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Les États-Unis ne sont plus que l’ombre du pays flamboyant et attirant qu’ils étaient.
Depuis janvier dernier, et surtout les déclarations fantasques d’un président glissant vers un autoritarisme affirmé, la destination souffre.
Dans les agences de voyages, les clients se font rares, et plus encore ceux qui souhaitent visiter le pays de l’Oncle Sam.
Destination estivale par excellence, les USA plongent pourtant dans le dernier baromètre du SETO. Les réservations arrêtées au 30 avril dernier affichent un recul de 14 % par rapport à l’année précédente.
Pourtant si chez les spécialistes de la destination, la soupe à la grimace est toujours le plat quotidien, ce n’est pas le cas ailleurs.
"Il existe actuellement un important marché d’opportunité sur ce pays. En effet, la population est moins sensible aux sujets politiques et profite des offres sur les vols secs, car les prix ont fortement baissé.
Les avions sont pleins sur les USA, mais ça ne profite pas aux tour-opérateurs," résumait Rose Marie Farrugia, la présidente du Cercle des Vacances.
Les USA dans le top 10 des destinations préférées des Français en 2025 !

Ils se situent dans le top 10 des destinations les plus populaires auprès des voyageurs en provenance de France.
Les USA occupent la 5ᵉ place, devant le Royaume-Uni, et sont également le premier pays long-courrier de ce classement. Le deuxième étant les Émirats arabes unis (12ᵉ), devant la Thaïlande (14ᵉ) et le Canada (15ᵉ).
Et ce n’est pas tout. New York affiche la 6ᵉ plus forte hausse des villes recherchées par les internautes français désireux de voyager depuis le début de l’année, tandis que le podium est complété par Dubaï (11ᵉ) et Denpasar (16ᵉ).
Des indicateurs qui contrastent fortement avec la désaffection observée du côté des clients des agences de voyages.
Google Trends démontre bien que l’appétence des Français pour la destination n’a pas chuté. L’outil révèle même un pic d’intérêt pour les États-Unis depuis la mi-juin, bien supérieur à ce que nous pouvions observer les années précédentes à la même période.
Un intérêt soudain qui s’explique aussi par un effet d’opportunité.
Rappelons qu’en avril dernier, les chiffres des arrivées touristiques étaient littéralement en chute libre pour les trois premiers mois de l’année.
Après une baisse significative de 5 % des voyageurs étrangers en février 2025, ce déclin s’est même accéléré le mois suivant, atteignant 12 %. Et ce, sans compter les statistiques des Canadiens, principal marché touristique de la destination, eux aussi orientés à la baisse.
L’Europe de l’Ouest affichait alors une réduction significative des arrivées (-17 %).
Une tendance qui se serait progressivement inversée, alors même que Donald Trump a poursuivi sans relâche sa politique nationale et internationale.
USA : "Un rebond des réservations, notamment sur New York, depuis la mi-juin"
Grand spécialiste et amoureux de New York, Jean-Charles Franchomme a bien ressenti un ralentissement des demandes pour les États-Unis.
Il a aussi noté une certaine réticence à l’encontre du président américain, sur les différents groupes de voyageurs amoureux de la Grosse Pomme qu’il administre sur les réseaux sociaux.
"Quand je poste des choses, nous avons toujours des commentaires de militants qui disent boycotter le pays.
Cela donne parfois des échanges vifs. Ce phénomène est toujours présent. Nous devons aussi reconnaître que nous avons connu une baisse au début du mandat, puis les émeutes à Los Angeles. C’était chaud à cette période, mais j’observe, à mon petit niveau, un rebond des réservations, notamment sur New York, depuis la mi-juin.
Cette reprise s’explique par la baisse des prix," nous confie le président-fondateur du CMDV et du Helpdesk.
Un constat partagé par Aurélien Aufort, Directeur Général du Groupe Marietton Développement que nous avions interrogé fin avril. Il estimait que les effets sont marginaux et très ponctuels, largement compensés par d'autres leviers comme le taux de change favorable. « Un New York à 599 € suffit à faire oublier Trump », ironisait il alors.
L’image du pays a cependant été écorné. Brand USA a dû lancer une campagne de communication mondiale pour relancer la machine.
Le rebond s’est depuis fait ressentir, même du côté d’Amerigo, qui constate avec plaisir des demandes FIT de dernière minute, mais aussi pour 2026, un phénomène "plutôt rassurant".
Dans le même temps, les compagnies aériennes, face à la baisse notable de la demande au début de l’année, ont dû proposer quelques promotions pour stimuler les décisions d’achat des voyageurs.
