
Guillaume Jouffre a trouvé en "Jean-Marc Jancovici" une source d'inspiration - Visuel généré par l'IA
Il est connu pour sa petite moustache, sa passion du rugby et son amour pour un tourisme durable.
Guillaume Jouffre est devenu, en l’espace de quelques années, l’un des entrepreneurs marquants du secteur avec GreenGo, mais aussi en raison de ses prises de parole ou actions engagées pour faire bouger le tourisme.
Il a déposé une plainte contre Skyscanner et poussé le géant chinois Trip.com à arrêter ses pratiques de greenwashing. Alors qu’il prépare une réouverture de capital pour sa start-up, autour de 800 000 euros, le jeune entrepreneur nous a livré ses premiers souvenirs de vacances.
"Je partais en vacances chez mes grands-parents dans le Pas-de-Calais. On traversait toute la France avec mes parents. Nous vivions alors en Corrèze.
Quand j’y allais avec ma mère, on le faisait en train. Un voyage très long via Paris. Je m’occupais et j’en garde plein de bons souvenirs, notamment parce que j’avais du temps pour jouer à Pokémon sur Game Boy (rires).
Et à d’autres moments, on le faisait en voiture avec mon père.
Là, on passait par toutes les petites routes et les nationales, parce que mon père n’aimait pas les autoroutes. Donc on traversait tout un tas de patelins : Salbris, La Ferté-Saint-Aubin, etc.
Ma mère râlait parce que ça n’allait pas assez vite. Mais mon père, qui était un amoureux de la France des petites routes, tenait bon sous la pression, et c’est lui qui gagnait le combat," se remémore le dirigeant.
Guillaume Jouffre est devenu, en l’espace de quelques années, l’un des entrepreneurs marquants du secteur avec GreenGo, mais aussi en raison de ses prises de parole ou actions engagées pour faire bouger le tourisme.
Il a déposé une plainte contre Skyscanner et poussé le géant chinois Trip.com à arrêter ses pratiques de greenwashing. Alors qu’il prépare une réouverture de capital pour sa start-up, autour de 800 000 euros, le jeune entrepreneur nous a livré ses premiers souvenirs de vacances.
"Je partais en vacances chez mes grands-parents dans le Pas-de-Calais. On traversait toute la France avec mes parents. Nous vivions alors en Corrèze.
Quand j’y allais avec ma mère, on le faisait en train. Un voyage très long via Paris. Je m’occupais et j’en garde plein de bons souvenirs, notamment parce que j’avais du temps pour jouer à Pokémon sur Game Boy (rires).
Et à d’autres moments, on le faisait en voiture avec mon père.
Là, on passait par toutes les petites routes et les nationales, parce que mon père n’aimait pas les autoroutes. Donc on traversait tout un tas de patelins : Salbris, La Ferté-Saint-Aubin, etc.
Ma mère râlait parce que ça n’allait pas assez vite. Mais mon père, qui était un amoureux de la France des petites routes, tenait bon sous la pression, et c’est lui qui gagnait le combat," se remémore le dirigeant.
"Gamin, j'étais tellement heureux de prendre le train"
Des voyages qui seraient aujourd’hui qualifiés de slow tourisme, et qui ont marqué celui qui tente de déployer GreenGo en Europe.
Et ils ne sont pas nombreux, les Corréziens, à avoir passé leurs vacances dans le Nord de la France, un territoire encore peu marqué par le tourisme, et encore moins par celui de masse.
"Je pense que cela m'a appris un certain sens et goût pour l'authenticité, mais aussi l'importance du temps pris, de la simplicité, peut-être même de l'émerveillement pour des choses assez simples, durant le voyage.
J'ai vraiment plein de souvenirs dans des territoires finalement assez peu connus.
Et je dirais que cela a orienté, peut-être, le fait d'aller trouver des petits plaisirs, l'amour du voyage en train aussi. J'étais tellement heureux, comme un gamin, de prendre le train.
Finalement, et si cela m'avait donné le goût du voyage local, authentique, dans des lieux pas toujours touristiques ? Je dirais que ça m’a vraiment influencé," estime le startuper.
Professionnel du tourisme, Guillaume Jouffre a pourtant pris le parti de ne plus prendre l'avion sauf quand une occasion particulière se présente.
