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Visiteurs : le tour-opérateur vendu à un fonds d'investissement… et après ?

B & Capital devient actionnaire majoritaire de Visiteurs


Le fonds B & Capital devient actionnaire majoritaire du Groupe Partir-Visiteurs. Les deux fondateurs, Didier Rabaux et Didier Blanchard, restent actionnaires. Patrice Arezina, le nouveau directeur général de l'entité, nous en dit plus sur cette transaction et l'avenir du tour-opérateur.


Rédigé par le Mardi 9 Décembre 2025

Didier Rabaux et Didier Blanchard, les deux fondateurs de Partir - Visiteurs - Photo MS
Didier Rabaux et Didier Blanchard, les deux fondateurs de Partir - Visiteurs - Photo MS
C'est une opération qui était dans les cartons depuis quelques mois maintenant.

Elle vient de se concrétiser par la prise de participation majoritaire de B & Capital dans le groupe Partir-Visiteurs, aux côtés des fondateurs Didier Blanchard et Didier Rabaux, de Patrice Arezina ainsi que de l’équipe de management.

Cette opération de transmission vise à accompagner l'entreprise dans sa "transition managériale" avec Patrice Arezina, au sein du groupe depuis 2014.

Il devient directeur général, tandis que Didier Rabaux et Didier Blanchard demeurent actionnaires et restent respectivement président et membre du comité de surveillance.


Les premières discussions sur la vente de l'entreprise ont débuté en février 2025.

Visiteurs : "Nous avons eu six propositions de rachat"

Les deux Didier étaient dans une dynamique de transmission depuis maintenant deux ans, avec la volonté de laisser les rênes et la propriété de leur entreprise à un acteur capable de faire franchir un cap au groupe.

"Nous avons eu six propositions de rachat, entre fin juin et début septembre, dont certaines très intéressantes.

Nous avons bien sûr eu notre mot à dire, nous avons donné notre avis sur les différents dossiers et les associations possibles avec Partir-Visiteurs.

Durant tout le processus, nous avons décidé de nous entourer de professionnels, en nous appuyant sur une société spécialisée dans les transactions qui nous a accompagnés dans cette démarche.

Le projet de B & Capital nous a tout de suite séduits : garder son ADN tout en s'adossant à une structure qui a des moyens et qui sait accompagner les PME dans leurs évolutions et leurs transformations.

Ils ont comme atout d'être associés au cabinet de conseil Roland Berger,
qui a déjà travaillé avec plusieurs grands acteurs du tourisme.

Le monde bouge, nous devons nous adapter et bénéficier de cette expertise est une bonne chose,
" nous explique Patrice Arezina.

Parmi les candidats figurait notamment le nom d'un tour-opérateur français souhaitant se développer fortement dans les prochaines années. Le nom de Naar Voyages avait également filtré pendant un temps.

A lire : Saga des marques : il était une fois "Visiteurs"

Visiteurs : "booster nos capacités et développer nos projets"

Et si B & Capital réalise sa première acquisition dans le tourisme, il ne s'aventure pas en terrain inconnu, grâce au suivi réalisé par le cabinet Roland Berger.

La vente ne répond pas uniquement à la volonté des fondateurs de passer la main, l'enjeu est aussi de permettre au tour-opérateur de pouvoir se développer, aussi bien sur ses contours actuels qu'à l'avenir, via de la croissance externe.

"Ils étaient dans la volonté de transmettre leur entreprise. Nous l'avons encore vu lors du dernier congrès Sélectour : c'est une étape de vie importante, qu'il convient de ne pas louper et de bien préparer.

Après, il y a aussi l'envie de s'arrêter au bon moment, puis celle de booster nos capacités et développer nos projets, c’est l’ambition clairement affichée.

Le fonds d'investissement a acheté un modèle qui leur a plu, donc l'idée est de le consolider.


On a déjà vocation à se consolider, puis à aller chercher d'autres marchés, d'autres destinations, à développer des outils techno à l'intérieur de la société pour aller plus vite et à donner l'accès à l'information encore plus rapidement aux agences,
" poursuit celui qui devient le nouveau directeur général de l'entreprise.

De l'aveu de Patrice Arezina, le choix s'est fait suite à un véritable coup de foudre entrepreneurial.

Dès la première rencontre et les premiers échanges, les deux parties ont immédiatement matché. Un mariage qui ne se fait pas sans défi, pour un tour-opérateur qui n'a pas toujours été réputé pour sa maîtrise technologique.

"Nous avons déjà bien avancé sur le sujet, selon que ce soit Partir ou Visiteurs, nous avons des outils techno qui fonctionnent bien et sont plus modernes. Il y a encore de petits manquements, mais nous avons des livraisons de solutions prévues sur le premier tiers de l'année prochaine, voire septembre.

Nous avions déjà amorcé ce projet avant la vente, mais c'est un gros chantier qui prend souvent un an, voire un an et demi.

