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Du tour de l'Europe au SETO... l’odyssée de Patrice Caradec

La série de l’été "Voyage et moi" de TourMaG.com, avec Patrice Caradec


Après six ans à la tête d'Alpitour et une transition réussie avec les équipes de FRAM, Patrice Caradec a ouvert un nouveau chapitre de sa vie professionnelle : la présidence du SETO. Le Breton de Landerneau nous livre les souvenirs de son premier voyage marquant, qui l'a vu quitter sa terre natale, accompagné de son frère. Durant deux mois, les deux jeunes hommes ont sillonné l'Europe. Un voyage qui l'a marqué à jamais. Tendez le pouce et embarquez avec le nouveau président du SETO.


Rédigé par le Mercredi 16 Juillet 2025

Patrice Caradec : "J'ai toujours préféré les voyages aux vacances" - Visuel généré par l'IA
Patrice Caradec : "J'ai toujours préféré les voyages aux vacances" - Visuel généré par l'IA
Pour les rares personnes qui ne connaissent pas Patrice Caradec, le nouveau patron du SETO est à l'opposé de l'image caricaturale qui peut circuler sur les Bretons.

Toujours le sourire aux lèvres, adepte des discussions chaleureuses, bon vivant, l'ancien dirigeant d'Alpitour France aime partager ses souvenirs et les personnages qui ont marqué sa vie.

Celui qui a été G.O. au Club Med au début de la vingtaine, s'est pour la première fois éloigné du domicile familial quelques années plus tôt.

"Lorsque j'avais 17 ans, avec mon frère, plus âgé d'un an et demi, accompagnés d'un cousin, nous avons quitté notre Bretagne.

Nous avions pris un pass Interrail, qui était alors un petit carnet sur lequel on inscrivait les villes parcourues, pour deux mois. Nous pouvions alors prendre le train dans toute l'Europe.

C'était l'été 1979. Nous sommes partis en stop de notre péninsule pour rejoindre Paris. Nous avons dormi dans des jardins et au pied de la Tour Montparnasse.

Nous avons fait de nombreuses rencontres et découvert ce qu'était l'Europe de l'époque,
" nous confie-t-il.

Patrice Caradec : "Nous avons été réveillés au jet d'eau par la police yougoslave"

Après Paris, la petite troupe traverse l'Italie, se rend à Venise, puis prend un ferry entre Brindisi et Igoumenitsa en Grèce.

Ils découvrent alors les îles grecques, où la fine équipe reste pas mal de temps, pour profiter des rencontres. Après cela, ils remontent direction Thessalonique et la Yougoslavie.

"Ce n'est pas mon meilleur souvenir. Nous avons été réveillés au jet d'eau par la police, puis embarqués parce que nous dormions dans un parc.

Par la suite, nous sommes allés en Autriche, puis à Munich en Allemagne pour aller voir le Stade Olympique, mais nous n'avons pas franchi le mur de Berlin. Après, ce fut au tour de la Belgique, de la Hollande, avant de redescendre vers Paris et la Bretagne.

Cela m'a donné le goût de l'aventure et du voyage. Nous avons non seulement rencontré de nouvelles cultures, entendu parler plusieurs langues mais aussi essayé de baragouiner quelques mots à chaque fois, dans chacune des langues des pays que nous avons traversés.

Nous sommes revenus totalement transformés, c'était exceptionnel,
" se remémore Patrice Caradec.

Un voyage assez éloigné de l'hôtel Barrière de Deauville, dans lequel nous l'avons croisé la dernière fois, dans le cadre du Forum annuel du SETO.

Patrice Caradec : "J'ai alors compris que voyager fait grandir"

À l'époque, muni de son autorisation de sortie du territoire signée par ses parents, le jeune Breton est parti à la découverte du Vieux Continent sans trop d'argent, dans une industrie touristique beaucoup moins développée, où les conditions n'étaient pas vraiment très luxueuses, voire même parfois plutôt rudimentaires.

"Nous n'avions pas suffisamment d'argent pour nous payer des hôtels, alors nous allions dans des auberges de jeunesse.

Et quand il n'y en avait pas, nous dormions dans des parcs, en bordure des places et dans des jardins, à la belle étoile. Pendant des jours entiers, nous ne mangions que de la pastèque ou nous nous faisions inviter par des habitants.

Nous avons vécu deux mois hors du temps, c'était magique.

Quand nous sommes revenus, nous connaissions mieux l'Europe que la France, à une époque où il n'y avait pas encore de compagnies aériennes low cost. A notre retour, nous avons jeté nos tapis et sacs de couchage, plus rien n'était réutilisable.

J'ai alors compris que voyager fait grandir, qu'il est source d'apprentissage et de rencontres.
"

À cette époque, franchir les frontières était une véritable aventure, les différences culturelles étant bien marquées.

Ce séjour a influencé le nouveau patron du SETO, non seulement sur sa vision du monde, mais aussi sur son avenir. Une fois le bac en poche, le jeune Breton s'est ainsi lancé dans des études en sciences économiques.

