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La concurrence ferroviaire, un facteur décisif pour booster la fréquentation

Pour 68% des Français, l’ouverture à la concurrence est une bonne nouvelle


La plateforme européenne de vente de billets de train Trainline, premier agrégateur à avoir proposé les billets de tous les opérateurs ferroviaires en France, a réalisé une étude avec OpinionWay qui justifie l’introduction de la concurrence. Les acteurs concernés en ont débattu. Verbatim.


Rédigé par le Jeudi 15 Septembre 2022

Christopher Michau, directeur des Relations Opérateurs Trainline (©BC)
Christopher Michau, directeur des Relations Opérateurs Trainline (©BC)
Trainline a organisé le mercredi 14 septembre 2022 une table ronde pour évoquer le contexte et les conséquences de l’ouverture à la concurrence du transport ferroviaire en France.

Pour alimenter les débats, Christopher Michau, directeur des Relations Opérateurs Europe de Trainline, a présenté les enseignements de l’étude OpinionWay sur la perception par les Français des premiers effets de la concurrence.

En quelques chiffres évocateurs, il en que ressort que :

- Pour 68%, l’ouverture à la concurrence est une bonne nouvelle pour la lutte contre le changement climatique

- 75% des Français citent spontanément un service de la SNCF, et les 25% restants citent un autre service

- Trenitalia est connu par 40% des Français, suivi de Transdev à 38% et Railcoop à 14%

- Un peu plus d’un tiers des Français déclarent savoir précisément en quoi consiste l’ouverture à la concurrence des trains de transport de personnes sur le territoire (36%)

- 51% des jeunes de 18-24 ans considèrent l’ouverture à la concurrence des trains comme un avantage.

- 34% affirment que la fin du monopole de la SNCF les incite à prendre le train

- 44% identifient au moins une source d’amélioration du train depuis deux ans

- Plus de 50% déclarent être attentifs à l’impact écologique de leur mode de déplacement au moment de le choisir.

Une ouverture à la concurrence qui écorne doucement le monopole de la SNCF

Au-delà de cette perception, à travers ses propres données issues de sa plateforme de vente, Trainline a constaté des effets positifs pour le client utilisateur du mode de transport train :

- Depuis l’ouverture à la concurrence sur la ligne Paris-Lyon, le prix des billets a baissé d’environ 7%, passant de 45€ à 42€ en moyenne. **

- En août, certains jours, les voyageurs pouvaient économiser jusqu'à 43 euros sur leur trajet Paris- Lyon, ce qui n'aurait pas été le cas s'il n'y avait eu qu'un seul opérateur sur cette ligne.

- Tous les opérateurs ont connu une augmentation de vente de billets sur Trainline entre fin décembre et fin août : +18% pour les TGV, +57% pour OUIGO et surtout +176% pour Trenitalia, pour une augmentation totale moyenne de 58% sur la ligne Paris-Lyon***.

Le monopole de la SNCF depuis des décennies en fait un opérateur incontournable et de notoriété incontestée dans la population française. Elle est citée spontanément par 99% des Français interrogés.

Mieux, 75% des Français peuvent citer un service de la SNCF et seulement 25% peuvent mentionner un autre opérateur national ou étranger (Trenitalia arrive en tête des étrangers avec 8% de citations).

En notoriété assistée, quand on présente une liste, 54% des personnes interrogées connaissent au moins une des trois sociétés qui se sont positionnées comme des challengers de la SNCF depuis l’ouverture à la concurrence en 2021 (Trenitalia, Transdev, Railcoop).

De fortes attentes des voyageurs mais quelques appréhensions

Les Français ont plutôt une bonne connaissance des enjeux et spécificités de la concurrence dans le train.

Un peu plus d’un tiers disent savoir précisément en quoi consiste l’ouverture à la concurrence (36%). Et les deux tiers en connaissent les modalités (trains concernés, quel type de lignes...).

Sur les bénéfices attendus, 44% estiment qu’elle est plutôt synonyme d’avantages et 36% ni d’avantages ni d’inconvénients. Seuls 19% restent réfractaires.

Ces chiffres montrent que les Français ont des fortes attentes, mais également des interrogations sur les effets positifs de l’ouverture du marché, notamment en matière de hausse des prix.

Les jeunes de 18-24 ans perçoivent l’ouverture à la concurrence des trains plus souvent comme source d’avantages (51%), plus que les seniors (43%). Par ailleurs, 34% des Français et 64% des 18-24 ans estiment que la fin du monopole de la SNCF constitue un facteur incitatif à prendre le train.

De plus, l’ouverture à la concurrence transforme directement le quotidien des voyageurs Français : 44% identifient au moins une source d’amélioration du train depuis deux ans.

En revanche, ils expriment clairement leur impatience à l’égard de l’évolution des prix des billets : 40% des Français estiment que cet élément a subi la pire évolution depuis l’ouverture à la concurrence.

En réalité, Trainline souligne que le prix moyen d’un trajet Paris-Lyon, tous trains confondus (TGV, OUIGO, Frecciarossa/Trenitalia) est passé de 45€ en moyenne à 42€ depuis l'ouverture à la concurrence, soit une baisse d’environ 7%.

La libéralisation du rail, est-ce une bonne nouvelle pour l’écologie ?

