E.Leclerc Voyages : ''Nous enregistrons une croissance de 2,5% du volume d'affaires...''

TourMaG.com - Les élections, la baisse du pouvoir d'achat, la crise... on ne peut pas dire que la conjoncture est favorable. Dans ce contexte comment se présente l'été pour E.Leclerc Voyages ?

Bernard Boisson : "Globalement nous avons des résultats assez différents de nos confrères.

Depuis le début de l'année en départ, nous enregistrons une croissance de 2,5% du volume d'affaires par rapport à 2011.

En prise de commandes sur le 1er semestre, la hausse s'établit à 5,25%, toujours par rapport à l'an passé.

Juin a été très bon, avec des prises de commandes qui s'inscrivent en progression de 22%. Le mois de juillet, quant à lui, enregistre, en départ une hausse de 10% du VA."

TourMaG.com - Quels sont vos objectifs pour l'année 2012 ?

Bernard Boisson : "En 2011, E.Leclerc Voyages a réalisé 385,8 M€ de volume d'affaires dont 80% en tourisme, et le solde en billetterie (avion, train), location de voiture ou assurances. Pour 2012, nous tablons sur un volume d'affaires compris entre 400 et 402 M€.

Pour les tours opérateurs, nous sommes le réseau qui marche. Nous sommes notamment le premier partenaire de Marmara."

TourMaG.com - Comment expliquez-vous la bonne marche de votre réseau ?

Bernard Boisson : "Nous avons peu de turn over, nous investissons beaucoup dans la formation et nous avons une politique commerciale très tournée vers le consommateur.

Depuis toujours, chez E.Leclerc Voyages, nous n'avons jamais hésité à mettre le prix en avant. Les ventes privées ce n'est qu'une copie de ce que nous faisons depuis 20 ans.

Nous lançons des opérations de promotion en permanence. L'objectif est de dynamiser sans cesse le marché. Pour ce faire, nous incitons les agents de voyages à monter eux-mêmes des opérations avec les TO.

Mais pour cela il faut maîtriser la partie juridique et conditions de ventes, la vente, la gestion des mailings, nous leur apprenons tout ça pour qu'ils puissent avoir une relative autonomie.

Tout ceci est très différent de ce qui se passe dans les réseaux intégrés.

Autre avantage également : nos points de vente sont situés dans des galeries commerciales où il y a du monde."

TourMaG.com - A l'heure de la désintermédiation, E.Leclerc Voyages reste toujours sur sa ligne de conduite de distributeur...

Bernard Boisson : "Il faut avoir une stratégie claire tout en sachant s'adapter. Pour ma part je n'ai jamais cru à l'intégration verticale. Quand la croissance est là tout va bien, mais lorsqu'il y a décroissance, tous les ennuis s'accumulent. L'important est d’avoir une ligne de conduite précise.

Lorsqu'on change sans cesse le fusil d'épaule, cela révèle en fait, une fuite en avant."

TourMaG.com - Vous avez lancé votre site Internet grand public en mai dernier. Comment gérez-vous cet outil par rapport aux réseaux d'agences ?

Bernard Boisson : "Il s'agit d'un site web tourné vers le multi-canal. Toutes les ventes qui transitent par le web reviennent aux agences, le siège ne prend rien. De nombreux clients réservent en ligne mais viennent ensuite à l'agence pour conclure la vente.

La version 2 qui verra le jour prochainement, mettra en avant davantage les VDM, car ce n'est pas le point fort des agences. Aujourd'hui les VDM représentent 20% des ventes.

Nous offrirons également plus de contenu pour être différents des pure players qui seront toujours meilleurs sur les ventes en ligne.

Dès le début de la semaine prochaine un call center d'une dizaine de personnes viendra en appui du site, mais là aussi tout sera dirigé vers les agences. L'objectif est qu'Internet soit un allié des agences."

TourMaG.com - Le réseau compte combien d'agences actuellement, et restez-vous sur l'objectif de 220 points de vente à moyen terme ?

Bernard Boisson : "Le réseau compte 181 points de ventes. 4 nouvelles agences ouvriront leurs portes à la rentrée. Depuis 3-4 ans c'est plus compliqué. Avec le développement des promotions, 1ère minute et VDM, les commissions baissent.

En même temps les agences doivent faire face à plus de dépenses comme l'impression des carnets voyages. Les marges globales sont impactées et la rentabilité des agences est plus difficile à atteindre.

Etant donné le contexte actuel, nous restons sur un rythme d'ouverture de 5 à 6 agences par an."

La France accuse un léger retard cette année. L'Hexagone représente chez Leclerc 32 à 35% des passagers.

La Tunisie, première destination étrangère de Leclerc revient en force avec une progression de +65%. La destination ne retrouve toutefois pas le niveau de 2010.
Le Maroc est repassé en positif.

Les progressions :
Croatie : + 50%
Sardaigne : +70%
Madère : + 100%
Les Canaries : +15%
Etats-Unis : +10%
Sicile : + 30%
Antilles : + 30 %

Les baisses :
Espagne continentale : -20%
Baléares : - 24%
Turquie : - 25%
Crète : -21%
Grèce : -30%