Il a aussi noté une certaine réticence à l’encontre du président américain, sur les différents groupes de voyageurs amoureux de la Grosse Pomme qu’il administre sur les réseaux sociaux.
"Quand je poste des choses, nous avons toujours des commentaires de militants qui disent boycotter le pays.
Cela donne parfois des échanges vifs. Ce phénomène est toujours présent. Nous devons aussi reconnaître que nous avons connu une baisse au début du mandat, puis les émeutes à Los Angeles. C’était chaud à cette période, mais j’observe, à mon petit niveau, un rebond des réservations, notamment sur New York, depuis la mi-juin.
Cette reprise s’explique par la baisse des prix," nous confie le président-fondateur du CMDV et du Helpdesk.
Un constat partagé par Aurélien Aufort, Directeur Général du Groupe Marietton Développement que nous avions interrogé fin avril. Il estimait que les effets sont marginaux et très ponctuels, largement compensés par d'autres leviers comme le taux de change favorable. « Un New York à 599 € suffit à faire oublier Trump », ironisait il alors.
L’image du pays a cependant été écorné. Brand USA a dû lancer une campagne de communication mondiale pour relancer la machine.
Le rebond s’est depuis fait ressentir, même du côté d’Amerigo, qui constate avec plaisir des demandes FIT de dernière minute, mais aussi pour 2026, un phénomène "plutôt rassurant".
Dans le même temps, les compagnies aériennes, face à la baisse notable de la demande au début de l’année, ont dû proposer quelques promotions pour stimuler les décisions d’achat des voyageurs.
USA : "nous avons un effet de dernière minute"
"Les prix de l’aérien ont un peu baissé, créant un marché d’opportunité.
J’ai eu un responsable d’une compagnie au téléphone ce matin, il m’a dit que les remplissages n’étaient pas encore optimaux. Il reste encore de la place.
Attention, le recul ne s’applique pas à toutes les périodes de l’année. Par exemple, pour Noël et le Nouvel An, les prix restent élevés, tout comme pour la Toussaint.
En revanche, sur août, il y a encore des vols pas très chers par rapport à ce que nous constations ces dernières années. Donc, nous avons un effet de dernière minute," poursuit Jean-Charles Franchomme.
Du côté d’Air France, qui ne livre pas de chiffres en cours de saison, on nous explique malgré tout que la demande reste dynamique.
Cela n’a pas toujours été le cas à l’arrière de la cabine, notamment en Economy, où un fléchissement a été observé. Dès que la compagnie nationale a réduit les prix, "la demande est repartie à la hausse. Donc, au global, la situation est stable", nous dit-on.
Et comme nous l’a partagé Rose-Marie Farrugia, ce tourisme opportuniste se heurte à la réalité du terrain.
Il est bien souvent réservé aux jeunes générations, qui ont ce besoin et cette envie de partir et qui se posent aussi un peu moins de questions éthiques, mais font face à la contrainte d’un budget relativement serré.
Une clientèle qui se retrouve très peu dans les agences de voyages.
En effet, si les vols sont abordables — il est possible de trouver des allers-retours à 700 euros pour l’été — ce n’est pas toujours le cas des hôtels, de la restauration et des activités.
Un fléchissement tarifaire que constate aussi l'US Travel Association puisque selon l'indice des prix des voyages "les coûts étaient inférieurs de 0,6 % en mai par rapport à l’année précédente, grâce à la baisse des prix des billets d’avion et de l’essence.
L’inflation dans le secteur des voyages reste inférieure à celle de l’économie dans son ensemble."
J’ai eu un responsable d’une compagnie au téléphone ce matin, il m’a dit que les remplissages n’étaient pas encore optimaux. Il reste encore de la place.
Attention, le recul ne s’applique pas à toutes les périodes de l’année. Par exemple, pour Noël et le Nouvel An, les prix restent élevés, tout comme pour la Toussaint.
En revanche, sur août, il y a encore des vols pas très chers par rapport à ce que nous constations ces dernières années. Donc, nous avons un effet de dernière minute," poursuit Jean-Charles Franchomme.
Du côté d’Air France, qui ne livre pas de chiffres en cours de saison, on nous explique malgré tout que la demande reste dynamique.
Cela n’a pas toujours été le cas à l’arrière de la cabine, notamment en Economy, où un fléchissement a été observé. Dès que la compagnie nationale a réduit les prix, "la demande est repartie à la hausse. Donc, au global, la situation est stable", nous dit-on.
Et comme nous l’a partagé Rose-Marie Farrugia, ce tourisme opportuniste se heurte à la réalité du terrain.
Il est bien souvent réservé aux jeunes générations, qui ont ce besoin et cette envie de partir et qui se posent aussi un peu moins de questions éthiques, mais font face à la contrainte d’un budget relativement serré.
