
Bravo l’Espagne ! Entre Picasso, « movida » et Costa Brava - Photo Place d'Espagne à Séville Depositphotos.com Auteur bloodua
Castagnettes, éventails, mantilles, corridas, toreros en habits de lumière, danseuses aux yeux langoureux et aux talons claquant sur les « dancing-floors » des salles de flamenco… la panoplie du et de la parfaite espagnole se résume à ces quelques clichés amplement dispersés à travers le monde par une diaspora fuyant la terrible guerre civile qui a mené à plusieurs décennies de dictature.
Bien installée en France, cette diaspora a tôt fait d’y importer ses traditions, sa musique, sa cuisine et son talent artistique.
Outre des objets de pacotille, il faut reconnaitre que le plus grand peintre du vingtième siècle est bien un natif de Malaga dont le talent a éclos à Paris. Synonyme de modernité et de génie, Pablo Picasso occupe à lui tout seul une grande partie des imaginaires liés à l’Espagne qu’il illustre à travers une peinture chaotique libérée des codes du classicisme, en proie à des délires imaginatifs qui feront plus tard, à la fin de l’ère franquiste, l’excellence du patrimoine artistique ibérique.
Copié et imité, Picasso restera d’autant plus unique que sa vie amoureuse constitue le roman dont un pays coincé dans ses interdits religieux avait besoin pour se libérer. Et que dire de Miro ou de l’inénarrable Salvador Dali ? Ces surréalistes auxquels s’apparentera un autre maître : Luis Bunuel et son « Chien andalou » !
Bien installée en France, cette diaspora a tôt fait d’y importer ses traditions, sa musique, sa cuisine et son talent artistique.
Outre des objets de pacotille, il faut reconnaitre que le plus grand peintre du vingtième siècle est bien un natif de Malaga dont le talent a éclos à Paris. Synonyme de modernité et de génie, Pablo Picasso occupe à lui tout seul une grande partie des imaginaires liés à l’Espagne qu’il illustre à travers une peinture chaotique libérée des codes du classicisme, en proie à des délires imaginatifs qui feront plus tard, à la fin de l’ère franquiste, l’excellence du patrimoine artistique ibérique.
Copié et imité, Picasso restera d’autant plus unique que sa vie amoureuse constitue le roman dont un pays coincé dans ses interdits religieux avait besoin pour se libérer. Et que dire de Miro ou de l’inénarrable Salvador Dali ? Ces surréalistes auxquels s’apparentera un autre maître : Luis Bunuel et son « Chien andalou » !
De Garcia Lorca à Almodavar à la Costa Brava

A la traîne de l’Europe, pauvre, étranglée par son conservatisme, une nouvelle Espagne est alors entrée dans les imaginaires d’une population internationale qui, parallèlement, s’était laissée conquérir par le développement foudroyant d’une nouvelle forme de tourisme basé sur la qualité de son climat, ses plages, ses rivages de rêve et ses petits prix.
Symboles de cette nouvelle destination, des stations de béton dont les tarifs permirent à toute l’Europe de devenir propriétaires de sa place au soleil, surgirent alors, au risque de dénaturer un patrimoine naturel exceptionnel.
Torremolinos, Benidorm, Sitgés, la Costa brava puis la Costa del sol, puis la Costa blanca, les Baléares puis les Canaries… La dictature avait vu juste en développant un tourisme balnéaire devenu rapidement une mine d’or pour ce pays entrant timidement dans l’Union Européenne.
Jalonné d’appartements bon marché, le littoral espagnol a ainsi réussi à devenir un modèle de développement touristique envié par les destinations concurrentes et par des touristes européens totalement acculturés aux vins de la Rioja, aux Jerez et aux paellas valenciennes, aux « tapas », aux sardines grillées, aux « tortillas », aux horaires tardifs et à des nuits festives longues à s’éteindre au tout petit matin.
Dans cette ambiance de vacances à l’année, devenue symbole des paradis touristiques de l’après-guerre, le littoral a simplement omis d’anticiper l’explosion démographique européenne et celle d’un tourisme international prêt à le submerger.
A lire aussi : Tourisme : pourquoi l'Espagne pourrait (enfin) détrôner la France ?
Espagne, le pays qui en fait trop !
C’est donc entre une iconographie flatteuse composée de soleil, plage, musique et bon vin et une iconographie alarmante composée de rivages envahis par un tourisme de masse que l’Espagne et ses visiteurs se débattent aujourd’hui.
Première cible des manifestations anti tourisme, il faut dire que la destination a ajouté à ses paradoxes un excès de vols low-cost et des milliers de locations de particuliers privant la population locale de son territoire et en partie de son habitat. Quant aux croisiéristes, ils ne sont pas bien vus non plus et contribuent à semer la discorde et faire souffrir des villes comme Barcelone ou Valence ou encore Palma de Mallorque et les Canaries !
Débordée par ses excès, notre voisine en arrive à faire oublier qu’elle est aussi le pays d’un cinéaste de grand talent comme Pedro Almodavar, d’un architecte tout aussi talentueux comme Santiago Calatrava et avant lui, de ce maître de l’art nouveau à l’espagnol qu’est Antoni Gaudi dont la Sagrada familia est devenue le bâtiment le plus emblématique de la destination.
Sans compter toute cette peinture du siècle d’or conservée sur les cimaises du musée du Prado (Velazquez, Zurbaran…) et les championnes du tourisme européen que sont l’Alhambra de Grenade, la grande mosquée de Cordou, la cathédrale de Séville… faisant de l’Andalousie, une destination, en tout cas à part.
Une destination double qui, de son passé arabo musulman a conservé des chefs d’œuvre et qui de sa découverte du nouveau monde a réussi à se forger un imaginaire de grande puissance régnant sur la plus grande partie du « nouveau monde » !
Bien que génois, Christophe Colomb a bel et bien découvert l’Amérique pour le compte de la couronne espagnole. Tandis que, bien que français, Georges Bizet a composé l’inoxydable Carmen, qui n’en finit pas de porter haut et fort les couleurs de la péninsule dans le monde
••• Alors, « Bravo l’Espagne » clamait le slogan de l’office du tourisme espagnole dans les années 2000. Oui, bravo mais attention de ne pas laisser les imaginaires qui lui sont liés dériver vers la pacotille, le folklore et un tourisme mal maîtrisé !
Première cible des manifestations anti tourisme, il faut dire que la destination a ajouté à ses paradoxes un excès de vols low-cost et des milliers de locations de particuliers privant la population locale de son territoire et en partie de son habitat. Quant aux croisiéristes, ils ne sont pas bien vus non plus et contribuent à semer la discorde et faire souffrir des villes comme Barcelone ou Valence ou encore Palma de Mallorque et les Canaries !
Débordée par ses excès, notre voisine en arrive à faire oublier qu’elle est aussi le pays d’un cinéaste de grand talent comme Pedro Almodavar, d’un architecte tout aussi talentueux comme Santiago Calatrava et avant lui, de ce maître de l’art nouveau à l’espagnol qu’est Antoni Gaudi dont la Sagrada familia est devenue le bâtiment le plus emblématique de la destination.
Sans compter toute cette peinture du siècle d’or conservée sur les cimaises du musée du Prado (Velazquez, Zurbaran…) et les championnes du tourisme européen que sont l’Alhambra de Grenade, la grande mosquée de Cordou, la cathédrale de Séville… faisant de l’Andalousie, une destination, en tout cas à part.
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Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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