Et ils ne sont pas nombreux, les Corréziens, à avoir passé leurs vacances dans le Nord de la France, un territoire encore peu marqué par le tourisme, et encore moins par celui de masse.
"Je pense que cela m'a appris un certain sens et goût pour l'authenticité, mais aussi l'importance du temps pris, de la simplicité, peut-être même de l'émerveillement pour des choses assez simples, durant le voyage.
J'ai vraiment plein de souvenirs dans des territoires finalement assez peu connus.
Et je dirais que cela a orienté, peut-être, le fait d'aller trouver des petits plaisirs, l'amour du voyage en train aussi. J'étais tellement heureux, comme un gamin, de prendre le train.
Finalement, et si cela m'avait donné le goût du voyage local, authentique, dans des lieux pas toujours touristiques ? Je dirais que ça m’a vraiment influencé," estime le startuper.
Professionnel du tourisme, Guillaume Jouffre a pourtant pris le parti de ne plus prendre l'avion sauf quand une occasion particulière se présente.
C’est en voyageant que Guillaume Jouffre a compris "l’ampleur du problème climatique"
En 2019, avec sa femme, ils franchissent l’Atlantique pour découvrir l’Amérique du Sud.
"Mon dernier voyage lointain remonte à 2019, c’était notre voyage de noces.
Avec ma femme, nous avons visité l’Argentine et le Pérou pendant trois mois. C’était un type de voyage bien différent de ceux qui ont bercé mon enfance. On a vu pas mal de choses là-bas, découvert une autre culture, et surtout pris le temps de réfléchir et de s’éveiller à beaucoup de choses," se souvient avec une pointe de nostalgie le trentenaire.
Un voyage qui a été le catalyseur de sa future vie d’entrepreneur.
En effet, en arpentant les sentiers, les glaciers et les steppes d’Amérique du Sud, il s'est rendu compte de l’urgence climatique et la nécessité de relocaliser les vacances.
"Je pense que ce qui a été transformant dans ce dernier grand voyage, ça a été de découvrir l’ampleur du problème climatique, de comprendre les ordres de grandeur et de prendre conscience des enjeux auxquels nous sommes confrontés.
Et de réaliser que les vacances, les voyages, les déplacements doivent être plus vertueux. Il faut un retour à plus de lenteur, plus de proximité dans nos voyages.
Hormis les vacances chez mes grands-parents, je faisais partie des gens qui ne partaient pas souvent. Mes parents n’avaient pas trop les moyens de nous offrir des vacances.
Je réalise aussi, en faisant cette interview, qu’au final, ce voyage en Amérique du Sud a créé énormément de souvenirs, de plaisir, mais surtout qu’il a été très transformant pour moi.
Je dirais que j’avais peut-être cherché à être un peu compliqué à un moment. Et puis là, je suis revenu à une certaine forme de simplicité, qui est nécessaire aujourd’hui face aux enjeux, notamment environnementaux" nous partage-t-il.
"Mon dernier voyage lointain remonte à 2019, c’était notre voyage de noces.
Avec ma femme, nous avons visité l’Argentine et le Pérou pendant trois mois. C’était un type de voyage bien différent de ceux qui ont bercé mon enfance. On a vu pas mal de choses là-bas, découvert une autre culture, et surtout pris le temps de réfléchir et de s’éveiller à beaucoup de choses," se souvient avec une pointe de nostalgie le trentenaire.
Un voyage qui a été le catalyseur de sa future vie d’entrepreneur.
En effet, en arpentant les sentiers, les glaciers et les steppes d’Amérique du Sud, il s'est rendu compte de l’urgence climatique et la nécessité de relocaliser les vacances.
"Je pense que ce qui a été transformant dans ce dernier grand voyage, ça a été de découvrir l’ampleur du problème climatique, de comprendre les ordres de grandeur et de prendre conscience des enjeux auxquels nous sommes confrontés.
Et de réaliser que les vacances, les voyages, les déplacements doivent être plus vertueux. Il faut un retour à plus de lenteur, plus de proximité dans nos voyages.
Hormis les vacances chez mes grands-parents, je faisais partie des gens qui ne partaient pas souvent. Mes parents n’avaient pas trop les moyens de nous offrir des vacances.
