Etats-Unis : comment ne pas payer double pour votre ESTA ?

Nous vous parlions précédemment des nouvelles règles concernant l’ESTA et des différents changements qui pourraient être mis en place. En voilà un qui ne va pas passer inaperçu.

Une augmentation des frais liés à l’ESTA a été votée dans le cadre du plan d’économie intitulé One Big Beautiful Bill Act signé par Donald Trump.

Sans date d’application précisée à ce stade, cette évolution porterait le coût de l’autorisation de voyage électronique à 40 dollars, soit une hausse de près de 90 % par rapport au tarif actuel.

Les voyageurs français, comme tous ceux concernés par le programme d’exemption de visa, seraient directement touchés.

Le montant total de 40 dollars prévu pour l’ESTA à partir de 2026 résulte de l’addition de trois composantes. Le « Travel Promotion Fee », fixé à 17 dollars, reste inchangé mais voit s’y ajouter un nouveau supplément de 13 dollars. À cela s’ajoute un frais de traitement supplémentaire de 10 dollars. Bien que la loi ne mentionne pas directement la somme finale, elle établit la création ou la révision de ces postes tarifaires, ce qui amène à un total de 40 dollars.

Le texte a été voté, mais aucun organisme gouvernemental américain n’a encore officialisé ce tarif. Cette réforme vise à financer plusieurs axes prioritaires du gouvernement fédéral, notamment la modernisation du trafic aérien, le renforcement de la sécurité frontalière ou l’installation de nouveaux dispositifs biométriques.

Elle s’inscrit également dans une perspective de préparation logistique et sécuritaire pour la Coupe du monde de football de 2026 et les Jeux olympiques de Los Angeles en 2028, pour lesquels plus de 600 millions de dollars d’investissement sont annoncés.

Le projet de loi récemment adopté aux États-Unis prévoit une augmentation significative des frais liés aux visas non-immigrants, avec l’introduction d’un nouveau prélèvement baptisé «  Visa Integrity Fee ».

Ce tarif, fixé à un 250 dollars, concernerait la majorité des titulaires de visas non-immigrants, notamment les voyageurs munis de visas touristiques, étudiants ou de travail. Un mécanisme de remboursement est prévu dans certains cas, sous conditions spécifiques.

Cette mesure, qui s’inscrit dans un ensemble plus large de réformes budgétaires, suscite des préoccupations parmi les acteurs du secteur touristique, notamment en lien avec la réduction annoncée des financements attribués à Brand USA, l’organisme chargé de promouvoir la destination à l’étranger.

La reprise du tourisme international aux États-Unis reste limitée. Selon les données préliminaires de juin 2025 publiées par le National Travel and Tourism Office, les arrivées en provenance de l’étranger ont diminué de 3,4 % par rapport à juin 2024. Malgré quelques hausses ponctuelles, le nombre total de visiteurs internationaux reste à 80 % des niveaux observés en juin 2019, avant la pandémie.

Les principales baisses concernent plusieurs marchés d’Europe de l’Ouest. Les arrivées depuis la France ont reculé de 5,5 %, celles d’Allemagne de 3,7 %, tandis que le Royaume-Uni affiche une baisse de 1,1 %. Parmi les autres marchés en repli figurent la Corée du Sud (-10,7 %), la Chine (-8,3 %), l’Australie (-10,2 %) et l’Inde (-8,1 %). À l’inverse, certaines destinations ont enregistré une hausse, comme le Brésil (+18,6 %), le Japon (+6,2 %) et l’Italie (+3 %).

Depuis le début de l’année 2025, la tendance reste instable. Après un recul de 11,6 % en mars, une légère hausse de 2,8 % a été constatée en avril, suivie d’une baisse de 2,8 % en mai.

Différents facteurs pourraient contribuer à ce ralentissement : augmentation des taxes, inquiétudes liées aux procédures de contrôle à la frontière, ou encore image moins favorable des États-Unis à l’international. Le World Travel & Tourism Council estime que ce manque à gagner pourrait représenter jusqu’à 12,5 milliards de dollars pour l’économie américaine cette année.

Par ailleurs, la récente loi budgétaire One Big Beautiful Bill Act prévoit une réduction de 80 % du financement fédéral de Brand USA. Cette décision pourrait peser sur l’attractivité touristique à moyen terme.