Ile Maurice : Air France et Air Mauritius réduisent la voilure

La lente reprise du tourisme français à Maurice se confirme. Après une année 2006 en fort retrait (-17%), l'île Maurice a reçu 25 600 visiteurs en provenance de l'hexagone en janvier, soit le deuxième meilleur mois pour le trafic français après le même mois record de 2006. Février a confirmé cette reprise avec 21 582 visiteurs (20 050 l'an dernier). Un chiffre toutefois encore en retrait par rapport à 2005 (22 470).

Surprise : Air Mauritius et sa partenaire Air France – elles opèrent en code-share sur l'axe France-Maurice depuis 1998 - ont pourtant décidé de réduire la voilure. Les deux compagnies assuraient ensemble 12 vols par semaine l'été dernier : le nombre de fréquences passe cette année à 10 en mai et juin, 12 en juillet et août et 11 en septembre et octobre.

Air France est l’« operating carrier » de 4 vols hebdomadaires contre cinq l'an dernier. « Nous avons régulé le nombre de vols pour nous adapter au marché », précise-t-on chez Air Mauritius. Même explication chez Air France, la compagnie notant que « La diminution de l'offre (tenait) d'une demande toujours affectée par le chikungunya …»

Air France et Air Mauritius doivent en outre gérer une concurrence accrue. Celle-ci s'était amorcée réellement avec l'arrivée d'Emirates (vols via Dubaï) en septembre 2002, permettant notamment d'offrir une offre complémentaire en haute saison.

Corsairfly a, pour sa part, inauguré fin 2006 deux vols hebdomadaires Paris-Maurice – dont l'un via Lyon (sauf en mai et juin) - en B747-400 de 580 sièges.
L'arrivée de la filiale aérienne du groupe Nouvelles Frontières répondait à d'autres attentes des professionnels français et mauriciens, soit des sièges supplémentaires pour les TO (dont certains sont nouveaux sur la destination), et des offres de milieu de gamme permettant d'élargir le marché (avec désormais des forfaits à 600€, prix jamais vu sur Maurice jusqu'à une date récente).

« Nous affichons 90% de remplissage sur le premier trimestre 2007 », affirme Christophe Leloup, directeur commercial de Corsairfly. « La part du vol sec est inférieure à 10%. Nous vendons essentiellement du package. Notre vocation n'est pas de perturber l'offre vol sec avec des prix agressifs », poursuit-il.

Les voyagistes français doivent toutefois gérer des pénuries ponctuelles de chambres d'hôtels. Maurice s'est employé en effet ces dernières années à diversifier ses marchés émetteurs en Europe et dans son espace régional. Le nombre de touristes italiens a fortement progressé l’an dernier (70 000 visiteurs, + 60%). Le marché sud-africain a dépassé les 70.000 visiteurs (+ 21%). La reprise assez rapide du marché français aurait ainsi pris de court certains opérateurs locaux.