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SNCM : l'affaire se corse !

la Cie rachetée au prix de la ''ferraille''


On vit une époque formidable. Pendant des années, les syndicalistes jusqu'au-boutistes de la SNCM ont cru que l'État providence pourvoirait indéfiniment à leurs frasques. Qu'ils pourraient faire tout et n'importe quoi et que le contribuable, taillable et corvéable à merci, serait toujours là pour mettre la main à la poche et combler indéfiniment les déficits chroniques de la Compagnie.


Rédigé par Jean da LUZ - jdaluz@tourmag.com le Jeudi 29 Septembre 2005

Les Pouvoirs Publics ont regardé sans broncher le naufrage de la SNCM, engluée dans des mouvements sociaux recurrents.
Les Pouvoirs Publics ont regardé sans broncher le naufrage de la SNCM, engluée dans des mouvements sociaux recurrents.
Mais, hélas, tout a une fin. Et elle revêt des accents dramatiques. La SNCM dont les actifs sont évalués à plus de 400 millions d'euros, vient d'être littéralement bradée par l'Etat à un fonds de pension pour 35 Mie. Et les citoyens devront, une nouvelle fois, puiser dans leur porte monnaie pour régler le plan social qui ne manquera pas de s'ensuivre.

Quel gâchis ! Avec une flotte de qualité, un marché quasiment captif et des perspectives de développement importantes vers le Maghreb, la SNCM avait pourtant un avenir radieux. Il suffisait de la considérer comme une entreprise normale et non pas comme la "vache à lait" qu'elle a toujours été.

Les syndicats ont aveuglément foncé dans le tas

Une nécessité d'autant plus ardente lorsque la concurrence de Corsica Ferries s'est faite sentir. Mais une fois de plus, personne n'a rien vu venir et surtout pas les syndicats. Tantôt empêtrés dans de sempiternelles revendications, tantôt débordés par la base qu'il fallait rattraper, ils ont aveuglément foncé dans le tas. En attendant, la concurrence grignotait des parts de marché et la trésorerie maison fondait comme neige au soleil.

Loin de nous l'idée de simplifier. Le politique a souvent imposé son diktat à l'économique. L'"affaire SNCM" plonge ses racines aussi dans la volonté des nationalistes corses d'en faire une compagnie "régionale", entièrement dédiée à la desserte de l'Ile de Beauté.

Autant dire que l'État, qui "a laissé faire" et pourrir la situation depuis des années, a une large part de responsabilité dans la situation actuelle. Lorsque en 2004 deux grèves intempestives du STC (Syndicat des travailleurs corses) éclatent, bloquant les ports corses et mettant à mal des milliers de passagers, c'est un peu le chant du cygne qui résonne.

On assiste alors, impuissants, à la lente agonie d'une entreprise dont la viabilité est transcendée par des enjeux politiques et de pouvoir. Il n'est pas question à l'époque de GIPN ni de forces spéciales pour laisser repartir les navires retenus à quai. Les pouvoirs publics qui veulent en finir, regardent en spectateurs et sans lever le petit doigt, le naufrage de la Compagnie.

Les pouvoirs publics regardent le naufrage sans lever le petit doigt

La suite on la connaît. Après un énième renflouage et la bénédiction réticente de Bruxelles, l'Etat-actionnaire pour qui la SNCM est devenu un bateau ivre, s'abrite derrière la procédure européenne. Le sabordage est prêt, même si les "naufrageurs" ne sont plus que deux.

Aujourd'hui la SNCM, sa flotte et ses actifs, sont quasiment achetés au prix de la "ferraille" par un fonds de pension. Douloureux ? Certainement. Mais n'est-ce pas là la condition sinequanone pour repartir sur de nouvelles bases et maintenir la tête hors de l'eau plutôt que de sombrer définitivement ?

L'avenir nous le dira. En attendant, l'Etat qui parlait de privatiser complètement la SNCM, opère une nouvelle volte-face. Il resterait actionnaire. Jusqu'à quand, à quelle hauteur et qu'en pense le repreneur ?

Mystère et boule de gomme...

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Commentaires

1.Posté par attard jean-marie le 29/09/2005 09:26 | Alerter
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un article qui merite que l on felicite son auteur pour son objectivité
et on en a besoin dans las metiers du tourisme et de l hotellerie dans notre pays

