Liquidation Donatello : que deviennent les anciens salariés ?

Voilà plus de deux mois que la société Euro Services Voyages, regroupant les marques Donatello et Equatoriales, a été placée en liquidation judiciaire.

Depuis, Travel Lab (Kuoni France) a repris la marque Donatello ainsi que les droits au bail de 2 agences à Paris.

La marque Equatoriales, quant à elle, revient à Frédéric de Fournoux et Alain Le Scouezec, tandis qu'Echo Voyages acquiert deux autres agences parisiennes du groupe.

Malgré ces acquisitions, les salariés du groupe, eux, sont - pratiquement - tous restés sur le carreau.

Certains ont réussi à se "recaser", comme Alain Le Scouezec, ex-directeur commercial de Donatello, qui passe chez Transat France ou Nathalie Robert Legendre embauchée en tant que commerciale par Salaün Holidays.

Sans parler de René Thibaut, ancien directeur général de Donatello, nommé à la direction commerciale de Kuoni France.

Mais pour la grande majorité des salariés, la situation n'a guère progressé et devient toujours plus pesante.

"Les démarches sont longues et tout le monde n'a pas encore reçu son solde de tout compte," indique Pascal Angot, représentant des salariés. Il est à la fois en contact avec le CE et le mandataire judiciaire.

Lui-même attend toujours d'être payé. "Les charges s'accumulent et nous sommes pris entre deux eaux. Nous ne sommes pas encore licenciés, mais nous ne pouvons pas nous inscrire à Pôle Emploi."

La situation devrait se régulariser dans le courant du mois de mai. "La reconstitution des soldes de tout compte a été complexe, compte tenu de l'arrêt de l'activité et l'absence de comptable.

Tous les éléments ont été transmis à l'Assurance de Garantie des Salaires (AGS), qui se substitue à l'entreprise défaillante et qui prendra en charge les versements à l'issue des délais légaux", confirme le mandataire judiciaire.

Les soldes de tout compte seraient en cours de finalisation pour les salariés situés en province tandis que ceux des salariés parisiens auraient à peine débuté, selon le Comité d'entreprise de Donatello.

Les soldes de tout compte sont garantis par l'AGS dans la limite des plafonds légaux, mais avec des délais de paiements variables, suivant le contrat de travail et la situation de chacun.

Par exemple, "pour un salarié licencié en février, avec un mois de congés payés et deux mois de préavis, il faut compter trois mois de délai, le temps d'avoir tous les éléments du délai de carence", précise le liquidateur.

Mais pour les salariés bénéficiant d'un mandat de représentation (délégué du personnel, représentant syndical), le liquidateur ne pouvait intervenir sans l'accord de l'Inspection du Travail et le délai s'allonge.

Côté accompagnement, Pascal Angot souligne qu’"une cellule a été mise en place avec l'Association nationale pour la formation professionnelle des adultes (AFPA) et des consultants externes, afin d'aider les salariés qui le souhaitent à trouver un stage ou une formation, et à présenter leur projet au Pôle Emploi, pour validation".

Un accompagnement a minima, qui va permettre aux salariés intéressés de bénéficier d'un contrat de sécurisation professionnelle (CSP).

"Les dossiers CSP ne sont transmis à Pôle Emploi uniquement lors de l'établissement des soldes de tout compte. Aucun dossier parisien n'aurait été transmis à ce jour", précise le CE.

Parmi les ex-Donatello, les inquiétudes demeurent. Pascal Angot centralise actuellement toutes les demandes et les interrogations de la part des salariés afin de les transmettre au mandataire judiciaire.

Le liquidateur qui s'est dit ouvert à toutes les questions, a tenu à souligner la bonne coopération des salariés : "ils ont eu une attitude responsable et particulièrement constructive dans ce dossier."

Une réunion est prévue le vendredi 24 avril prochain. Il faudra donc encore patienter...