
Pascal de Izaguirre a défendu « le transport aérien, un bien commun à préserver et à décarboner » - Photo : C. Hardin
Mercredi 2 juillet 2025, la FNAM (Fédération Nationale de l’Aviation et de ses Métiers) a réuni près de 200 professionnels du secteur, décideurs publics, élus et experts pour son congrès annuel, organisé au siège de la DGAC à Paris.
Résilience et optimisme. Tels sont les mots employés dès les premières minutes par Pascal de Izaguirre, en ouverture d’un congrès en forme d’appel au gouvernement pour que le pavillon français reste compétitif face à une concurrence débridée, et profite au plus grand nombre avec l’impérieuse nécessité de se décarboner.
« Vecteur de paix et de progrès au service de l'économie et des citoyens », le président de la FNAM a souhaité en introduction souligner les premiers signes visibles du phénomène de décrochage de l’offre du transport aérien en France.
Il faut dire que l’année 2024 a été marquée par une évolution de l'offre aérienne sur le marché français moindre que sur les autres marchés européens, avec seulement 2% de croissance du nombre de mouvements. L'Hexagone a connu la croissance la plus faible avec la Norvège, parmi les 10 principaux marchés.
Résilience et optimisme. Tels sont les mots employés dès les premières minutes par Pascal de Izaguirre, en ouverture d’un congrès en forme d’appel au gouvernement pour que le pavillon français reste compétitif face à une concurrence débridée, et profite au plus grand nombre avec l’impérieuse nécessité de se décarboner.
« Vecteur de paix et de progrès au service de l'économie et des citoyens », le président de la FNAM a souhaité en introduction souligner les premiers signes visibles du phénomène de décrochage de l’offre du transport aérien en France.
Il faut dire que l’année 2024 a été marquée par une évolution de l'offre aérienne sur le marché français moindre que sur les autres marchés européens, avec seulement 2% de croissance du nombre de mouvements. L'Hexagone a connu la croissance la plus faible avec la Norvège, parmi les 10 principaux marchés.
France : l’offre aérienne en décroissance
Au global, en matière de croissance du nombre de mouvements, la France ne s'est classée que 33e sur les 40 nations dont s'occupe Eurocontrol.
Pascal de Izaguirre a déploré cette situation et souligné la situation de l'offre aérienne pour cet été 2025, où la France sera le seul pays à afficher une croissance négative, une diminution de son offre aérienne par rapport à l'été 2024, alors que le pays était censé profiter d'un effet report des Jeux Olympiques.
Et le président de la FNAM d’alerter sur le fait que la France soit de plus en plus un pays survolé : « Nous sommes premiers en matière de survol plutôt qu'un pays desservi, et la France bascule cet été au 6e rang des nations pour l'importance de son offre aérienne. Nous avons été doublés par la Turquie et l'Italie », a-t-il regretté.
Aussi, il a fait le constat qu'après une phase de décroissance du prix des billets, en avril et en mai 2025, le mouvement de hausse des prix des billets s'est rétabli. En avril 2025, les tarifs aériens ont augmenté de 5,4% par rapport à avril 2024, et de 1,9% en mai 2025 par rapport à mai 2024.
Pas de doute pour l’ensemble des professionnels, qui voient en ces augmentations la conséquence de la hausse de la TSBA (Taxe de solidarité sur les billets d'avion), intervenue récemment, qui s’ajoute à toutes les autres et dont la FNAM estime que le surcoût cumulé pour le transport aérien français pour la seule année 2025, se chiffre à 1,35 milliard d'euros.
Dans ce contexte, et sans surprise, face à une fiscalité jugée « insoutenable », la FNAM a demandé un renoncement à toute augmentation de la fiscalité, un moratoire immédiat pour garantir une plus grande stabilité et préserver la compétitivité du secteur.
Pascal de Izaguirre a déploré cette situation et souligné la situation de l'offre aérienne pour cet été 2025, où la France sera le seul pays à afficher une croissance négative, une diminution de son offre aérienne par rapport à l'été 2024, alors que le pays était censé profiter d'un effet report des Jeux Olympiques.
Et le président de la FNAM d’alerter sur le fait que la France soit de plus en plus un pays survolé : « Nous sommes premiers en matière de survol plutôt qu'un pays desservi, et la France bascule cet été au 6e rang des nations pour l'importance de son offre aérienne. Nous avons été doublés par la Turquie et l'Italie », a-t-il regretté.
Aussi, il a fait le constat qu'après une phase de décroissance du prix des billets, en avril et en mai 2025, le mouvement de hausse des prix des billets s'est rétabli. En avril 2025, les tarifs aériens ont augmenté de 5,4% par rapport à avril 2024, et de 1,9% en mai 2025 par rapport à mai 2024.