Une clientèle qui se retrouve très peu dans les agences de voyages.
En effet, si les vols sont abordables — il est possible de trouver des allers-retours à 700 euros pour l’été — ce n’est pas toujours le cas des hôtels, de la restauration et des activités.
Un fléchissement tarifaire que constate aussi l'US Travel Association puisque selon l'indice des prix des voyages "les coûts étaient inférieurs de 0,6 % en mai par rapport à l’année précédente, grâce à la baisse des prix des billets d’avion et de l’essence.
L’inflation dans le secteur des voyages reste inférieure à celle de l’économie dans son ensemble."
Voyage USA : le nombre d’arrivées en baisse de 0,8 %, le marché français en chute
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"Dans l’hôtellerie, les tarifs ont aussi baissé, mais cela reste à des niveaux très élevés.
Ce décrochage s’explique surtout par la montée du cours de l’euro par rapport au dollar, qui est à 1,18. On gagner ainsi 18 %. Dans le même temps, pas mal de Canadiens se sont détournés de la destination, donc il y a du stock.
J’ai eu des retours des vendeurs d’activités qui nous disent qu’ils sont encore à la traîne. Je pense que les gens ont saisi l’occasion des billets et réduisent les dépenses sur les sorties, pour rentrer dans leur budget.
Nous ne sommes plus dans l’euphorie de l’après-Covid, et nous le voyons aussi dans d’autres pays," poursuit Jean-Charles Franchomme.
Et cette dichotomie entre les intentions dans le BtoC et le BtoB se reflète… dans les chiffres.
Le dernier tableau de bord de l’Administration du commerce international, une agence fédérale, démontre que la destination n’a pas perdu de sa superbe — du moins, cela ne se reflète pas du tout dans les arrivées touristiques.
Les statistiques arrêtées à la fin du mois de mai 2025 montrent que le nombre de voyageurs, hors Canadiens, est en baisse de seulement 0,8 % depuis le début de l’année.
Parmi les 20 principaux marchés émetteurs, nous retrouvons en première place le Royaume-Uni (+2,7 %), devant l’Inde (-0,2 %) et le Brésil (+3,4 %). L’Europe de l’Ouest, qui représente 37 % des visiteurs aux USA — son premier marché — est en recul de seulement 1,8 %.
En Allemagne, la chute est marquée, autour de 11 %, tandis qu’elle est un peu moins forte en France (-8,4 %). À noter que l’Italie affiche une progression de 9,9 % sur les cinq premiers mois de l’année.
Le boycott a bien un effet, qui se matérialise principalement dans les agences de voyages. Nous verrons d’ici quelques mois si le grand public a totalement répondu présent ou si, même les petits prix, n’ont pas réussi à conjurer ce recul.
Ce décrochage s’explique surtout par la montée du cours de l’euro par rapport au dollar, qui est à 1,18. On gagner ainsi 18 %. Dans le même temps, pas mal de Canadiens se sont détournés de la destination, donc il y a du stock.
J’ai eu des retours des vendeurs d’activités qui nous disent qu’ils sont encore à la traîne. Je pense que les gens ont saisi l’occasion des billets et réduisent les dépenses sur les sorties, pour rentrer dans leur budget.
Nous ne sommes plus dans l’euphorie de l’après-Covid, et nous le voyons aussi dans d’autres pays," poursuit Jean-Charles Franchomme.
Et cette dichotomie entre les intentions dans le BtoC et le BtoB se reflète… dans les chiffres.
Le dernier tableau de bord de l’Administration du commerce international, une agence fédérale, démontre que la destination n’a pas perdu de sa superbe — du moins, cela ne se reflète pas du tout dans les arrivées touristiques.
Les statistiques arrêtées à la fin du mois de mai 2025 montrent que le nombre de voyageurs, hors Canadiens, est en baisse de seulement 0,8 % depuis le début de l’année.
Parmi les 20 principaux marchés émetteurs, nous retrouvons en première place le Royaume-Uni (+2,7 %), devant l’Inde (-0,2 %) et le Brésil (+3,4 %). L’Europe de l’Ouest, qui représente 37 % des visiteurs aux USA — son premier marché — est en recul de seulement 1,8 %.
En Allemagne, la chute est marquée, autour de 11 %, tandis qu’elle est un peu moins forte en France (-8,4 %). À noter que l’Italie affiche une progression de 9,9 % sur les cinq premiers mois de l’année.
Le boycott a bien un effet, qui se matérialise principalement dans les agences de voyages. Nous verrons d’ici quelques mois si le grand public a totalement répondu présent ou si, même les petits prix, n’ont pas réussi à conjurer ce recul.