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Avion vendu, l’Europe et l’avenir... Pascal de Izaguirre se livre ! (Vidéo)

Interview de Pascal de Izaguirre, président-directeur général Corsair


Trois mois après la décision de la Commission européenne de prolonger l'examen du plan de restructuration, Pascal de Izaguirre est venu dans les locaux de TourMaG.com et a accepté d'endosser le rôle de rédacteur en chef du mois du Membership Club. Le PDG de Corsair s’est livré pendant quelques heures sur l’actualité récente de la compagnie : la vente d’un avion, l’Europe, et aussi son avenir personnel.


Rédigé par le Jeudi 24 Juillet 2025

TourMaG - Corsair a publié ses comptes. Elle a, pour la première fois, dépassé les 700 millions d’euros de chiffre d’affaires, pour un résultat net d’un million d’euros. Est-ce que la compagnie est dans les clous, ou doit-elle encore mieux faire ?

Pascal de Izaguirre : Effectivement. Nous avons aussi enregistré un résultat d’exploitation de 3 millions d’euros.

Nous avons remporté une première bataille, mais vous savez, la guerre est permanente dans l’aérien.

La prochaine étape - ou bataille - sera de reproduire ce que nous avons fait sur l’exercice 2024-2025 lors des prochains bilans, tout en améliorant les résultats.

J’ai une très grande confiance dans notre capacité à rééditer cette réussite à la clôture du nouvel exercice, à la fin du mois de septembre.

Si la tendance se confirme, nous aurons, de nouveau, des résultats financiers positifs, et en amélioration par rapport à l’année précédente.

Sur les 12 derniers mois, nous avons enregistré un résultat net positif, et cela, de manière significative. Voilà pourquoi je suis confiant dans la conclusion du prochain exercice.

Corsair : "Nous avons une trésorerie confortable"

TourMaG - La trésorerie devrait, elle aussi, être en nette amélioration grâce à la vente de votre dernier avion ?

Pascal de Izaguirre :
Nous avons une trésorerie confortable, et cela pour deux raisons.

Tout d’abord, nous constatons que la très bonne dynamique commerciale se poursuit. Nous n’enregistrerons pas une progression du chiffre d’affaires aussi forte que celle des dernières années, car nous avons des limitations de capacité.

En revanche, nous continuons à améliorer notre coefficient de remplissage. Entre le 1er octobre et fin juin, il a augmenté de 3 points. Rien qu’en juin, le taux de remplissage a progressé de 5,5 points.

Les classes avant fonctionnent bien également.

À cela s’ajoute la vente de l’avion, fin juin 2025. Il a été acheté par Amazon et vient de partir aux États-Unis. C’est une excellente nouvelle, je dois bien le dire : nous l’avons cédé à un bon prix, deux fois supérieur à l’offre reçue il y a deux ans.

Le marché de l’occasion est très dynamique, d’autant plus en ce moment, où les constructeurs éprouvent des difficultés à livrer les commandes dans les temps.


TourMaG - Quand la situation se redresse, généralement, le social suit la même pente. Nous n’entendons plus rien ou presque. Dans le même temps, est-ce que la décision de l’Europe est une source de crainte pour les salariés ?

Pascal de Izaguirre :
En ce moment, l’ambiance est plutôt sereine, le climat est bon, nous n’avons aucune source majeure de crispation.

Je ne dirais pas que la décision de l’Europe est une source de peur, mais plutôt d’attente. Sur le fond, il n’y a pas vraiment d’inquiétude, car les équipes voient bien que la compagnie continue d’avancer et de déployer son plan stratégique.

Ils souhaitent évidemment tourner cette page le plus vite possible.

Europe : "Nous espérons une réponse formelle à la rentrée"

TourMaG - Vous en savez un peu plus sur le timing ?

Pascal de Izaguirre :
Le dossier avance. Vous allez me dire : il avance depuis un certain temps... Il faut être patient.

C’est en bonne voie.

Ce qui est certain, c’est que je ne m’aventurerai pas à vous donner une date précise ou un délai.


Les contacts ont été très intensifs - le mot est faible - entre l’État français et la Commission européenne. Je le rappelle, nous ne sommes pas l’interlocuteur direct de Bruxelles, c’est le gouvernement.

Tous les éléments ont été fournis, l’exécutif a répondu à toutes les questions et aux demandes argumentées de la Commission.

Nous espérons avoir quelque chose dans le courant de l’été, pour obtenir une réponse formelle à la rentrée (septembre, ndlr), mais ce n’est qu’un espoir, sans information précise.

Je reste confiant quant à l’issue finale.

Et je vais vous dire : je fais comme si j’avais l’éternité devant moi. Nous continuons de travailler sur l’avenir - que ce soit sur le budget, la commercialisation de l’année prochaine, l’image de marque ou le produit. Nous restons pleinement actifs.

Nous continuons à dérouler notre feuille de route stratégique.