Pas de doute pour l’ensemble des professionnels, qui voient en ces augmentations la conséquence de la hausse de la TSBA (Taxe de solidarité sur les billets d'avion), intervenue récemment, qui s’ajoute à toutes les autres et dont la FNAM estime que le surcoût cumulé pour le transport aérien français pour la seule année 2025, se chiffre à 1,35 milliard d'euros.
Dans ce contexte, et sans surprise, face à une fiscalité jugée « insoutenable », la FNAM a demandé un renoncement à toute augmentation de la fiscalité, un moratoire immédiat pour garantir une plus grande stabilité et préserver la compétitivité du secteur.
Le secteur du tourisme en soutien
Pascal de Izaguirre a pu compter, lors de cette journée, sur le soutien des acteurs du monde des voyages.
Compagnies aériennes et agences de voyages ont bien des sujets de discorde, mais durant ce congrès, les sujets qui fâchent ont été mis de côté pour défendre l’aérien.
Valérie Boned, présidente des Entreprises du Voyage et invitée par la FNAM, a rappelé que « 80% au moins de ce que l'on vend contient une prestation aérienne, et autour de cette activité aérienne et de ce que l'on vend, il y a tous les emplois dans l'hôtellerie et les agences de voyages.
C’est un poids énorme et l’aérien est un vecteur de développement et d'attractivité territoriale en France, mais également à l'étranger. L’avion permet de voir sa famille et de s’ouvrir sur le monde. C’est un besoin, pas un caprice », a-t-elle rappelé.
Compagnies aériennes et agences de voyages ont bien des sujets de discorde, mais durant ce congrès, les sujets qui fâchent ont été mis de côté pour défendre l’aérien.
Valérie Boned, présidente des Entreprises du Voyage et invitée par la FNAM, a rappelé que « 80% au moins de ce que l'on vend contient une prestation aérienne, et autour de cette activité aérienne et de ce que l'on vend, il y a tous les emplois dans l'hôtellerie et les agences de voyages.
C’est un poids énorme et l’aérien est un vecteur de développement et d'attractivité territoriale en France, mais également à l'étranger. L’avion permet de voir sa famille et de s’ouvrir sur le monde. C’est un besoin, pas un caprice », a-t-elle rappelé.

Invitée avec d’autres acteurs du secteur, Valérie Boned a déclaré : « L’avion est un besoin. Pas un caprice » - Photo : C. Hardin
Jean-Virgile Crance, président de la Confédération des acteurs du tourisme (CAT), a aussi délivré un message de soutien. « Le transport aérien est un secteur évidemment central et stratégique pour notre industrie touristique, un maillon essentiel de la chaîne de valeur du tourisme en France.
Toute décision des pouvoirs publics qui fragiliserait sa compétitivité est bien entendu susceptible d'affecter très directement celle de notre industrie et l'attractivité économique de notre pays ».
Un secteur central et qui, contrairement aux idées reçues s’est banalisé dans les pratiques de mobilité des Français, a rappelé Pascal de Izaguirre, avec cette image tirée des résultats d’un récent sondage commandé à l’IFOP : « Si on résumait tout le trafic aérien du marché français dans un avion de 100 sièges, vous auriez 53 sièges occupés par les passagers des catégories moyennes, 33 occupés par les passagers des catégories modestes et seulement 14 occupés par les passagers des catégories aisées ».
Toute décision des pouvoirs publics qui fragiliserait sa compétitivité est bien entendu susceptible d'affecter très directement celle de notre industrie et l'attractivité économique de notre pays ».
Un secteur central et qui, contrairement aux idées reçues s’est banalisé dans les pratiques de mobilité des Français, a rappelé Pascal de Izaguirre, avec cette image tirée des résultats d’un récent sondage commandé à l’IFOP : « Si on résumait tout le trafic aérien du marché français dans un avion de 100 sièges, vous auriez 53 sièges occupés par les passagers des catégories moyennes, 33 occupés par les passagers des catégories modestes et seulement 14 occupés par les passagers des catégories aisées ».
Transition écologique réaliste, adossée à une stratégie industrielle
Au-delà de l'urgence à la modération fiscale, il a aussi été évoqué l'urgence à intégrer pleinement le transport aérien dans les politiques de transition, alors que la moitié des efforts de décarbonation repose sur les carburants durables (CAD).
La FNAM a rappelé que l’aviation française est engagée dans la transformation environnementale, mais qu’elle a besoin d’un cadre stable, équitable et lisible, encourageant à la production de CAD en soulignant que « les projets synonymes de réindustrialisation, de souveraineté et de transition écologique ne sont pas si nombreux que nous puissions nous permettre de les ignorer ».