A lire : Patrice Caradec : "Dans ce métier, il faut savoir donner… et recevoir !"

Très rapidement, il a compris que sa place ne se trouvait pas là, mais plutôt sur la route.

"Je pense que le goût des voyages et de ce métier m'est venu lors de cette traversée de l'Europe," analyse après coup, Patrice Caradec.

S'ensuivra une riche carrière, débutée en tant que G.O. au Club Med, avant de passer chez Hertz, Pierre & Vacances, Chorus/Jet Tours, puis Transat et enfin Alpitour France.

Patrice Caradec : "J'ai toujours préféré les voyages aux vacances"

De ce voyage émancipateur et transformateur, le patron du SETO garde aussi l'amour des villes.

"Quand on voyage en train, comme nous l'avons fait, on va de ville en ville.

Ce voyage m'a inculqué le goût du tourisme urbain. J'aime les villes, parce que cela signifie qu'il y a de la culture, des musées, des marchés ou encore des festivals.

J'ai toujours préféré les voyages aux vacances. Pour moi, le séjour parfait est un savant mélange entre ville et nature. La nature est plus présente désormais. Mes grandes destinations favorites sont le Canada, les États-Unis ou encore le Brésil. Elles offrent tout ce que j'aime.

J'essaie de trouver la façon de voyager qui correspond à ce que je suis devenu et aussi à ce que j'ai traversé tout au long de l'année,
" poursuit celui qui a finalement toujours été un adepte du slow tourisme.

Après quarante ans à sillonner le monde et imaginer des circuits plus ou moins longs, le dirigeant breton s'est mis au cyclotourisme.

Depuis la crise sanitaire, avec sa femme, le sexagénaire arpente les routes à vélo, avec assistance ou non. Durant 10 à 15 jours, ils aiment prendre le temps d'admirer les paysages, mais aussi de vivre un voyage avec une certaine liberté.

"L'année dernière, nous sommes partis de Salzbourg pour rejoindre Trieste. Nous faisions entre 40 et 80 kilomètres par jour. Il n'y a aucune pression, aucun impératif autre que d'être à l'hôtel pour 18 ou 19h.

D'ailleurs, j'avais un vélo à assistance électrique, pensant qu'il y avait beaucoup de montées, alors que ce n'était pas le cas. Du coup, j'ai très peu utilisé l'assistance et comme le vélo était très lourd, ce n'était pas toujours une partie de plaisir.

Le prochain voyage que nous voulons faire, c'est le tour de la Bretagne à vélo. Revenir sur mes terres et découvrir la côte bretonne.

C'est notre façon de voyager maintenant, pas l'unique, mais nous avons pris goût à cela,
" partage-t-il.

Patrice Caradec : "J'ai pris conscience que le réchauffement climatique était dramatique"

Comme l'a bien dit le représentant des tour-opérateurs, le cyclotourisme n'est pas sa seule façon de voyager.

L'été dernier, le couple a fait une croisière d'expédition au Spitzberg, avec Grand Nord Grand Large.

"Ce n'était pas du tout sur un navire de luxe, mais un véritable bateau d'expédition. Nous étions 80 personnes, dont une dizaine de guides scientifiques.

Ce fut un voyage d'exception, une claque, j'ai pris conscience que le réchauffement climatique était bien réel et dramatique.

Nous avons pu voir la fonte des glaciers, la faune qui se cherche un îlot de glace et de froid, pour s'y reposer. Nous avons finalement découvert que ce monde de glace en manquait cruellement.
"

Cet amoureux des voyages et de... l'Allemagne, un pays qu'il a arpenté de long en large, croit toujours qu'ils sont des facteurs de paix.

D'ailleurs, il imagine que si les gens avaient visité et essayé de comprendre nos voisins d'outre-Rhin, comme lui a pu le faire, alors les conflits précédents n'auraient peut-être jamais eu lieu.

Et quand nous évoquons sa façon de voir le monde et l'activité, les yeux de Patrice Caradec s'écarquillent et un nom revient, celui qui a été son mentor.

"Je pense immédiatement à Michel Yves Labbé.

Il m'a donné le goût et la manière pour réellement découvrir les villes. C'était un puits de culture, une personne qui savait prendre son temps. Nous ne courions pas après le temps ensemble, nous le prenions. J'ai toujours beaucoup de mal avec les gens qui sont allés une fois en Espagne et qui disent : "j'ai fait l'Espagne".

Avec Michel-Yves, nous sommes allés une dizaine de fois en Allemagne et, à chaque fois, dans une ville différente. Nous sommes allés sept fois ensemble à Venise.

D'ailleurs, un de mes grands projets, quand je n'aurai plus d'activité professionnelle, ce ne sera pas d'acheter une résidence secondaire, mais de partir pendant 3, 4 ou 6 mois pour vivre "like a local" dans une destination et s'imprégner de la ville,
" conclut le patron du SETO.

Retrouvez tous les articles consacrés à la série de l’été "Voyage et moi" de TourMaG.com, en cliquant sur ce lien.


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