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Grèves : le référendum de la direction d'Air France est-il "un déni de démocratie" ?

Début des votes jeudi 26 avril 2018


Manœuvre stratégique plutôt qu'appui juridique, la direction d'Air France proposera à ses salariés, dès jeudi 26 avril 2018, de donner leur avis sur la nouvelle proposition salariale dans un référendum en ligne. Mais, en cas de réponse positive, rien ne pourra empêcher le mouvement de grève de se poursuivre.


Rédigé par le Lundi 23 Avril 2018

Jeudi 26 avril, les salariés pourront donner leur avis, en ligne, sur le nouveau plan salarial de la direction d'Air France © AF FB
Jeudi 26 avril, les salariés pourront donner leur avis, en ligne, sur le nouveau plan salarial de la direction d'Air France © AF FB
Au 11e jour de grève chez Air France, le ciel français semble toujours aussi bouché.

A l'appel de la direction, les quelque 44 000 salariés de la compagnie devront donner leur avis en ligne, dès jeudi 26 avril 2018 et jusqu'au 4 mai, à propos de la dernière proposition salariale (+7% en 4 ans, hors augmentations individuelles).

Mais quel poids juridique tient une telle initiative ?

"Il n'y a aucune valeur juridique particulière à un référendum d'entreprise. Il s'agit en fait plus d'un sondage que d'un référendum", nous explique Pauline Carrillo, avocat en droit social.

"Normalement, le droit d'expression des salariés passe par les représentants du personnel. La direction cherche à court-circuiter ce dialogue en s'adressant aux salariés de manière directe", ajoute-t-elle.

Rien n'empêchera de nouvelles grèves

Elle poursuit : "les syndicats pourront dire que le référendum n'a aucune valeur, ils n'auront pas d'autres moyens d'actions que la grève, et ne peuvent pas juridiquement empêcher la direction de prendre des décisions."

L'avocate résume : "ce n'est par parce que les salariés se positionnement majoritairement en faveur du "oui" ou du "non" que la direction sera forcée de suivre leur avis ou que la grève sera levée".

La direction le confirme à demi-mot, un tel référendum d'entreprise n'aura pour elle qu'un appui stratégique et symbolique.

L'occasion sera plutôt, d'après elle, de donner la parole aux "90% d'employés" non-grévistes, d'après ses chiffres, et de leur "permettre de prendre part au débat pour l'avenir d'Air France".

Pourtant, quelque soit la réponse, rien ne pourra théoriquement stopper le mouvement social et empêcher les grèves de continuer.

Hasard du calendrier, l'intersyndicale se réunira aussi ce jeudi 26 avril 2018 pour évoquer de nouvelles dates de grève au mois de mai. Et du côté du SNPL, syndicat majoritaire chez les pilotes, on parle du référendum comme "d'une manœuvre désespérée" et d'un "déni de démocratie" fait aux syndicats.

1994 : le précédent Christian Blanc

A une seule autre occasion dans l'histoire d'Air France, la direction a soumis un référendum à ses salariés, en pleine crise. Nous étions en 1994 et la compagnie était au bord du gouffre financier.

Le référendum s'était soldé par un plébiscite, à plus de 80%, du plan de relance présenté par le patron de l'époque, Christian Blanc. Les deux contextes sont bien différents, mais la situation reste aujourd'hui préoccupante pour Jean-Marc Janaillac qui cherche à réagir rapidement pour "sortir de cette paralysie" et "mettre fin à ce désastre".

Et, que le résultat du référendum soit oui ou non, l'impact sera énorme pour l'avenir de la compagnie. La première solution donnera à la direction un argument pour passer en force son projet d'augmentation salariale de 7% sur 4 ans.

La seconde donnera aux syndicats une raison de poursuivre une grève qui a déjà fait perdre environ 220 millions d'euros à la compagnie.

Mais aussi une raison à Jean-Marc Janaillac, qui a mis sa démission dans la balance, de quitter le poste qu'il occupe depuis 2016.

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Commentaires

1.Posté par jean pierre le 24/04/2018 08:41 | Alerter
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je pensais que lorsque le personnel votait,celà était encore plus démocratique que de passer par des syndicats qui bloquent leur entreprise,il est vrai qu'avec air grève ont en a vu depuis longtemps!!!

2.Posté par Abeloboisdormant le 24/04/2018 08:57 | Alerter
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la dernière proposition salariale (+7% en 4 ans, hors augmentations individuelles).... sous réserve de résultats commerciaux et économiques dont tout le monde sait déjà qu'ils seront très difficiles à atteindre.

C'est donc un référendum pour les cocus !!!