La FNAM a également insisté sur l’angle mort que constitue aujourd’hui l’absence de prise en compte, tant au niveau national que communautaire, de la concurrence des compagnies de pays tiers opérant en particulier à partir des méga aéroports de 160 ou 200 millions de passagers construits aux portes de l’Europe, à Istanbul, Dubaï ou Doha.
« À feindre de l’ignorer, l’Europe risque bien de tout perdre. L’exemplarité européenne n’a de vertu que si elle est suivie sur le plan international. Sinon cela s’appelle de la naïveté ».
La FNAM a rappelé que l’aviation française est engagée dans la transformation environnementale, mais qu’elle a besoin d’un cadre stable, équitable et lisible, encourageant à la production de CAD en soulignant que « les projets synonymes de réindustrialisation, de souveraineté et de transition écologique ne sont pas si nombreux que nous puissions nous permettre de les ignorer ».
La FNAM a également insisté sur l’angle mort que constitue aujourd’hui l’absence de prise en compte, tant au niveau national que communautaire, de la concurrence des compagnies de pays tiers opérant en particulier à partir des méga aéroports de 160 ou 200 millions de passagers construits aux portes de l’Europe, à Istanbul, Dubaï ou Doha.
« À feindre de l’ignorer, l’Europe risque bien de tout perdre. L’exemplarité européenne n’a de vertu que si elle est suivie sur le plan international. Sinon cela s’appelle de la naïveté ».
Un ministre « pro aérien »
Si le président de la FNAM s’est voulu optimiste en ouvrant ce congrès, c’est peut-être qu’enfin, du côté du gouvernement, quelques petits signaux d’une modération fiscale et d’une prise en compte des enjeux ont été perçus ces derniers jours.
Au salon du Bourget, le président de la République a déclaré « souhaiter ardemment que le gouvernement et le Parlement puissent redonner tout à la fois compétitivité et lisibilité au secteur ».
À Matignon, on s’est dit il y a trois jours, « très réservé sur les projets de hausse de taxes sur le transport aérien préparés par Bercy ».
Enfin, le ministre des Transports, Philippe Tabarot, plutôt défenseur du secteur et qui avait tenu - juste après le conseil des ministres - à venir conclure ce congrès, a eu des mots rassurants.
« Je souhaite l'affirmer avec force et conviction, l'aérien est un atout pour la France. Il est indispensable pour relier les territoires entre eux, pour soutenir le commerce, l'industrie et le tourisme, et pour porter haut l'excellence française à l'international. »
Il s’est dit défenseur « d'une stabilité pour le secteur, après cinq années successives marquées par la forte augmentation de la pression fiscale ».
Ces paroles se traduiront-elles en actes ? Réponse dans le prochain projet de loi de finances pour 2026.
Dans le contexte du mouvement de grève des contrôleurs aériens, il a également tenu à rappeler sa fermeté : « Les revendications portées par des syndicats minoritaires sont inacceptables, tout comme le choix de faire cette grève au moment des grands départs. Je suis résolu à tenir bon face à ce mouvement ».
Et de conclure sur une note plus légère : « Je dirais quelque chose qui semble devenu un gros mot, mais pas pour moi, vive l’aérien ! »
Au salon du Bourget, le président de la République a déclaré « souhaiter ardemment que le gouvernement et le Parlement puissent redonner tout à la fois compétitivité et lisibilité au secteur ».
À Matignon, on s’est dit il y a trois jours, « très réservé sur les projets de hausse de taxes sur le transport aérien préparés par Bercy ».
Enfin, le ministre des Transports, Philippe Tabarot, plutôt défenseur du secteur et qui avait tenu - juste après le conseil des ministres - à venir conclure ce congrès, a eu des mots rassurants.
« Je souhaite l'affirmer avec force et conviction, l'aérien est un atout pour la France. Il est indispensable pour relier les territoires entre eux, pour soutenir le commerce, l'industrie et le tourisme, et pour porter haut l'excellence française à l'international. »
Il s’est dit défenseur « d'une stabilité pour le secteur, après cinq années successives marquées par la forte augmentation de la pression fiscale ».
Ces paroles se traduiront-elles en actes ? Réponse dans le prochain projet de loi de finances pour 2026.
Dans le contexte du mouvement de grève des contrôleurs aériens, il a également tenu à rappeler sa fermeté : « Les revendications portées par des syndicats minoritaires sont inacceptables, tout comme le choix de faire cette grève au moment des grands départs. Je suis résolu à tenir bon face à ce mouvement ».
Et de conclure sur une note plus légère : « Je dirais quelque chose qui semble devenu un gros mot, mais pas pour moi, vive l’aérien ! »

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