
Oui, Paris est « gay friendly » et entend le rester, mais serait-ce pour des raisons marketing ou par militantisme ? - DepositPhotos.com, Rawpixel
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Né en 1970 aux Etats-Unis pour commémorer le premier anniversaire des émeutes de Stonewall, le mouvement contre l’intolérance vis-à-vis de la communauté gay s’est rapidement organisé en Amérique du nord puis au Royaume-Uni, puis en Europe et a obtenu des résultats tangibles.
Il a, en particulier, obtenu la dépénalisation de l’homosexualité en Finlande, Autriche, Norvège, Canada, Costa Rica…
Des victoires loin d’être acquises par une bonne soixantaine de pays dans le monde, dont certains comme l’Egypte sont des destinations touristiques majeures !
Estimée approximativement à une dizaine de pourcents sur l’ensemble des pays, selon le dernier rapport de Statista, la part des personnes ayant une orientation sexuelle autre que l’hétérosexualité, atteint aux Pays-Bas 17%, 15% en Thaïlande, 14% au Brésil, 11% en Espagne, 7% en Italie… et 10% en France.
C’est dire qu’elle est loin d’être négligeable, tant sur le plan politique que sur le plan marketing, où je ne vous apprendrai rien en soulignant à quel point la clientèle gay intéresse les marques de vêtements, cosmétiques, téléphonie… et les opérateurs touristiques.
Voilà déjà bien longtemps que croisières, séjours à la montagne, séjours balnéaires, circuits culturels font l’objet d’une offre touristique spécifique dont le succès ne se dément pas.
Quant aux villes dotées d’un quartier, d’hébergements, de centres de bien-être, bars, restaurants… privilégiant la clientèle gay, lesbienne, transgenre, elles sont de plus en plus nombreuses.
Arborent le label « Gay friendly » en France : Marseille, Lyon, Bordeaux, Toulouse, Nantes, Lille, Montpellier, Strasbourg et surtout Nice et Paris…
Au niveau international, des capitales comme Berlin, Londres, New York et surtout San Francisco, Montréal, Rio, Madrid, Barcelone… apparaissent en tête des palmarès dressés par les nombreux sites internet et plateformes destinés à cette population, dont il convient de rappeler qu’elle est censée être plus solvable que la moyenne grâce aux doubles revenus des couples, l’absence d’enfants et son goût des sorties culturelles et festives.
Les world rainbow hotels entièrement dévoués à la « cause » gay

Comptant environ 2 000 établissements partenaires dans 120 pays, et des capitales incontournables comme Sydney, Londres, New York, Paris, les World rainbow hotels se montrent très stricts en termes de recrutement de nouveaux établissements.
Lesquels doivent en particulier répondre à plusieurs critères comme : une bonne connaissance de la communauté gay locale, une absence de discrimination pour le personnel et la clientèle, un engagement et une tolérance certifiés.
Une programmation spécifique : de la gay pride aux pride weeks
Outre la marche des fiertés dont la première en France date de 1981, de nombreuses festivités accompagnent les défilés symboliques et militants.
Sur le site MondialGay sont recensés les différents programmes : concerts, soirées plages, brunch, tournois sportifs organisés un peu partout par des associations et acteurs privés locaux.
Un autre site comme Pride.fr présente les marches des fiertés de toute la France. Et il y en a beaucoup, puisque de nombreuses villes de moindre importance comme Saint-Quentin ou Saint-Gaudens, Villefranche-de-Rouergue se joignent à la fête. Avec panache et détermination.
Quant à notre capitale, Paris, à la pointe des combats, elle propose cette année un agenda très rempli et très divers. Détaillé sur le site de l’office de tourisme Paris je t’aime, il annonce le programme exhaustif de la Semaine des fiertés qui, du 21 au 26 juin 2025 propose autour de la désormais traditionnelle « Marche des fiertés » (le 28 juin), un agenda exceptionnel.
De concerts en festivals, « afters », soirées engagées, performances et une grande première cette année « La course des fiertés » qui aura lieu à Pantin, la grande majorité des établissements de nuit ouvrent leurs portes et font œuvre d’imagination pour rivaliser les uns avec les autres et accueillir une partie des 80 à 100 000 participants à la marche.
Un guide Paris LGBT+ fournit également une liste d’établissements et événements festifs fonctionnant régulièrement.
Sur le site MondialGay sont recensés les différents programmes : concerts, soirées plages, brunch, tournois sportifs organisés un peu partout par des associations et acteurs privés locaux.
Un autre site comme Pride.fr présente les marches des fiertés de toute la France. Et il y en a beaucoup, puisque de nombreuses villes de moindre importance comme Saint-Quentin ou Saint-Gaudens, Villefranche-de-Rouergue se joignent à la fête. Avec panache et détermination.
Quant à notre capitale, Paris, à la pointe des combats, elle propose cette année un agenda très rempli et très divers. Détaillé sur le site de l’office de tourisme Paris je t’aime, il annonce le programme exhaustif de la Semaine des fiertés qui, du 21 au 26 juin 2025 propose autour de la désormais traditionnelle « Marche des fiertés » (le 28 juin), un agenda exceptionnel.
De concerts en festivals, « afters », soirées engagées, performances et une grande première cette année « La course des fiertés » qui aura lieu à Pantin, la grande majorité des établissements de nuit ouvrent leurs portes et font œuvre d’imagination pour rivaliser les uns avec les autres et accueillir une partie des 80 à 100 000 participants à la marche.