Je réalise aussi, en faisant cette interview, qu’au final, ce voyage en Amérique du Sud a créé énormément de souvenirs, de plaisir, mais surtout qu’il a été très transformant pour moi.
Je dirais que j’avais peut-être cherché à être un peu compliqué à un moment. Et puis là, je suis revenu à une certaine forme de simplicité, qui est nécessaire aujourd’hui face aux enjeux, notamment environnementaux" nous partage-t-il.
Guillaume Jouffre a trouvé en "Jean-Marc Jancovici" une source d'inspiration
Guillaume Jouffre a trouvé l’inspiration auprès d’une personnalité qui a jeté un froid dans l’industrie, avec sa proposition de limiter les vols à 4 dans une vie.
"Je vais peut-être faire un peu cliché, mais je dirais quand même que Jean-Marc Jancovici m'a influencé. Il m’a fait prendre conscience de l’impact des voyages.
Alors, au début, c’est clair que c’est pénible. On n’a pas envie de se restreindre, de se contraindre, de compter le CO₂, d’y penser, etc.
Le voyage, c’est une forme de liberté, une manière justement de s’affranchir des contraintes. A partir du moment où l’on commence à compter, on se rend compte que nous allons au-devant de grands problèmes, et que, finalement, notre capacité à voyager à long terme ne sera peut-être plus la même.
Nous le pouvons encore aujourd’hui, mais quid de nos enfants ? De nos petits-enfants ? Quel monde allons-nous leur laisser ?
Ce que je constate, c’est qu’il n’y a peut-être pas besoin d’aller si loin pour vivre de super séjours et créer de merveilleux souvenirs avec très peu d’émissions carbone.
C’est ce que j’ai vécu dans mon enfance, et que je continue à vivre aujourd’hui," recadre le cofondateur de GreenGo.
"Je vais peut-être faire un peu cliché, mais je dirais quand même que Jean-Marc Jancovici m'a influencé. Il m’a fait prendre conscience de l’impact des voyages.
Alors, au début, c’est clair que c’est pénible. On n’a pas envie de se restreindre, de se contraindre, de compter le CO₂, d’y penser, etc.
Le voyage, c’est une forme de liberté, une manière justement de s’affranchir des contraintes. A partir du moment où l’on commence à compter, on se rend compte que nous allons au-devant de grands problèmes, et que, finalement, notre capacité à voyager à long terme ne sera peut-être plus la même.
Nous le pouvons encore aujourd’hui, mais quid de nos enfants ? De nos petits-enfants ? Quel monde allons-nous leur laisser ?
Ce que je constate, c’est qu’il n’y a peut-être pas besoin d’aller si loin pour vivre de super séjours et créer de merveilleux souvenirs avec très peu d’émissions carbone.
C’est ce que j’ai vécu dans mon enfance, et que je continue à vivre aujourd’hui," recadre le cofondateur de GreenGo.
"Je voudrais que mes enfants apprennent à prendre le temps"
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Pour le jeune papa de deux petits enfants, la valeur qu’il souhaiterait le plus leur partager par le voyage est celle de la simplicité.
Dans un monde qui cherche souvent le toujours plus : plus loin, plus haut... plus superflu, cela a tout son sens.
"J’aimerais transmettre qu’on peut prendre beaucoup de plaisir avec des choses très simples, être curieux de découvrir ce qui n’est peut-être pas forcément marketé, pas toujours évident ou éloigné, mais qui est tout aussi intéressant.
Et je voudrais aussi qu’ils apprennent à prendre le temps, que le transport - que ce soit en train ou en voiture - fait partie du voyage, et que cela génère aussi des souvenirs forts, comme ça a pu l’être pour moi," conclut Guillaume Jouffre.
Dans un monde qui cherche souvent le toujours plus : plus loin, plus haut... plus superflu, cela a tout son sens.
"J’aimerais transmettre qu’on peut prendre beaucoup de plaisir avec des choses très simples, être curieux de découvrir ce qui n’est peut-être pas forcément marketé, pas toujours évident ou éloigné, mais qui est tout aussi intéressant.
Et je voudrais aussi qu’ils apprennent à prendre le temps, que le transport - que ce soit en train ou en voiture - fait partie du voyage, et que cela génère aussi des souvenirs forts, comme ça a pu l’être pour moi," conclut Guillaume Jouffre.
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