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Assises du tourisme du Maroc : les finances nerf de la guerre


Avec raison le roi Mohamed VI a souhaité que les Marocains investissent dans le développement touristique du pays. Sans cette volonté, le risque était grand que l’essentiel du capital du développement du secteur au Maroc soit détenu par l’étranger et que les Marocains ne soient plus maîtres chez eux.


Rédigé par Michel Ghesquière - michel.ghesquiere@skynet.be le Mardi 24 Février 2004

Assises du tourisme du Maroc : les finances nerf de la guerre
Mais pour réaliser cet appel à l’épargne publique, il faut modifier les réglementations locales en la matière. En voulant passer de l’artisanat et d’une offre somme toute relativement limitée et entrer dans le tourisme industriel mondial, il faut des investissements massifs. Or qui dit investissements, dit des "sous".
Les sommes en jeu sont, au niveau local, gigantesques. Il ne faut pas oublier qu’en plus du Plan Azur et des 6 Resorts, il faut penser à la formation, à la restructuration de l’offre culturelle, au renforcement des budgets promotions et publicitaires, au financement de la restructuration du secteur aérien, aux investissements en infrastructures routière et sanitaire, en sécurité, etc…Jusqu’à présent l’effort du gouvernement marocain a surtout porté sur le soutien du Plan Azur en participants ou en soutenant les acquisitions des 3.000 hectares nécessaires aux implantations des cités balnéaires et aux mesures d’accompagnements nécessaires.

Il n’en reste pas moins que sous peine de devoir chercher les capitaux nécessaires à l’étranger comme au Maroc même, toute une série de réglementations va devoir être modifiée afin que les investisseurs puissent faire appel aux capitaux locaux.

Une étude de la Wafabank démontre que sans une politique claire et rassurante pour les investisseurs financiers, les financements massifs nécessaires risquent de manquer.

Avec comme conséquence, que les différents contrats-programmes mis en place ne puissent se concrétiser.Si pour les deux dernières années, les problèmes des réglementations foncières et fiscales ont été en grande partie résolus, les professionnels s’interrogent aujourd’hui sur le côté financier proprement dit et sur la sécurité et la rentabilité des fonds mis à disposition par les investisseurs et les bailleurs. 

Les hôtels posent problèmes

Comme tout le monde le sait, la politique générale des groupes hôteliers est souvent la suivante : « Tu trouves les fonds, tu investis, tu construis selon mes normes, tu t’occupes de l’entretien selon mon cahier de charges et je te promets de gérer au mieux ton hôtel sans prendre le moindre engagement quant à la réussite… ».

En d’autres mots, si le gouvernement marocain n’a pas rencontré de difficultés pour payer les infrastructures nécessaires, par contre en ce qui concerne la construction des établissements hôteliers, le bas blesse. Ici, c’est le long terme qui compte. D’autant plus que le gouvernement de Mohamed VI n’entend pas alourdir la charge de la dette extérieure du pays. En conséquence de quoi, l’appel à des fonds privés locaux est indispensable.

Les différents problèmesComme l’explique la Gazette du Maroc, "La problématique du financement des projets touristique est complexe. (…) plusieurs volets liés notamment à la complexité du secteur, au risque de surcapacité, au risque lié à l’environnement, à l’intensité capitalistique, ainsi qu’au financement bancaire.

"En fait, si la vision 2010 de Mohamed VI correspond exactement aux besoins de développement du pays. Il est tout à fait exact que comme le souligne la Vie Eco que ce plan qui prévoit un investissement global nécessite une mise de fonds de plus de 100 milliards de dirham. Pour tranquilliser les bailleurs de fonds, il faudra que le Maroc puisse offrir un rendement interne de 12 % et un taux d’occupation de 60 % des hôtels.

Lorsqu’on décortique l’étude effectuée par la Wafanank et les différentes informations que nous avons pu recueillir, il apparaît nettement que la construction , en moyenne, d’une quarantaine d’hôtels et de clubs de vacances par an va rendre obligatoire la recherche de près de 30 milliards de dirham !

S’il existe des fonds d’investissements comme celui de Risma du groupe Accor ou les fonds de la Caisse de Dépôts et de Gestion du royaume, il apparaît que d’autres bailleurs institutionnels du pays marquent déjà leurs limites, comme par exemple, le CIH.

Abdelhaq Bennami, ancien PDG de la Wafabank, commentant indirectement la politique commerciale des TO européens, remarque qu’à force de casser les prix et de mener des guerres de prix suicidaires : "Il résulte des recettes par chambre faibles et un écrasement des marges des hôteliers. Ce qui pose un vrai problème de la rentabilité des investissements et donc du financement de ceux-ci."

Devant la frilosité traditionnelle des financiers, le ministre du tourisme marocain et son confrère des finances veulent mettre en place une politique cohérente et innovatrice. Celle-ci impliquerait la création d’un fonds national d’investissements touristique qui réunirait aussi bien les professionnels du secteur au Maroc comme à l’étranger, les entreprises institutionnelles (banques, assurances, fonds de pension, …)

Et il y a urgence de trouver une solution

Si jusqu’à présent, le financement de Vision 2010 n’a pas posé de problèmes, en 2005, les vrais problèmes, vont se poser avec la construction des hôtels… Mais, il faut rester confiant : les Méditerranéens ne sont-ils pas les maîtres lorsqu’il s’agit de trouver des solutions cohérentes et pratiques lorsqu’il y a urgence et délais impératifs à tenir. 

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