La compagnie aura du mal à décoller. Les difficultés financières d’Air Horizon se précisent. La compagnie, appartenant à l’homme d’affaires franco-égyptien Raymond Lakah, devra s’en expliquer devant les autorités judiciaires françaises et marocaines.
Le tribunal du commerce de Casablanca vient d’ordonner la saisie conservatoire sur Air Horizon. Titulaire d’une licence en régulier obtenue des autorités marocaines il y a peu, cette compagnie charter qui a débuté officiellement ses activités sur le Royaume en janvier 2004, reprenant le fonds de commerce d’Euralair Horizon, est aujourd’hui au bord du précipice.
En France où elle opère, la direction générale a demandé la nomination d’un administrateur judiciaire ad-hoc au tribunal de commerce de Bobigny pour renégocier sa dette, estimée à plusieurs millions d’euros.
Casablanca : demande de saisie conservatoire sur Air Horizon
Preuve d’une situation plutôt inconfortable, le Conseil supérieur de l’aviation marchande a convoqué pour le 9 novembre la direction d’Air Horizon. Ordre du jour, examen de la situation financière de la compagnie.
Cette réunion s’avère cruciale pour Air Horizon puisque depuis le 30 septembre dernier, les transporteurs aériens doivent, selon la réglementation française, apporter à tout moment la preuve que leurs fonds propres sont positifs sous peine de se voir retirer la licence d’exploitation.
A cela s’ajoute les difficultés financières de Presse Alliance, la société éditrice de France Soir, en cessation de paiement et dont le lient avec Air Horizon et Euralair International se nomme Angel Gate, société du controversé Raymond Lakah…
Ancien député, plutôt controversé, M. Lakah continue de brasser les sociétés et de faire de bonnes affaires. Si Air Horizon patine, l’autre compagnie qu’il préside, Star Airlines, est en forme. Egalement en bonne santé, Safar Tours, agence de voyages spécialisée dans le transport des travailleurs marocains à l’étranger rachetée en 2004, à Mohamed Gaulahyan.
Les observateurs estiment que la RAM a raté dans cette opération une bonne occasion de donner à sa filiale Atlas Blue les moyens de prendre le contrôle sur ce marché des MRE.
Safar Tours réalise 150.000 clients par an au départ de Paris sur le Maroc. Ce sont 15 vols par semaine, par des travailleurs qui paient au comptant, 1 à 2 mois d’avance en raison du nombre de places limitées.
Si Air Horizons était amené à cesser ses activités au Maroc, l’Egyptien pourrait transférer sa clientèle à Star Airlines. Ce qui ne sera pas le premier coup gagnant de Raymond Lakah.
Cet homme d’affaires, franco-égyptien, a fait une entrée remarquée dans la scène de l’aérien, à l’âge de 40 ans, le 31 décembre 2003, en rachetant in-extremis, via la holding Angel Gate, à quelques heures du délai fixé par le tribunal de commerce Bobigny, la compagnie Euralair Air Horizon (qu’une certaine Royal Air Maroc convoitait aussi), dirigée à l’époque par Alexandre Couvelaire, haute figure du ciel français, réputé proche de Chirac.
Air Horizon au Maroc se veut sereine
Angel Gate appartient à Raymond Lakah et à son frère et à d’autres personnes physiques dont le Britannique Tony Baldry, ancien ministre et le Français Patrick Arama. Avant ce rachat, Raymond Lakah était surtout connu des banques égyptiennes, comme étant au centre d’une sombre affaire financière de 1,5 milliard de livres égyptiennes.
Malgré ses difficultés, la direction commerciale d’Air Horizon au Maroc se veut sereine. A la tête de cette représentation, Mustapha Mehlaloui a déclaré (voir ALM n° 1022 du mercredi 2 novembre 2005….) que sa compagnie continuera à voler et qu’elle n’a aucun problème avec ses fournisseurs.
Y compris avec Star Aviation, société de prestation de service avec laquelle Air Horizon était en retard de règlement. Contacté, un proche collaborateur de cette compagnie affirme qu’Air Horizon avait signé une reconnaissance de dette mais que, par la suite, elle n’a pas respecté l’échéancier fixé pour le règlement définitif, soit le lundi 17 octobre 2005.
En fait, la requête adressée par Air Horizon au tribunal de Bobigny, si elle n’est, comme le rappelle M. Mehlaoui, «ni une mise en redressement judiciaire, encore moins une liquidation » n’en suspend pas moins d’éventuelles actions de la part des fournisseurs.
