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''Non'' à l'U.E. : quelles conséquences pour le transport aérien ?

par Jean BELOTTI, Expert du transport aérien


Alea jacta est. Par leurs votes, et à une forte majorité d’électeurs, les Français ont montré qu’ils étaient, sans équivoque, contre le projet de Constitution européenne qui leur a été soumis. En ce qui concerne, plus directement, le transport aérien, quels en seront les conséquences ?


Rédigé par Jean BELOTTI - jean.belotti@wanadoo.fr le Mardi 31 Mai 2005

Etant donné que Politique, Economie et Social sont étroitement liés, il en résulte que tout type d’activité - le transport aérien y compris - dépend donc de cette triade, ce qui implique donc d’y consacrer quelques lignes préliminaires.

Bien sûr, il n’est pas envisagé, ici, de commenter le choix du peuple français ou de faire l’exégèse de tout ce qui a été dit et écrit pendant la campagne et de suite après la clôture du scrutin, au sujet de l’européanisation et de la mondialisation des économies.

Un simple constat. Après les syndicats et les élus, ce sont les partis politiques qui ont pris, de plein fouet, des revers d’autorité (a), ce qui montre, de toute évidence, que la France est malade de représentativité.

Puis, deux interrogations :

1.- Dès lors que le choix concerne l’ensemble des pays membres, n’aurait-il pas été préférable que le mode de vote soit la même pour tous les Etats : soit référendaire, soit parlementaire ?

2.- Dès lors que les pays éloignés de la Métropole votent par anticipation, pour tenir compte du décalage horaire, afin d’éviter que des résultats partiels n’influencent des électeurs avant la clôture, n’aurait-il pas été préférable que tous les Etats membres votent le même jour ?


Cela étant, le résultat est là. La peur, l’angoisse, l’inquiétude et le mécontentement des français justifient probablement l’ambiguïté exprimée par une personnalité étrangère : "Les français, n’ont pas voté sur un texte, mais sur un contexte".

Pourquoi ? Indépendamment des causes majeures (chômage, balance commerciale déficitaire, etc...), longuement commentées, je ne reprendrai, ci-après, que quelques-unes des principales raisons qui ont été évoquées par plusieurs de mes lecteurs.

L’économie

Il est admis que c’est le système capitaliste qui a créé et distribué le plus de richesses. Cela étant, certains comportements sont de nature à déclencher un mécontentement profond. Exemple : le cas de ces PDG qui perçoivent des primes de millions d’euros, alors que, simultanément, de modestes augmentations sont refusées au personnel.
Même si ces montants sont approuvés par les Conseils d’Administration, peuvent-ils être accueillis favorablement pas les personnels de l’entreprise ?

Quelle que soit l’efficacité, l’imagination, la compétence de ces leaders, la performance de leur entreprise (ou de leur groupe) dépend également de tous leurs proches collaborateurs qui ont participé à l’élaboration des stratégies et politiques mises en oeuvre.

La performance dépend également de tous les personnels (fonctionnels et opérationnels) qui ont réalisé les programmes (production, vente, exploitation,...). Ignorer cela, c’est oublier que les premiers économistes, à l’époque de la "révolution industrielle", avaient rapidement compris l’apport essentiel du travail.

Adam Smith : " Le travail et l’activité de l’homme sont source de toute richesse" (b) et David Ricardo, dont la plus importante contribution à l’économie politique a été sa théorie de la valeur fondée sur le travail (c). 

Les délocalisations qui conduisent :

- un entrepreneur à proposer à des travailleurs français, des emplois en Roumanie à 350 euros ;
- un site internet à proposer des emplois aux moins-disants, à savoir ceux qui acceptent le job au salaire le moins élevé ;
- des groupes français à créer des filiales dans des Etats membres, où les coûts de production sont nettement inférieurs aux nôtres ;
- un Maire d’une commune française, d’être tenu à inclure dans son appel d’offre, des entreprises européennes, qui viennent, alors, avec leurs personnels, réaliser les travaux à un prix inférieur de moitié à celui pratiqué en moyenne en France, avec des personnels qui travaillent 50 heures par semaines.

L’élargissement de l’Europe

- la crainte de l’entrée de la Turquie dans l’Europe élargie ;
- l’immigration clandestine ;
- la crainte de perdre son emploi, à la suite des délocalisations et de l’arrivée en France de travailleurs européens .

--- *** ---

N’y avait-il pas une solution susceptible, non seulement de rassurer les citoyens, mais également d’éviter ces effets pervers et ces distorsions à la concurrence ?

Les Français sont généreux. Ils l’ont prouvé à de nombreuses occasions. Ils admettent que l’on aide les pays pauvres en facilitant leur décollage économique. Pour autant, il ne peuvent accepter que les avantages acquis au fil des siècles disparaissent, sans raison valable à leurs yeux.

En effet, dès lors que les frontières sont ouvertes - l’harmonisation n’étant pas encore réalisée - il en résulte un mouvement de transfert des activités et des avantages sociaux, qui s’effectue au détriment des pays les plus avancés.

Comme indiqué dans une précédente chronique, il en va ainsi lorsque plusieurs réservoirs, plus ou moins remplis, sont reliés entre eux par une tuyauterie permettant l’intercommunication. Les robinets étant ouverts, le niveau final sera exactement le même dans tous les réservoirs, celui des plus pleins ayant donc automatiquement baissé.

Alors, de même que les Etats, dans le cadre du pacte de stabilité, ont été tenus à ne pas dépasser un seuil de déficit du PNB, pourquoi ne pas prendre le même type de disposition avant de libérer totalement l’interpénétration des économies, à savoir la libre circulation de la main d’oeuvre et des services ? Comment ?

En élaborant, pour chaque Etat, un bilan des principales composantes de son économie (PNB , PIB, TVA, couverture sociale, salaires minimum, caisse de retraite, prélèvements obligatoires, etc ....).

Ainsi, il serait alors possible de créer des indices agrégés permettant, lorsqu’ils se rapprochent de la norme européenne (grâce aux progrès réalisés à la suite de l’aide financière de l’Europe) d’autoriser les pays retenus, d’intervenir sur les marchés concernés, sans perturber les équilibres acquis (d).

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Tags : belotti
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