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Covid : quand les hôtels deviennent des bureaux

Le boom du Bleisure, la combinaison de « business » et « leisure »


Alors que les déplacements professionnels reprennent progressivement, les hôtels se transforment pour mieux servir les voyageurs d’affaires et épouser la tendance du télétravail.


Rédigé par le Dimanche 1 Mai 2022

En réponse à la crise sanitaire et au développement du télétravail, les hôteliers proposent des produits dédiés : espace de travail privatif ou de coworking. - DR
En réponse à la crise sanitaire et au développement du télétravail, les hôteliers proposent des produits dédiés : espace de travail privatif ou de coworking. - DR
Sérieusement impactées par la crise sanitaire, les chaînes hôtelières s’adaptent à la conjoncture. Le voyageur d’affaires et le télétravailleur sont devenus des cibles pour les hôteliers.

Comment les atteindre ? Désormais, ils mettent à disposition des entreprises locales qui ont renoncé à des bureaux ou des voyageurs internationaux des espaces dédiés pour quelques heures de télétravail, ou de meeting.

« L’offre se met en place, le marché du coworking est bien installé et l'appétence est bien présente. Les utilisateurs ne pensent pas forcément aux hôtels quand ils envisagent du coworking ou ne s'attendent pas à une offre packagée, structurée », remarque-t-on chez l’enseigne Best Western.

S’il ne s’agit pas de l’Eldorado, ce segment s’annonce pérenne. C’est que pleinement entré dans les mœurs, le télétravail s’inscrit dans la durée.

Selon le rapport de PWC 2021, les entreprises reconsidèrent sérieusement le rôle du télétravail. Ainsi, 31 % des cadres pensent qu’ils auront besoin de moins d’espace de bureau en raison du travail à distance.

Du côté des hôteliers mondiaux, 33% d’entre eux déclarent que le manque de voyages d'affaires a été le plus gros problème auquel ils ont été confrontés pendant le COVID-19 selon une enquête menée par Amadeus. Alors, beaucoup ont dû faire pivoter leurs stratégies commerciales. Objectif : capter la demande de publics différents.

Lire aussi : Le "voyage d'affaires" face au défi du télétravail

Des produits très segmentés.

C’est ainsi que Best Western a développé, en 2020, une marque de coworking à destination des travailleurs nomades et des télétravailleur myWO. Une offre déclinée à l’envi : myWO Lib', myWO Lounge, pour la location d’espace de travail, idéal pour des rendez-vous pros, ou de coworking ; myWO Meeting, pour l’organisation de séminaires et réunions.

Dans son « escapade télétravail », le groupe Barrière met, lui, à disposition des travailleurs une pièce de travail dédiée et 2 pauses gourmandes.

Une offre lancée au sortir du premier confinement. « En juin 2020, quand nous avons créé cette offre, il y avait une vraie appétence. La crise sanitaire a accéléré les changements de comportements avec des entreprises qui ont massivement autorisé le télétravail. Ces produits sont devenus une offre socle, qui répond à une tendance de fond et une attente réelle des travailleurs », affirme Emmanuelle Anglade, directrice générale commercial, marketing et technologie du groupe Barrière.

De son côté, Accor dénombre plus de 350 espaces de travail dans 70 villes en France, nommés les « Wojo Spots » et les « Wojo Corners ». L’idée : leur permettre d’utiliser des chambres d'hôtes ou des salles de réunions des hôtels, mais aussi en aménageant les lobbys.

Le groupe propose également des solutions de travail flexibles. Comment ? « En permettant des expériences de coworking collaboratives par certaines de nos marques Lifestyle, offrant leurs expériences de marque uniques et élevées avec Ennismore: Mama Works et bientôt Accor « Workingfrom ».

Cette année, le groupe Logis Hotels recense, lui, plus d'une soixantaine d'établissements en France, proposant des espaces de coworking.

« Cela nous permet d'offrir une nouvelle expérience de travail aux salariés et indépendants, tout en donnant aux hôteliers l'opportunité d'attirer une nouvelle clientèle en situation de mobilité », note Karim Soleilhavoup, directeur général du Groupe Logis Hôtels.

« Notre offre est différenciante grâce à notre maillage territorial unique. Il existe un réel besoin dans les villes moyennes, ainsi qu'en milieu rural pour accompagner l'évolution des modes de travail et l'adoption du smart working par les entreprises. Les voyageurs d'affaires ont souvent besoin de trouver rapidement et simplement un lieu calme et accessible à proximité de leur lieu de déplacement », poursuit-il.

Si la tendance existait déjà avant la crise, elle se renforce avec l’évolution du marché du travail.

Une offre dédiée aux voyageurs d’affaires

Sur l'année 2021, la clientèle affaires représente 1/3 de la clientèle du groupe Logis Hôtels. « Nous constatons une forte reprise de cette activité avec une hausse de +17% vs 2019 », observe le DG du groupe.

« De plus les voyageurs d'affaires privilégient de plus en plus une hôtellerie déstandardisée qui leur offrira un accueil personnalisé, une chambre confortable et une restauration à base de produits frais et de saison privilégiant les circuits courts », poursuit Karim Soleilhavoup, Directeur général du Groupe Logis Hôtels.

Adressée aux locaux et aux voyageurs d’affaires, l’offre d’Accor bénéficie d’une interface dédiée : Accor Business Offer Auto-Enrol.

« Elle est un levier majeur pour accompagner la reprise des voyages d’affaires. Elle répond de façon rapide et efficace aux besoins des PME et PMI tout en apportant de nouveaux clients business et des revenus additionnels aux hôteliers, via les canaux B2B. Cette nouvelle solution témoigne de la volonté du Groupe de proposer des offres compétitives aux petites et moyennes entreprises. Il y a déjà plus de 600 entreprises inscrites depuis le lancement de notre solution », précise Markus Keller, Senior Vice President Sales & Distribution, Accor.

Le boom du Bleisure, la combinaison de « business » et « leisure »

L’ère du « bleisure », contraction de « business » et « leisure » ou l’art de combiner voyages d’affaires et tourisme est à son apogée. Encore une carte à jouer pour les hôteliers.

15 % des hôteliers mondiaux ont réorienté leurs opérations pour proposer des forfaits « bleisure » ou « work, stay, play » aux particuliers afin de stimuler la demande, toujours selon Amadeus.

Ses adeptes sont de plus en plus nombreux reconnait le groupe Accor qui cite une récente étude menée par CSA, selon laquelle : 85% des voyageurs français profiteraient de déplacements d’affaires pour faire un peu de tourisme.

« Le bleisure c’est le glissement de la tendance « blurring » sur le créneau du voyage d’affaires [Le blurring est un mot-concept (« to blur » signifiant « flouter », « estomper ») signalant la confusion progressive des activités professionnelles et personnelles.]. Le Groupe a anticipé ces nouveaux schémas de réservation et propose déjà, au travers de ces différentes marques et solutions de Workspitality, des offres adaptées à ces besoins », souligne Markus Keller, Senior Vice President Sales & Distribution, Accor.

Ainsi, sur un week-end, le groupe Barrière propose la nuit précédente ou la suivante à un tarif attractif. « C’est dans la continuité de cette frontière qui s’amenuise entre je suis au travail et je profite de mon week-end », conclut Emmanuelle Anglade, directrice générale commercial, marketing et technologie du groupe Barrière.

Lire aussi : Les voyages d’affaires refont les trois quarts de leur retard en mars 2022

Caroline Lelievre Publié par Caroline Lelievre Journaliste - TourMaG.com
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