Star Aviation réclame à la compagnie environ 2,5 millions de dirhams.
Adam Wade - Le 7-11-2005
Le tribunal du commerce de Casablanca vient d’ordonner la saisie conservatoire sur Air Horizon. Titulaire d’une licence en régulier obtenue des autorités marocaines il y a peu, cette compagnie charter qui a débuté officiellement ses activités sur le Royaume en janvier 2004, reprenant le fonds de commerce d’Euralair Horizon, est aujourd’hui au bord du précipice.
En France où elle opère, la direction générale a demandé la nomination d’un administrateur judiciaire ad-hoc au tribunal de commerce de Bobigny pour renégocier sa dette, estimée à plusieurs millions d’euros.
Casablanca : demande de saisie conservatoire sur Air Horizon
Preuve d’une situation plutôt inconfortable, le Conseil supérieur de l’aviation marchande a convoqué pour le 9 novembre la direction d’Air Horizon. Ordre du jour, examen de la situation financière de la compagnie.
Cette réunion s’avère cruciale pour Air Horizon puisque depuis le 30 septembre dernier, les transporteurs aériens doivent, selon la réglementation française, apporter à tout moment la preuve que leurs fonds propres sont positifs sous peine de se voir retirer la licence d’exploitation.
A cela s’ajoute les difficultés financières de Presse Alliance, la société éditrice de France Soir, en cessation de paiement et dont le lient avec Air Horizon et Euralair International se nomme Angel Gate, société du controversé Raymond Lakah…
Ancien député, plutôt controversé, M. Lakah continue de brasser les sociétés et de faire de bonnes affaires. Si Air Horizon patine, l’autre compagnie qu’il préside, Star Airlines, est en forme. Egalement en bonne santé, Safar Tours, agence de voyages spécialisée dans le transport des travailleurs marocains à l’étranger rachetée en 2004, à Mohamed Gaulahyan.
Les observateurs estiment que la RAM a raté dans cette opération une bonne occasion de donner à sa filiale Atlas Blue les moyens de prendre le contrôle sur ce marché des MRE.
Safar Tours réalise 150.000 clients par an au départ de Paris sur le Maroc. Ce sont 15 vols par semaine, par des travailleurs qui paient au comptant, 1 à 2 mois d’avance en raison du nombre de places limitées.
Si Air Horizons était amené à cesser ses activités au Maroc, l’Egyptien pourrait transférer sa clientèle à Star Airlines. Ce qui ne sera pas le premier coup gagnant de Raymond Lakah.
Cet homme d’affaires, franco-égyptien, a fait une entrée remarquée dans la scène de l’aérien, à l’âge de 40 ans, le 31 décembre 2003, en rachetant in-extremis, via la holding Angel Gate, à quelques heures du délai fixé par le tribunal de commerce Bobigny, la compagnie Euralair Air Horizon (qu’une certaine Royal Air Maroc convoitait aussi), dirigée à l’époque par Alexandre Couvelaire, haute figure du ciel français, réputé proche de Chirac.
Air Horizon au Maroc se veut sereine
Angel Gate appartient à Raymond Lakah et à son frère et à d’autres personnes physiques dont le Britannique Tony Baldry, ancien ministre et le Français Patrick Arama. Avant ce rachat, Raymond Lakah était surtout connu des banques égyptiennes, comme étant au centre d’une sombre affaire financière de 1,5 milliard de livres égyptiennes.
Malgré ses difficultés, la direction commerciale d’Air Horizon au Maroc se veut sereine. A la tête de cette représentation, Mustapha Mehlaloui a déclaré (voir ALM n° 1022 du mercredi 2 novembre 2005….) que sa compagnie continuera à voler et qu’elle n’a aucun problème avec ses fournisseurs.
Y compris avec Star Aviation, société de prestation de service avec laquelle Air Horizon était en retard de règlement. Contacté, un proche collaborateur de cette compagnie affirme qu’Air Horizon avait signé une reconnaissance de dette mais que, par la suite, elle n’a pas respecté l’échéancier fixé pour le règlement définitif, soit le lundi 17 octobre 2005.
En fait, la requête adressée par Air Horizon au tribunal de Bobigny, si elle n’est, comme le rappelle M. Mehlaoui, «ni une mise en redressement judiciaire, encore moins une liquidation » n’en suspend pas moins d’éventuelles actions de la part des fournisseurs.
Star Aviation réclame à la compagnie environ 2,5 millions de dirhams.
Adam Wade - Le 7-11-2005