TourMaG - Avez-vous déjà anticipé les remedies que pourrait imposer l’Europe ? Dans le cadre du plan de restructuration, la Commission européenne impose des contraintes pour remédier aux problématiques de concurrence. D’après nos informations, Bruxelles envisagerait de limiter strictement la flotte à 9 appareils pendant deux ans, pourrait aussi vous imposer de rendre des créneaux, et surtout de rembourser l’aide jugée illégale de 32 millions d’euros.

Pascal de Izaguirre :
Nous sommes prudents.

Nous avons intégré le fruit des discussions menées à Bruxelles. Nous évitons de prendre des décisions qui pourraient être remises en cause par la Commission européenne. Concernant ce que vous avancez, tout cela fait l’objet de discussions.

Après, il y a des éléments difficiles à anticiper, comme les slots, que nous ne pouvons pas rendre sans savoir précisément quelles seront les remedies imposées.

Nous faisons preuve de résilience et d’agilité.

Vers un possible départ de la présidence de Corsair ?

TourMaG - Depuis maintenant plus de deux ans, vous avez validé votre tour de table, même s’il a connu de nombreux rebondissements. Est-ce que cette somme de 30 millions d’euros, apportée par les nouveaux actionnaires, est vitale pour Corsair ?

Pascal de Izaguirre : C’est une nécessité, d’une certaine façon, car elle nous est imposée comme contrepartie pour valider le plan de restructuration.

Cette condition a été fixée par l’État français. Cet apport en new money ne sera pas effectif avant la décision de Bruxelles. Nous fonctionnons sans, et sans difficulté.

Notre trésorerie nous permet de passer cette période. Par la suite, ce sera utile pour améliorer nos capitaux propres. Il est donc important que cette somme soit versée rapidement afin de redresser cette situation.


TourMaG - Quelques bruits courent concernant votre avenir, notamment quant à la poursuite de votre activité à la tête de Corsair. Il se murmure que vous pourriez quitter votre poste une fois la décision de l’Europe dévoilée. Est-ce bien vrai ?

Pascal de Izaguirre :
Il y a un paramètre à considérer, et nous avons un exemple récent avec Henri Giscard d’Estaing : la pérennité d’un président dépend exclusivement de la décision de ses actionnaires.

Avant Bruxelles, avant l’État, ce sont eux qui décident. Vous êtes révocable ad nutum, à n’importe quel moment. Il n’y a rien de prévu à ce stade.

"L'année 2025 se profile plutôt bien"

TourMaG - Quelles sont vos relations avec les professionnels, notamment les voyagistes et les agences de voyage ? Est-ce qu’ils vous soutiennent dans ce développement ?

Pascal de Izaguirre :
Alors, ils nous soutiennent, au sens de nous accompagner, bien sûr ! Nous avons de très bonnes relations. Il ne faut pas oublier que j’étais président de TUI France dans une autre vie.

C’est un milieu que je connais bien. Quand on est une petite compagnie comme Corsair, on ne peut pas se permettre de choisir ses réseaux ou ses canaux de distribution.

Nous voulons croître, nous voulons nous développer, et nous avons besoin de tout le monde. Les équipes commerciales de Corsair bénéficient d’une image plutôt positive, perçues comme à l’écoute, réactives, agiles, et soucieuses de répondre aux besoins.

Nous nous efforçons de nous adapter aux attentes de nos partenaires, plutôt que l’inverse.


TourMaG - Comment se profile l’année 2025, et quelles sont les tendances pour l’été ?

Pascal de Izaguirre :
L’année 2025 s’annonce plutôt bien.

Nous avons un bon démarrage. Nous avons la chance d’être positionnés sur un réseau relativement épargné par les soubresauts géopolitiques mondiaux.

Nous sommes présents sur des destinations qui apparaissent, au contraire, comme des valeurs refuge, et sur lesquelles nous pouvons bénéficier d’un effet de report potentiellement positif.

Les Outre-mer sont des lignes où le trafic reste résilient. Les lignes africaines fonctionnent bien. L’île Maurice a enregistré une très bonne saison hivernale.

Et nous poursuivons sur cette lancée cet été, puisque nous maintenons, pour la première fois, un vol direct pendant la saison estivale. Les engagements de vente pour l’été 2025 sont encourageants.

En tout cas, nous anticipons une amélioration notable par rapport à l’été 2024, qui n’avait pas été très bon et avait été marqué par l’effet JO et l’impact de la dissolution de l’Assemblée nationale.

Comme je vous l'indiquait plus haut, nous constatons aussi une forte amélioration du coefficient de remplissage, avec une hausse de plus de 3 points sur les premiers mois de l’exercice, qui a démarré le 1er octobre.


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Commentaires

1.Posté par SERGE 13 le 25/07/2025 04:42 | Alerter
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Très bien, on ne peut que le féliciter. Bravo

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