S'y ajoutent des touristes haut de gamme qui voyagent en petit comité et dépensent beaucoup d'argent.
Jean da LUZ à Beijing (Chine) - redaction@tourmag.com
| Que
recherchent au juste les touristes chinois ? Pour satisfaire cette clientèle et combler leurs attentes, suivons les conseils de Michel Bidaud qui a sa petite idée sur la question. "Les visiteurs chinois, explique-t-il, se décident souvent à la dernière minute (11 à 15 jours). En général, leurs voyages durent entre 11 à 15 jours pendant lesquels ils font 11 pays et... 2 500 à 3 000 km en autocar. Ils attendent donc une signalétique chinoise, des guides qui n'ont pas l'accent taiwanais, des grands hall dans les hôtels, une bouilloire, du thé, une brosse à dents, du dentifrice et des pantoufles, articles disponibles même dans les établissements 2 étoiles dans leur pays. Au niveau de la nourriture, il y a aussi un certain nombre de choses à prendre en compte. Certes ces visiteurs apprécient la gastronomie à la française et donc le foie gras mais... pas 5 jours d'affilée. Ils veulent être servis en 10 minutes avec des plats chauds et le lendemain déguster un petit déjeuner copieux. Les touristes chinois adorent le shopping : prévoyez donc dans vos programmes du temps libre pour faire des achats (en détaxe si possible). Ces visiteurs veulent aussi un minimum de services tels une signalétique, une documentation touristique type en chinois ainsi que des cartes. Last but not least : 2 ou 3 pages spécifiques (en langue chinoise) sur votre site web cela peut également servir... surtout quand on sait qu'il y a en Chine 87 millions d'internautes et qu'ils se renseignent sur le Net avant de partir ! |