2.Posté par Patrice Weiss le 29/09/2005 11:58 | Alerter
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Pour ceux qui ont connu cette époque, il en fût de même pour la CGT (lire Compagnie Générale Transatlantique) et les MM (lire Messageries Maritimes) toutes deux compagnies "d'économie mixte". Superbe façons d'emmèler les choses. Il y eut un esprit de je m'en foutisme pendant longtemps, des syndicats qui faisaient grève car il était proposé des retraites aux sédentaires à l'âge de 55 ans avec les échelons prévus s'ils avaient travaillés jusqu'à 60, mais, catastrophe, les futurs jeûnes retraités perdaient le bénéfice d'éventuelles heures supplémentaires! Alors, il y avait grève! Et puis le désarmement et finalement la vente du "France" et puis la fusion des 2 compagnies, pour devenir la CGM (Compagnie Générale Maritime, fusion des 2 noms)... et puis la vente, à des intérèts Libannais (CMA) de ce qui restait, pour une somme symbolique... Je ne suis pas sûr mais j'ai en mémoire 1 franc!!!
Maintenant, bien menée par ces intérèts "privés", la compagnie est repassée dans le top 5 des compagnies maritimes mondiale! Et elle se lance dans la croisière, et pas si mal! Alors, pour la SNCM, (n'ont-ils pas appartenus à la CGM il fût un temps ?) le jour ou les employés devront travailler "normalement", ils pourront redevenir une Compagnie respectable et profitable pour tous, même pour les Corses et les marins. Sinon, comme d'autres, ils disparaitront, et ça nous coûtera à tous beaucoup moins cher en gaspillage.

3.Posté par jocalmette le 29/09/2005 18:17 | Alerter
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Je suis ce que les gens du bord appellent un "habitué de la ligne" et à ce titre, à force de coups de gueule et de courbettes, j'ai donc en étant très poli à peu prés ce dont j'ai besoin et que l'on me doit en tant que client. Mais les coups de gueule ça fatigue! Il faut donc savoir que sur cette drôle de Cie ce n'est pas le client qui est roi mais le personnel. Une drôle de Cie ou ce sont les matelots qui décident du nom des bateaux (cf. l'affaire du Méditerranée/Daniéle Casanova) Une drôle d'entreprise ou ce sont les salariés qui décident de la répartition des actionnaires. Une drôle de Cie…
Pourquoi ne monterions nous pas un syndicat des usagers?

4.Posté par YL le 30/09/2005 10:53 | Alerter
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Chronique d'une mort annoncée...
Excellent et objectif, votre article... Ce qui n'est pas facile dans un dossier où l'absurde le dispute à l'incompétence...

5.Posté par GUY TEYSSIE le 01/10/2005 17:00 | Alerter
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Il serait intéressant de connaître les noms des patrons de
la SNCM en charge des finances...
de connaitre leurs cursus et leurs positions politiques...
Il est scandaleux de ne pas les avoir entendus s'exprimer...
En effet,il serait vraiment navrant qu'ils restent en place...
eu égard des capacités dont ils font preuve..!!
Il faudait savoir s'ils toucheront des stocks-option..

6.Posté par YL le 02/10/2005 16:06 | Alerter
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Les patrons de la SNCM ? Cela a toujours été des potiches. De toutes façons, le résultat était courru d'avance. La SNCM a 2000 salariés "continentaux" et 400 salariés "corses". Depuis 5 ans, on la fait jouer dans la même cour que Corsica Ferries, compagnie qui n'a de corse que le nom, qui a des marins italiens payés 30 % moins cher et des mécanos philippins payés... on n'ose pas deviner combien.
Depuis 5 ans, les grèves n'arrêtent pas...
Même si les patrons de la SNCM étaient des foudres de guerre, comment voulez-vous qu'ils fassent ?
Il faut voir les choses en face. La compagnie était ingérable depuis bien longtemps. L'Etat attendait simplement que le dépôt de bilan soit "officiel" pour refiler le brulôt car toucher à la SNCM lui était politiquement interdit...
Tout cela est bien navrant, tout comme il l'est de voir des touristes SDF dont tout le monde se moque : ils sont sur le départ donc on n'en a rien à faire.
C'est sans doute l'application d'une charte de qualité dans l'accueil...

7.Posté par Delattre Nicolas le 12/10/2005 18:17 | Alerter
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Vive la France et Vive la Corse. Il serait temps qu'un certain nombre de nos compatriotes comprennent que le travail est la source de tout revenu et la seule facon de batir l'aveinir. L'assistanat n'en a aucun !

Une minorite de Corses vont maintenant avoir ce qu'ils cherchaient depuis longtemps. L'autonomie. Larguez les amares, larguez la SNCM et bon vent. Personellement je m'en fous. Ca fait bien longtemps que je ne vais plus en Corse. Trop complique a planifier sans parler qu'a chaque fois que l'on se pointe la bas on a l'impression de gener.

J'espere seulement que notre bon gouvernement aura le courage d'aller jusqu'au bout de sa logique. Apres la SNCM .. on pourrait passer a la SNCF, la Poste, la Secu et le reste.


8.Posté par Régis Rozanès le 15/10/2005 15:06 | Alerter
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Que voila un bon article. Considérons que ce ne soit que la partie emmergée du glaçon. On vient en 24 jours de franchir le mur du çon!
Il suffit très largement. Quand on sait que la Corse recoit 5 fois plus par habitant que les Antilles Francaises et la Réunion au titre de la continuité territoriale.
Il est bon, pour une fois et tant pis pour le gachis, que le gouvernement se libère d'un membre gagrené. ASSEZ de renflouer ces messieurs les syndicalistes. N'oublions quand même pas que ceux-ci, pour 1 € versé à leur syndicat touchent 2 € de l'état c'est à dire de notre poche.
A quand le prochazin scandale EDF par exemple?

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