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Objectif Nature : “Le marché de niche résiste mieux à la crise...”

les dossiers peuvent monter jusqu’à 16 000 euros


Précurseur des safaris photos en Afrique, Hervé Fourneau emmène depuis 20 ans les passionnés d’animaux sauvages à la découverte de superbes destinations. Grâce à ses partenariats avec des grandes marques de photo, il peut également louer à ses clients tout le matériel nécessaire pour capturer le rugissement du lion. Installé à côté de l’Opéra Bastille, son agence de 150 m2 attire les amoureux de la nature et des grands espaces. Des séjours de niches qui résistent plutôt bien à la crise.


le Jeudi 29 Septembre 2011

TourMaG.com - Comment est née l’agence Objectif Nature ?

Hervé Fourneau : "Il faut remonter 20 ans en arrière. A l’époque, avec quatre amis passionnés par les voyages nature et la photographie animalière, nous n’étions jamais satisfaits des prestations offertes par les agences classiques.

En 1990, nous avons donc monté une association pour nous faire plaisir, car chacun avait déjà un autre emploi.

Mais au fil du temps, les demandes ont été plus nombreuses. En 1995, je suis devenu le premier permanent de l’association. Puis nous nous sommes installés comme agence dans le Marais avant de déménager ici, dans le quartier de la Bastille."

TourMaG.com - Vous n’aviez donc aucune expérience dans le monde du tourisme ?

Hervé Fourneau : "Effectivement, nous étions des hommes de terrain. Pour ma part, j’avais passé dix ans chez Nouvelles Frontières comme accompagnateur. J'ai dû reprendre une formation pour manier le GDS. Aujourd’hui, grâce à notre expérience et un peu de bon sens, nous avons pu réussir."

Objectif Nature : “Le marché de niche résiste mieux à la crise...”
TourMaG.com - Quelles sont vos spécificités ?

Hervé Fourneau : "Nous sommes des professionnels de la nature et conseillons sur les moments forts de la vie animale.

Notre programme évolue selon les saisons pour suivre la faune locale. Ainsi dans certains pays, nous ne proposons pas de voyages pendant une longue période.

Par exemple en Inde, il est très difficile d’observer le tigre du Bengale entre juin et novembre, cela ne sert à rien d’y aller.

Nous proposons également un conseil concernant le matériel photographique. Nos clients peuvent d'ailleurs en louer pour la durée du séjour.

Nous mettons également en avant l’expertise de nos accompagnateurs, qu’ils soient photographes animaliers, guides naturalistes ou encore scientifiques. La qualité du contenu est très importante."

TourMaG.com - Ce qui justifie vos tarifs, assez élevés ?

Hervé Fourneau : "Nous considérons que notre prix est juste. La qualité des prestations en dépend. Par exemple, nous utilisons toujours des 4x4 qui ne sont pas remplis afin d’offrir plus de confort aux passagers.

Un guide bien formé avec une longue expérience coûte forcément plus cher qu’un petit jeune. Pour exemple, nos safaris au Kenya sont vendus à partir de 2500 euros.

Rien à voir avec certains opérateurs qui se rattrapent sur le volume. Nous restons des artisans."

TourMaG.com - Pourriez-vous nous décrire le profit de votre clientèle ?

Hervé Fourneau : "Du voyageur très pointu au vrai débutant en photographie, notre clientèle est assez variée. Bien sûr, certains nous suivent depuis nos débuts.

Notre panier moyen, actuellement en progression, s’établit à 3000 euros. Nous voyons passer de plus en plus de voyageurs CSP +. Il n’est pas rare d’avoir des demandes en classe business et les dossiers peuvent monter jusqu’à 16 000 euros."

TourMaG.com - Quels sont les destinations qui marchent le mieux ?

Hervé Fourneau : "Nous sommes évidement très identifiés comme spécialistes de la faune africaine. Donc le Kenya, la Tanzanie et le Botswana sont nos best sellers puis viennent l’Inde et le Brésil."

TourMaG.com - Travaillez-vous avec les agences de voyage ?

Hervé Fourneau : "Nous répondons aux demandes, mais nous ne les cherchons pas. Les vendeurs comprennent très bien l’intérêt de vendre un safari chez nous commissionné à 5% plutôt qu’un week-end à Djerba à 20%.

Néanmoins, je ne veux pas me développer dans les réseaux, car il faudra que j’embauche et en ces temps perturbés, ce n'est pas évident. Il faudrait trouver un partenariat immédiatement rentable."

TourMaG.com - Quels sont les impacts de la crise sur votre marché de niche ?

Hervé Fourneau : "En tant que niche justement, nous sommes certainement moins touchés que les autres.

Néanmoins, il faut sans cesse innover pour aller chercher nos clients. Par exemple, nous avons été les premiers à organiser des voyages avec un vétérinaire de brousse.

Nous sommes également en pleine négociation avec les parcs nationaux du Kenya pour assister à la délocalisation d’animaux. Nous devrions avoir l’exclusivité de participer à ce type d’action.

Dans tous ces séjours, nos voyageurs ne sont pas que des spectateurs mais agissent à leur échelle, par exemple en prenant les mesures des animaux."

TourMaG.com - Vous avez été l’un des pionniers du tourisme responsable. Que pensez vous de sa médiatisation actuelle ?

Hervé Fourneau : "Je ne sais pas. Il est vrai que nous avons rédigé la toute première charte éthique du voyageur en 1992 en partenariat avec le WWF. Nous avons été suivis, voire copiés. Mais si cela peut permettre de protéger la nature et les populations locales, j’ai la naïveté d’y croire. "

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