3.Posté par Nol le 24/04/2018 09:21 | Alerter
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En bref pour résumer votre article :

Si le Oui sort majoritaire => La grève reprend de plus belle ensuite
Si le Non sort majoritaire => La grève reprend de plue belle ensuite

L'histoire d'une mauvaise copie d'un dialogue syndical ou l'avancée de l'un (direction) est pris pour un aveu de faiblesse par l'autre (SNPL) et qui décide donc d'enfoncer le clou au lieu de faire un pas en avant. Ces syndicats apparaissent cloisonnés dans des certitudes dictée par une matrice obsolète excluant toutes analyses de l'extraordinaire évolution du secteur aérien ou la concurrence n'a jamais été aussi rude au niveau des Prix, du service, du matériel et avec en bout de chaine un consommateur plus avisé que jamais. Tous ces syndicats grévistes semblent certains qu' Air France, ne peut pas disparaitre... 200, 500 ou 800 millions de pertes pourquoi pas le milliard pour une compagnie jugée par eux comme immortelle.
L'observateur incrédule de la situation étant le client (celui qui les paye tous) et les agences de voyages en tant que prescriptrices et trop souvent victimes collatérales (responsabilité de plein droit oblige..). Les deux observant avec attention l'évolution de la situation avant de se forger (si ce n'est déjà fait..) un avis définitif sur la compagnie pour le choix de celle-ci ou non pour leurs prochains voyages ou pour sécuriser au maximum la pérennité de leur société (agences).

4.Posté par jean pierre le 24/04/2018 09:23 | Alerter
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moi c'est 1,7 % en moins sur ma retraite et aucune augmentation depuis 4 ans!!!

5.Posté par jean pierre le 24/04/2018 09:26 | Alerter
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heureusement que pour se déplacer dans le monde il y a d'autres compagnies que air grève!!!sans quoi nous aurions du mal à voyager...c'est celà la France

6.Posté par Pierre le 24/04/2018 10:40 | Alerter
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Voila nous y sommes,la porte est ouverte pour mettre la clé sous la porte,
Une fin glorieuse, des gens qui sont trop imbus d'eux même,pour accepter de voir en face qu'a l'impossible nul n'est tenu.

7.Posté par PASCAL le 24/04/2018 12:16 | Alerter
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Pour Abeloboisdormant : le mec qui envisage d'augmenter de 7% les salariés même si l'entreprise perd de l'argent, il n'est peut être pas cocu mais il est très co.......

Pour Nol: Ben...c'est pas faux!!

8.Posté par Christophe le 24/04/2018 13:36 | Alerter
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Au moins ce référendum permettra-t-il (sans doute) que la grève est ultraminoritaire au sein de la compagnie. Elle mettra un peu plus en lumière le fait que les pilotes, qui sont pourtant les salariés les mieux payés de la compagnie, s’en foutent des autres et qu’il leur importe peu que 90 % du personnel subissent les conséquences de leur comportement irresponsable consistant à exiger de conserver un traitement qui, globalement, est plus favorable que celui applicable aux pilotes des autres compagnies comparables.

9.Posté par Nol le 24/04/2018 14:53 | Alerter
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Il est clair que l'avenir d'Air France s'annonce commercialement plus compliqué encore qu'un présent déjà catastrophique économiquement. Tout l'élan d'Air France de 2017 a été brisé par cette grève couteuse aux revendications frôlant le ridicule. Des dizaines de milliers de voyageurs cocufiés par la compagnie à qui ils avaient confié leur rêve de vacances ou missions professionnelles. Ceux-là, il sera très très compliqué de leur demander à nouveau leur confiance et ce à juste titre...
Je connais personnellement des salariés non grévistes d'Air France qui sont désespérés par ce suicide orchestré par le corporatisme SNPL camouflé dans une intersyndicale afin qu'on ne voit pas trop leur tête dépasser des rangs... En faisant cela ils se sont dit : l'opinion publique sera avec nous.
Le résultat est là : L'option publique est ulcérée
Espérons que la lucidité soit rapidement retrouvée...

10.Posté par jean pierre le 24/04/2018 16:41 | Alerter
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cette grève est injurieuse vis à vis des français,c'est une honte

11.Posté par christophe le 24/04/2018 22:04 | Alerter
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Je suis d'autant plus désespéré par ces grèves indécentes des PNT que le service délivré par Air France que j'utilise de manière très régulièrement depuis une petite quinzaine d'années s'est grandement amélioré. J'ai récemment fait deux voyages dans leur cabine business en long courrier et j'ai été estomaqué par la qualité et la rapidité du service délivré par les PNC dans une cabine qui était sur chacun des quatre vols que j'ai effectués soit totalement pleine, soit quasiment pleine.
Les grèves sont la plaie d'Air France. Ce sont elles qui écartent d'Air France les étrangers pour qui voyager sur une compagnie aérienne ou ferroviaire française est inconcevable tant les risques d'annulation des voyages sont élevés.

12.Posté par Jean Paul le 26/04/2018 23:09 | Alerter
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Lorsque son vol n'est pas annulé et que l'on vous annule votre carte d'embarquement car du personnel navigant veut prendre cet avion pour rentrer chez lui, c'est effectivement prendre le client pour un c..
a l'avenir j'éviterai Air France pour mes voyages! et je connais beaucoup de monde qui pense la même chose. Une sage femme a entre ses mains la vie et le futur d'un petit être, pour un salaire qui n'atteint pas la moitie du personnel en cabine , je ne parle pas du revenu des pilotes, indécent pour la majorité d'entre nous.

13.Posté par jean pierre le 27/04/2018 09:42 | Alerter
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à jean paul : chez air France vous n'êtes pas un client,mais un usager!!!!comme à la sncf,à la poste,à edf,en bref dans tout ce qui est de près ou de loin actionnariat de l'état....vous n'êtes pas malheureusement dans des sociétés commerciales!!!!qui soignent leurs clients(qui les font vivre)

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