La grève va-t-elle permettre de démocratiser le télétravail ?

Il est la réponse à la difficulté de se déplacer, notamment pour les travailleurs franciliens en temps de grève : le télétravail !

Alors que la mobilisation contre la réforme des retraites entamée le 5 décembre 2019 se poursuit, le télétravail est pour l’instant le seul gain des travailleurs.

Facilité par les ordonnances Macon entrées en vigueur en 2017 et encouragé par la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, qui la veille du premier jour de mobilisation avait appelé les employeurs à se montrer compréhensifs envers les salariés qui auraient des difficultés à se rendre au travail, le télétravail semble être la solution à la galère des transports, essentiellement en Ile-de-France.

Soutien à l’innovation et flexibilisation des temps de travail, recherche de l’augmentation de la productivité des entreprises, amélioration de la qualité de vie au travail des salariés ou lutte contre le burn-out ? Les motivations à soutenir la pratique du travail à distance sont multiples.

Difficile désormais pour les employeurs les plus frileux de continuer de refuser d’accorder aux salariés de travailler à distance, quand ils auront eux-mêmes encouragés la pratique pendant les grèves.

C’est que la France a un train de retard dans le domaine. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Selon un rapport de la direction de l'Animation de la recherche, des Études et des Statistiques (Dares), le télétravail régulier est une pratique encore peu répandue. En 2017, seuls 3 % des salariés le pratiquent au moins un jour par semaine. Les télétravailleurs sont majoritairement des cadres (61 %) et sont relativement plus nombreux dans les métiers de l’informatique et de la télécommunication.

L’Union Européenne affiche un taux moyen de 20% de télétravailleurs, selon l’observatoire et connaît un développement non homogène. Ainsi, le taux du télétravail varie entre 2% dans les pays du sud-est de l’Europe (Grèce, Croatie, Bulgarie) à 30% dans les pays du Nord de l’Union (Danemark, Suède, Finlande).

Gare au télétravail improvisé, qui risque de nuire à l’organisation exigeante de l'activité. Car en effet, le travail à distance répond à un changement des modes d’organisation en profondeur, des manières de manager, d’organiser le travail des salariés et de le contrôler.

Il ne suffit par d’allumer son ordinateur à domicile, un espace partagé ou un coworking.

La mise en œuvre du télétravail maintenant incluses dans le code du travail, concernent également la prise en charge des coûts matériels, l’entretien annuel, la fixation des plages horaires pendant lesquelles le salarié peut être joint…

L’organisation ponctuelle à laquelle ont recours nombre d’employés, n’est pas à confondre.

Chez MisterFly ou Selectour Bleu Voyages, le télétravail a été organisé et répond à un cahier des charges précis. Et désormais les jours de grève, ou de manifestations... plus de crainte de voir l'activité réduite à zéro. Les bureaux sont vides mais les salariés en action.

Alors une solution aussi pour vous ?