Le lancement de la ligne vers Lyon et Milan a permis d’augmenter le report modal vers le train, car tous les opérateurs ont connu une augmentation de vente de billets entre fin décembre et fin août : +18% pour les TGV, +57% pour OUIGO et surtout +176% pour Trenitalia, pour une augmentation moyenne totale de 58% sur la ligne Paris-Lyon, montrant que tout le monde est gagnant dans un marché concurrentiel.

Aujourd’hui, 59% des Français déclarent être attentifs à l’impact écologique de leur mode de déplacement au moment de le choisir.

Les jeunes de 18 à 24 ans, dont les engagements environnementaux sont particulièrement forts, sont 90% à intégrer ce critère dans leur choix au moment de décider de leur moyen de déplacement.

Reste que quatre Français sur dix ne le prennent strictement jamais en compte (41%), montrant qu’il reste un travail de pédagogie à faire.

Néanmoins, malgré la pandémie, seuls 36% des Français déclarent avoir opté pour les transports collectifs cet été, dont 25% ont utilisé les trains de transport de personnes (TGV, TER...). Les jeunes de 18-24 ans, moins autonomes tant pour des raisons financières ou pratiques, mais aussi plus sensibles à l’environnement, ont nettement plus utilisé le train (63%).

Ce qu'il fallait retenir des échanges de la table ronde

2e à G Christopher Michau, Alexandra Debaisieux, Roberto Rinaudo, Bruno Mercader (©BC)
2e à G Christopher Michau, Alexandra Debaisieux, Roberto Rinaudo, Bruno Mercader (©BC)
Roberto Rinaudo, Directeur Général – Trenitalia France

"On est venu se rajouter à l’offre SNCF avec des propositions complémentaires sur cet axe Paris-Lyon-Milan. Le bilan est très positif malgré les difficultés techniques relatives à l’homogénéité des équipements.

Notre offre est garantie, ce qui est déjà un premier acquis positif, grâce aux partenaires, notamment les gares, les sociétés d’approvisionnement et même les ateliers de SNCF Voyageurs. Je ne cache pas que c’est un jeu complexe, avec de nombreuses contraintes, que nous avons réussi à surmonter.

Nous avons vécu en Italie le même phénomène d’ouverture à la concurrence qui s’est traduit au bout de quatre années par un doublement de la fréquentation de nos trains. Nous sommes donc confiants sur le même cheminement en France.
"

Alexandra Debaisieux, Directrice Générale Déléguée de Railcoop

"Railcoop est une jeune entreprise née de la volonté des utilisateurs eux-mêmes de trouver de nouvelles solutions pour les entreprises, les particuliers et les collectivités territoriales qui seront les bénéficiaires d’une nouvelle offre, d’abord en fret et en passagers dans un second temps. A ce jour, la coopérative compte 13 000 sociétaires.

Les débuts ne sont pas simples pour une start-up, pour avoir accès à des financements et trouver à acheter les matériels roulants. Nous avons choisi d’opérer sur une ligne transversale, Bordeaux/Lyon qui valorise les territoires ruraux.

Il a fallu traiter l’obtention des sillons sur les lignes en opération, s'assurer des gares ouvertes. L’important est de ne pas s’arrêter aux difficultés techniques mais de privilégier la volonté politique qui fait bouger les choses.

Les opérations de fret ont débuté mais nous ne pouvons pas encore annoncer de date pour la liaison passagers Bordeaux-Lyon. Nous devons aussi traiter avec les ateliers de la SNCF pour transformer les matériels roulants.

Railcoop envisage de devenir agence de voyages pour pouvoir distribuer ses propres billets mais aussi les segments de transport complémentaires : bus, location voiture, vélo…
"

Bruno Mercader, directeur du Développement ferroviaire - Groupe Transdev

"Nous avons gagné un premier appel d’offre avec la Région Sud pour opérer sous convention la liaison Nice Marseille à horizon 2025.

Notre objectif affiché est de multiplier l’offre par deux et de diviser par deux les coûts d’exploitation pour la Région. Nous avons le soutien de la Région pour acquérir du nouveau matériel mais il ne faut pas ignorer les difficultés rencontrées quand on essuie les plâtres.

Deux aspects sont à souligner, notamment en matière d’anticipation. Le premier est d’ordre social avec un transfert du personnel de la SNCF, qui doit s’opérer sur 16 mois, mais 21 mois nous paraît plus raisonnable.

Le second est plus technique car nous avons des difficultés à obtenir des engagements fermes sur le planning de réalisation des travaux nécessaires pour entrer en exploitation, sur la maintenance et la reprise des matériels roulants. Il y a quelques tensions qui tiennent davantage à la nouveauté du processus qu’à une réticence de la part de l’opérateur public à accepter la concurrence nouvelle.

Quatre autres régions ont lancé des appels d’offre et on apprend de nos expériences. On défriche collectivement.
"

Méthodologie

* Etude menée par OpinionWay pour Trainline les 17 et 18 Aout 2022 sur un échantillon de 1010 personnes représentatif de la population française de 18 ans et plus

**Evolution correspondant à la différence entre la moyenne du prix des billets vendus sur le site Trainline pour un aller simple sur la ligne Paris- Lyon pour un adulte sans carte de réduction du 24 novembre 2019 au 26 décembre 2021 et la moyenne du prix de ceux vendus du 26 décembre 2021 au 4 septembre 2022.

*** Evolution correspondant à la différence entre le nombre de billets TGV, OUIGO et Trenitalia sur le site Trainline vendus du 26 décembre 2021 à la semaine du 23 janvier 2022, comparé à la période de la semaine du 17 juillet 2022 à la semaine du 28 aout 022.


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