Un guide Paris LGBT+ fournit également une liste d’établissements et événements festifs fonctionnant régulièrement.
Paris : engagement réel ou opportunisme ?
Et cette année, la capitale va plus loin en proposant une conférence-débat intitulée : « Tourisme LGBT & Nuit : des niches indispensables au succès d’une destination ». Organisée le 20 juin à Paris, cette conférence ouverte et gratuite ne fait guère de doutes sur la nature des débats.
Oui, Paris entend bien se positionner sur un créneau de visiteurs porteurs, à la recherche de divertissements originaux durant lesquels exprimer leur différence sans risques de désapprobation. Oui, Paris est « gay friendly » et entend le rester.
Mais, d’emblée l’une des interventions consacrée à Barcelone qui réussit fort bien à attirer cette clientèle, donne la tonalité d’une réflexion qui pourrait tourner à la polémique et que l’on peut résumer ainsi : « Tourisme LGBT+ : marketing ou militantisme ? »
Certes, la réponse la plus sage est une réponse nuancée prenant en compte la diversité de la clientèle LGBT+. Comme le souligne Christophe Vix -Gras, l’un des organisateurs de la conférence parisienne : « Il y a les gay clubbers, les gay fashion, les gay écolos, les gay et lesbiennes en famille, les trans glamour… et tous ne veulent pas la même chose : pour les uns, du calme et de la culture, pour d’autres des « bogosses » et des plages ! plaisante-t-il.
Mais, tous les opérateurs ciblent plutôt la clientèle aux revenus confortables, surtout américaine et européenne, qui se montre très dépensière. »
Oui, Paris entend bien se positionner sur un créneau de visiteurs porteurs, à la recherche de divertissements originaux durant lesquels exprimer leur différence sans risques de désapprobation. Oui, Paris est « gay friendly » et entend le rester.
Mais, d’emblée l’une des interventions consacrée à Barcelone qui réussit fort bien à attirer cette clientèle, donne la tonalité d’une réflexion qui pourrait tourner à la polémique et que l’on peut résumer ainsi : « Tourisme LGBT+ : marketing ou militantisme ? »
Certes, la réponse la plus sage est une réponse nuancée prenant en compte la diversité de la clientèle LGBT+. Comme le souligne Christophe Vix -Gras, l’un des organisateurs de la conférence parisienne : « Il y a les gay clubbers, les gay fashion, les gay écolos, les gay et lesbiennes en famille, les trans glamour… et tous ne veulent pas la même chose : pour les uns, du calme et de la culture, pour d’autres des « bogosses » et des plages ! plaisante-t-il.
Mais, tous les opérateurs ciblent plutôt la clientèle aux revenus confortables, surtout américaine et européenne, qui se montre très dépensière. »
Tourisme nocturne : la France a-t-elle raté le coche ?
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Malheureusement, selon le même interlocuteur, « on ne dispose pas de chiffres fiables pour aborder le sujet avec efficacité. Cependant, notez que le communautarisme ne touche pas le tourisme LGBT+ et ne touche pas la France où les communautés ne marchent pas. Sauf pour les plus jeunes.
En fait, conclut-il, la France par rapport à d’autres pays, aura réussi à rater le coche d’un tourisme LGBT+ reconnu sur la scène internationale. Faute de savoir proposer une offre forte et fiable de tourisme festif nocturne ».
Oui, la vie nocturne en France n’a rien à voir avec celle qu’offrent des pays comme l’Espagne, le Brésil, la Grèce… Et il ne s’agit pas d’un autre sujet.
Le tourisme nocturne n’est pas un complément pour lesbiennes et gay. Il devrait compter parmi les composantes indispensables d’une offre touristique de qualité.
Il devrait surtout refléter une qualité en train de nous échapper : la tolérance, l’ouverture aux autres et à leurs différences. Paris ne sera une fête qu’à cette condition. Pourvu que les multiples agressions racistes qui tachent l’image de notre pays, ne déteignent pas sur elle.
Plus généralement, pourvu que les valeurs morales l’emportent sur les valeurs marketing et touristiques !
Lire aussi : Futuroscopie - Gay pride : les marches des fiertés reprennent leur envol 🔑
En fait, conclut-il, la France par rapport à d’autres pays, aura réussi à rater le coche d’un tourisme LGBT+ reconnu sur la scène internationale. Faute de savoir proposer une offre forte et fiable de tourisme festif nocturne ».
Oui, la vie nocturne en France n’a rien à voir avec celle qu’offrent des pays comme l’Espagne, le Brésil, la Grèce… Et il ne s’agit pas d’un autre sujet.
Le tourisme nocturne n’est pas un complément pour lesbiennes et gay. Il devrait compter parmi les composantes indispensables d’une offre touristique de qualité.
Il devrait surtout refléter une qualité en train de nous échapper : la tolérance, l’ouverture aux autres et à leurs différences. Paris ne sera une fête qu’à cette condition. Pourvu que les multiples agressions racistes qui tachent l’image de notre pays, ne déteignent pas sur elle.
Plus généralement, pourvu que les valeurs morales l’emportent sur les valeurs marketing et touristiques !
Lire aussi : Futuroscopie - Gay pride : les marches des fiertés reprennent leur envol 🔑
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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