SN Brussels Airlines : Rob Kuypers rend son tablier

Cela faisait plusieurs mois que dans la presse belge il était dit que l’entente entre le conseil d’administration du holding chapeautant les deux compagnies et le CEO de celles-ci n’était plus au beau fixe.

En fait, il est trop pour déterminer avec exactitude ce qui a provoqué cette démission et si en dehors des termes lénifiants du communiqué de presse, il s’agit d’un départ réellement volontaire de Rob Kuypers. Il n’empêche que ce qui est troublant en cette affaire, c’est que le patron des compagnies aériennes, non seulement quitte l’entreprise, mais le fait sans aucun préavis.

En d’autres termes, alors que la coutume veut que lorsqu’un patron démissionne en bons termes avec l’entreprise, il continue pendant un certain temps à gérer les affaires courantes.

Le temps qu’on lui trouve un remplaçant. Ici rien de tout cela, puisque Rob Kuypers a été jusqu’à annoncer qu’il ne participerait plus à aucune mission. Y compris celles pour lesquelles il s’était inscrit. Ainsi, s’il était prévu qu’il anime une réunion à Top Resa, il nous a été confirmé qu’il ne sera pas présent au salon français.

Les raisons de son départ

Ici nous entrons dans le royaume des supputations et des rumeurs. Selon certaines sources que l’on dit généralement bien informée, l’un des motifs se situe du côté des actionnaires et plus particulièrement du président de SN Air Holding, Etienne Davignon.

Celui-ci intervenant de plus en plus souvent dans la gestion courante du groupe ce qui énerverait Rob Kuypers. A noter cependant que, le 19 août dernier, celui-ci avait démenti l'existence d'un tel désaccord. Il avait même qualifié de "pures spéculations" les informations publiées à ce sujet dans la presse.

Pourtant des sujets de désaccords existaient

Exemple, la fusion entre SN Brussels Airlines et Virgin Express a été plus que soutenue que le président alors que Rob Kuypers n’était pas très chaud. Toujours selon ces sources, après que la fusion aie été décidé, le CEO n’aurait pas été des plus dynamiques pour mettre en place un plan d’action commun.

Autre raison évoquée, le réseau africain de la SNBA.

Selon certains informateurs qui souhaitent garder l’anonymat, ce réseau qui fait la force de la SNBA au plan mondial (voir article annexe) ne plairait pas trop à Etienne Davignon. Par contre, pour Rob Kuypers, l’Afrique représente l’avenir de la compagnie belge. Certaines mauvaises langues susurrent même que la position négative d’Etienne Davignon proviendrait de raisons totalement extérieures à l’activité aéronautique. Explication.

Etienne Davignon est très proche du groupe Suez puisqu’il est Vice président de Suez Tractebel. Or Tractebel, ainsi qu’Electrabel qui fait partie du même groupe, sont actionnaires de SN Airholding. Et les mauvaises langues de dire qu’Air France aurait fait pression sur lui ,via le groupe Suez, pour que la SNBA soit un petit peu moins dynamique sur le marché africain.

Personnellement nous ne croyons pas trop à cette version. En effet, Suez via Tractebel n’est pas le seul actionnaire du holding aérien De plus il ne faut pas négliger les accords de code share passés avec American Airlines et United Airlines qui permettent à ces deux compagnies d’offrir l’Afrique à leurs clients. Il serait douteux que ces deux airlines apprécieraient un abandon, même partiel, de ce réseau.

Une raison peut-être plus simple

Rob Kuypers avait été appelé à la tête de la SNBA dès la constitution de celle-ci en 2001-2002. Il ne faisait alors aucun doute que ce patron n’allait pas faire une longue carrière au sein de l’entreprise. Pourquoi ? Tout simplement à cause de son âge. Agé aujourd’hui de 68 ans, il a dépassé l’âge de la retraite.

Comme actuellement le groupe est en pleine préparation d’un nouveau plan stratégique, Rob Kuypers aurait simplement décidé de prendre congé sachant qu’il ne pourrait pas accompagner ce plan pendant les années qui vont suivre.