Nous allons nous poser, suivre les points de passage, afin de regarder comment aller plus loin dans les cinq prochaines années.
"

Visiteurs : "proposer de beaux circuits culturels sur le moyen-courrier"

Ce rachat n'est pas synonyme de grand chambardement ni de révolution de palais, c'est plutôt un changement dans la continuité.

"Didier Rabaux restera trois ans en étant président de la structure. Didier Blanchard assurera la transition sur les six prochains mois, concernant différents projets avec moi.

Nous avons globalement bien préparé tout ça.

Les projets sont déjà écrits, même s'il y en aura obligatoirement d'autres qui arriveront sur la table, en fonction du chemin emprunté. Nous avons déjà un carnet d'idées assez important et c'est ce qui a plu aux acquéreurs,
" s'enthousiasme celui qui est au sein de l'entreprise depuis maintenant 11 ans.

En 2025, le groupe Partir-Visiteurs compte 80 salariés, pour 31 000 passagers, 77 millions de chiffre d'affaires et un EBITDA de 4,7 millions d'euros.

Une légère progression qui s'inscrit dans un contexte peu favorable. Les USA, la première destination du TO, ont connu une mauvaise année à cause de Donald Trump.

De plus, la Tanzanie a connu différentes péripéties, faisant de la perle de l'Est de l'Afrique un pays compliqué pour les voyageurs français.

"Être légèrement au-dessus de 2024, dans ces conditions, nous prendrons. On est quand même sur une tendance en 2026, pour l'instant, à plus de 7 millions d'euros en portefeuille, un résultat porté par les groupes, que ce soit Partir ou Visiteurs en groupe.

Le portefeuille 2026 est très beau. C'est une photo qui commence à ressembler à une photo quasi finale, puisqu'en groupe, nous sommes à 80% du score final. Nous allons commencer à travailler pour 2027.

Nous allons essayer d'aller chercher un peu de croissance sur l'individuel.
"

Visiteurs : conserver "notre ADN, notre promesse client et la force du collectif"

Fort de cette solide assise, il est plus facile de se projeter. "Nous voulons étoffer notre pack techno, via le lancement de nouveaux outils. Cela va nous occuper une bonne partie de l'année 2026.

L'impact sur nos systèmes de réservation sera surtout visible sur le catalogue 2027. Nous regardons comment l'IA peut aider nos clients et nos collaborateurs à gagner en productivité.

Après, il y a un développement de destinations et de formules de voyage qui sont sur la table. Rien n'est actuellement gravé dans le marbre, mais en tout cas, on aimerait aussi proposer de beaux circuits culturels, en petits groupes, avec la griffe Visiteurs sur le moyen-courrier.

Aujourd'hui, l'Europe pèse chez nous environ 5 à 6%, nous voulons aller chercher quelques parts supplémentaires. À terme, les gens voudront peut-être faire moins d'heures de vol et le terrain de jeu à 2 ou 3 heures de la France est extraordinaire.

L'idée est d'aller chercher des relais de croissance, tout en conservant notre ADN, notre promesse client.

La force de Visiteurs, c'est bien sûr les deux Didier, mais avant tout notre collectif, nos équipes. Tous nos collaborateurs sont investis, passionnés, ils aiment le voyage. D’ailleurs, c'est une entreprise qui aime le voyage, et nous allons garder cet esprit.

C'est une grande aventure qui commence et une page qui se tourne,
tout en s’appuyant sur les fondations de la maison,
" conclut un nouveau directeur général heureux.

Réaction de Didier Rabaux et Didier Blanchard

Didier Rabaux et Didier Blanchard aux côtés de Patrice Arezina - Photo Visiteurs
Didier Rabaux et Didier Blanchard aux côtés de Patrice Arezina - Photo Visiteurs
Didier Rabaux et Didier Blanchard, co-fondateurs du groupe Partir-Visiteurs, ont déclaré : "après 40 ans consacrés à développer cette société, l’idée de transmettre à un fonds motivé, B & Capital, ainsi qu’à l’équipe dirigeante actuelle nous réjouit.

Nous continuons à accompagner la transition et à soutenir l’équipe dans cette nouvelle étape. Nous sommes sûrs que cette nouvelle page qui s’ouvre mènera encore plus haut le groupe, dans le respect de nos valeurs
".

Mikaël Schaller, directeur associé chez B & Capital précise : "nous avons été séduits par la capacité du groupe depuis plus de 40 ans, à se diversifier et enrichir son offre autour de deux marques fortes, Partir et Visiteurs, avec aujourd’hui un large catalogue de destinations.

Le Groupe jouit d’une excellente réputation et se différencie par la qualité et la fiabilité des prestations tout en favorisant une relation pérenne avec les agences de voyage partenaires.

Nous sommes ravis d’avoir su convaincre l’équipe de management de nos atouts pour accompagner cette phase de transmission et d’accélération de la croissance
."


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