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Billet électronique : 2007, date butoir pour IATA

14e Cannes Airlines Forum


L'Association internationale du transport aérien (IATA) a lancé un programme baptisé STB (Simplying the Business). La généralisation du billet électronique arrive en 1ère position parmi les 5 mesures phare visant à faire faire des économies substantielles aux compagnies. Mais seront-elles prêtes, compte tenu en outre de la "résistance" psychologique à l'innovation ?


Rédigé par Jean da Luz - jdaluz@tourmag.com le Jeudi 27 Octobre 2005

Tamara Primakkof, responsable du Programme Mosaïque VP.
Tamara Primakkof, responsable du Programme Mosaïque VP.
Philippe Bruyère, directeur IFS/IATA, a lancé un appel à la mobilisation générale des compagnies concernant la mise en place du billet électronique. Rappelons que IATA a arrêté 2007 comme date butoir pour le passage au “tout électronique”.

Au delà, les compagnies seront indirectement pénalisées. D'une part, parce qu'elles ne bénéficieront plus du support logistique spécifique mis en place pour le passage à l'e-ticket, d'autre part parce qu'elles perdront la collaboration des 60 000 agences de voyages agréées IATA qui revendent aujourd'hui leur billetterie.

Le challenge financier est alléchant. Selon Ph. Bruyère, la mise en place de cette mesure permettrait au transport aérien de faire une économie de 90% sur leurs coûts d'émission papier, soit 3 milliards de dollars chaque année.

Voilà qui devrait constituer une “carotte” fort appétissante lorsqu'on connaît la recherche effrénée de “chasse au gaspi” par les Compagnies à l'heure des hausses répétées de carburant.

3 milliards de dollars économisés chaque année

Pourtant, le compte n'y est pas, note le directeur IFS d'IATA, “75% de nos membres (360 Cies dans 160 pays) n'avaient aucun plan pour passer au billet electronique en novembre dernier, alors que nous avons moins de 800 jours pour faire le saut avant 2007”.

Comment cela se fait-il ? “Par un manque de moyens, certainement et aussi parce qu'elles n'ont pas compris la portée de ce changement”, résume-t-il.
Alors, compte tenu de la proximité de la date, l'objectif fixé par l'Association est-il réaliste et réalisable ? Surtout lorsqu'on sait que les majors telles Air France, ont engagé avec volontarisme le processus il y plusieurs années et qu'il est loin d'être achevé.

Philippe Bruyère, veut y croire. “Nos priorités sont de faire qu'en 2006 toutes les cies aient un plan en matière de billet électronique et d'apporter un support spécifique à celles qui tardent à lancer leur projet. Pour cela nous allons travailler à éliminer les barrières réglementaires et accélérer les processus interline en les simplifiant.”

En août dernier, c'était pas gagné. "La pénétration de l'e-ticket n'était que de 33% en août 05. Mais les choses pourraient changer assez rapidement...”

Cette résistance au changement n'est pas que technique. En effet, économie rime souvent avec restructuration. Et force est de reconnaître que les innovation préconisées par IATA, qu'il s'agisse des BLS (Bornes Libre Service) (*), de la Carte d'accès à bord avec un code barre (Bar coded boarding passes) vont bel et bien dans le sens d'une réduction de la présence à l'embarquement.

IATA réfute le fatalisme de l'hypothèse. Mais décrète-t-on le changement ?
Chez Air France, où depuis l'alliance avec KLM on a mis les bouchées doubles sur les e-services, Tamara Primakkof, responsable du Programme Mosaïque VP, constate ces résistances.

Air France a mis les bouchées doubles sur les e-services

Davantage en France qu'en Europe, d'ailleurs... “Les expériences menées par la compagnie tricolore en matière d'accélération des procédures d'embarquement sont positives, note-t-elle et notre collaboration avec la Police (PIF) a été efficace.”

Mais le message qui consiste à franchir la barrière du comptoir pour aller vers un rôle et un discours plus commercial auprès du client qui s'est déjà enregistré en ligne, passe encore mal. “Les agents estiment que ce n'est pas leur métier...”

AF va lancer également des expériences en matière de RFID – (Radio frequency identification), à la fois pour les conteners et pour les bagages. Une micropuce insérée dans l'étiquette, permet de suivre le bagage à la trace et de diminuer le taux de perte.

Mais la Compagnie voit d'ores et déjà plus loin et imagine d'embarquer dans la puce d'autres informations concernant aussi le passager. “C'est techniquement tout à fait faisable.”

Il reste à savoir si ces derniers déjà complètement fichés et “fliqués” dans leur vie quotidienne et dont la “traçabilité” devient de plus en plus grande, accepteront d'être encore “spotisés”.

Et why not ? Après tout, ne voit-on pas à Barcelone, dans certaines boîtes de nuit, les clients se faire greffer une puce dans le bras pour être plus facilement identifiables à leur arrivée, accéder au carré VIP ou s'en servir comme porte monnaie électronique ?

(*) Projet CUSS – Common use self service

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